La résolution du Conseil de sécurité sur le cessez-le-feu immédiat à Gaza rapproche Israël de l’isolement au niveau mondial, lit-on dans le journal britannique The Guardian.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté lundi 25 mars une résolution exigeant l’établissement d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza, pour la première fois depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, après que les États-Unis ont abandonné leur menace de veto, plaçant Israël dans un isolement quasi total sur la scène mondiale, rapporte mardi 26 mars The Guardian.
Cet événement constitue le litige public le plus violent entre le président américain Joe Biden et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu depuis le début de la guerre en octobre 2023, écrit le journal, faisant allusion à la décision de Netanyahu d’annuler la visite aux États-Unis de deux ministres israéliens, lesquels devaient discuter avec la Maison Blanche du plan d’invasion contre Rafah.
L’article relate les propos de Netanyahu d’après lesquels « les États-Unis ont abandonné leur politique à l’ONU avec l’abstention de lundi, donnant ainsi l’espoir au Hamas d’une trêve sans avoir à libérer ses otages ».
Selon le journal britannique, le porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, a affirmé que le vote de l’ONU ne représentait pas un changement dans la politique américaine : « La résolution signale pourtant une rupture significative entre l’administration Biden et le gouvernement israélien et représente une démonstration longtemps retardée de l’unité internationale sur Gaza, après que plus de 32 000 Gazaouis ont été tués, des milliers d’autres étant portés disparus et les agences onusiennes avertissent qu’une famine majeure est imminente. »
L’article précise que l’isolement d’Israël devient plus perceptible, dès lors qu’on se souvient d’un entretien accordé lundi au journal Israel Hayom par Donald Trump, « un proche allié politique de Netanyahu », qui dit : « Vous devez mettre fin à votre guerre. Israël doit être très prudent, car vous perdez une grande partie du monde, vous perdez beaucoup de soutien. »
Mardi, un expert des droits de l’homme de l’ONU doit présenter un rapport appelant à placer Israël sous embargo sur les armes, au motif qu’il a commis des actes de « génocide » à Gaza. [Un rapport a déjà été émis avant la publication de cette information, NDLR]
La rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, Francesca Albanese, a déclaré dans son rapport consulté par le Guardian qu’il y avait des « motifs raisonnables » de croire qu’Israël avait commis trois des cinq actes définis comme un génocide.
L’article indique que l’abstention américaine faisait suite à trois vetos à des résolutions de cessez-le-feu antérieures, en octobre, décembre et février ; ce qui marque « l’aggravation significative du fossé » entre l’Amérique et le régime de Netanyahu, reflétant la « frustration croissante » à Washington face à « l’insistance provocatrice » du Premier ministre (israélien) pour continuer l’attaque de Rafah, et face aux obstacles persistants qu’a mis Israël à l’acheminement de l’aide humanitaire.
Cela fait près de six mois que le régime israélien a lancé une tuerie de grande ampleur dans la bande de Gaza qui vit sous les bombardements, tandis que les Israéliens ont fermé tous les points de passage de cette zone côtière.
Selon les sources palestiniennes, au moins 32 414 personnes ont été tuées et 74 787 autres blessées depuis le début de la guerre.
