Les hauts gradés du Service russe des renseignements extérieurs (SVR) ont déclaré que toute unité militaire française envoyée en Ukraine pour aider les forces de Kiev à combattre la Russie serait une cible « prioritaire » pour l’armée russe.
Mardi 19 mars, Sergueï Narychkine, chef du renseignement russe, a mis en garde la France après que le Kremlin a reçu des informations selon lesquelles Paris s’apprêtait à envoyer un contingent de 2 000 soldats en Ukraine pour lutter contre la Russie.
« Il (le contingent français) deviendra une cible prioritaire et légitime des attaques des forces armées russes. Cela signifie qu’elle subira le sort de tous les Français qui sont venus dans le monde russe avec une épée », a déclaré le sexagénaire Narychkine.
« Les dirigeants actuels du pays (la France) ne se soucient pas de la mort des Français ordinaires ni des inquiétudes des généraux », a-t-il dit.
Le chef du renseignement russe affirme que Paris se prépare à envoyer 2 000 militaires en Ukraine, ajoutant qu’ils seront une cible prioritaire pour Moscou.
Selon Narychkine, l’armée française « craint qu’une unité militaire d’une telle envergure ne puisse être transférée et stationnée en Ukraine sans passer inaperçue ».
Ses commentaires interviennent après que le président français Emmanuel Macron a déclaré le mois dernier qu’il n’exclurait pas l’envoi de troupes terrestres pour aider l’Ukraine à combattre la Russie.
Narychkine a affirmé que Macron dissimulait le nombre réel de soldats français qui ont perdu la vie en Ukraine en raison des inquiétudes suscitées par d’éventuelles manifestations généralisées en France.
« Le nombre de morts français a déjà dépassé un seuil psychologiquement significatif. La divulgation de données aussi sensibles peut inciter les citoyens à protester, en particulier dans le contexte de manifestations antigouvernementales massives organisées par les agriculteurs à travers le pays », a-t-il déclaré.
« Tôt ou tard, Macron devra révéler l’horrible vérité, mais il s’efforcera de retarder le plus possible les aveux », a-t-il estimé.
Narychkine a fait valoir que les dirigeants militaires français « craignent le mécontentement » parmi les agents FS de rang intermédiaire.
« Parmi les morts, il y en a un nombre disproportionné et, à ce stade, il est déjà difficile de trouver des volontaires pour remplacer ceux qui ont quitté le théâtre d’opérations militaires ukrainien », a-t-il fait noter.
Les relations entre la France et la Russie se sont encore détériorées ces dernières semaines après que Paris a signé un accord de sécurité bilatéral avec l’Ukraine et s’est engagé à envoyer davantage de missiles de croisière à longue portée.
Le président Emmanuel Macron n’a pas exclu que des troupes européennes puissent un jour se rendre en Ukraine, affirmant que Moscou devait être vaincu.
Plus tôt cette année, les législateurs russes ont adopté une résolution condamnant les mercenaires français en Ukraine.
« Paris prêt à tout »
Le chef d’état-major de l’armée française, Pierre Schill, a déclaré que la France était prête à faire face à tous les développements internationaux et à affronter les engagements les plus durs pour se protéger.
« L’armée française est prête », écrit Schill dans un article publié mardi dans le quotidien français Le Monde.
« Quelles que soient les évolutions de la situation internationale, les Français peuvent en être convaincus : leurs soldats répondront présent », a-t-il déclaré, espérant que la démonstration des capacités militaires françaises contribuera à dissuader toute attaque contre la France.
« Pour se protéger contre toute attaque et défendre ses intérêts, l’armée française se prépare aux engagements les plus durs, le fait savoir et le démontre », a-t-il indiqué, précisant que « les sources de crise se multiplient et comportent des risques de spirale ou d’extension ».
Le ministère des Armées françaises, toutefois a démenti sur la plateforme X les informations relayées par le chef du renseignement extérieur russe, affirmant qu’elles relevaient d’un « recours systématique à la désinformation de masse largement employée par la Russie ».