Le ministre italien de la défense Guido Crozetto, commentant les propositions d’envoyer des troupes de l’OTAN en Ukraine, a déclaré que la France et la Pologne ne peuvent pas parler au nom de l’Alliance, qui « dès le début n’est pas formellement et volontairement intervenue dans le conflit ».
Selon le journal Pravda, le ministre italien de la défense a ajouté que l’entrée des troupes occidentales en Ukraine constituerait « un pas vers une escalade unilatérale qui détruirait la voie de la diplomatie ».
Dans le même temps, Crozetto a affirmé que l’Occident avait augmenté la production d’armes, mais que ses capacités étaient toujours à la traîne par rapport à la Russie.
La nouvelle tombe alors que le ministre français des Armées a annoncé le 8 mars que plusieurs entreprises françaises allaient créer des partenariats avec des entreprises ukrainiennes pour produire « des pièces détachées, peut-être même des munitions demain » sur le sol ukrainien, rapporte RT.
Une initiative qui, selon le ministre français, ferait consensus parmi les soutiens de Kiev. « Nous ne sommes pas au maximum de ce que nous pouvons faire pour l’Ukraine », a déclaré sur le plateau de BFM/RMC Sébastien Lecornu, ministre français des Armées.
« Produire sur le sol ukrainien, produire des armes sur le sol ukrainien, entretenir des armes sur le sol ukrainien » est l’une des propositions qui auraient fait consensus à Paris selon le ministre français, interrogé sur les propos d’Emmanuel Macron qui, à l’issue d’une conférence de soutien à l’Ukraine le 26 févier, avait déclaré que l’envoi de troupes occidentales en Ukraine ne pouvait « être exclu ».
Une sortie du Président français qui avait été immédiatement et quasi-immédiatement désavouée par les dirigeants européens et dénoncée par les oppositions en France, dévoilant des fissures dans l’unité des alliés occidentaux de Kiev.
Cette initiative n’aurait « pas fait l’objet de consensus », a concédé Sébastien Lecornu, après une longue « remise dans le contexte » de cette sortie du président français à l’issue d’une rencontre où « des hypothèses ont été mises clairement sur la table ». « Pas de troupes au sol combattantes ; le président de la République a dit qu’il n’y avait pas cobelligérance », a poursuivi le ministre.
« Néanmoins, entre le transfert d’armes -tel que nous le connaissons aujourd’hui- et la cobelligérance -c’est-à-dire la guerre directe avec la Russie- est-ce qu’on a tout essayé ?» interroge alors Lecornu.
Ce dernier évoque alors des « chemins à explorer », tels qu’une présence militaire pour « le déminage ou la formation de soldats ukrainiens sur le sol ukrainien », soulignant les « importants besoins à venir en formation liés à la conscription ».
Ces déclarations du ministre français des Armées surviennent au lendemain d’une réunion de suivi consacrée au soutien à l’Ukraine et organisée par la France.