Lors de sa conférence de presse hebdomadaire à Téhéran, le lundi 4 mars, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a souligné l’importance de la prochaine réunion d’urgence de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), affirmant que le bloc de 57 membres est « confronté à un test » concernant la guerre génocidaire menée par Israël dans la bande de Gaza.
Nasser Kanaani a fait ces remarques à la veille d’une réunion extraordinaire du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’OCI sur la guerre à Gaza qui se tiendra dans la ville saoudienne de Djeddah. Il s’agit de la deuxième réunion de ce type organisée en Arabie saoudite, qui a accueilli un événement similaire l’année dernière.
« Cette guerre cruelle se poursuit sous l’ombre du bellicisme des responsables du régime sioniste et du soutien illimité des États-Unis », a indiqué le porte-parole iranien, avant de poursuivre que « demain, un test attend l’OCI, qui devra montrer jusqu’à quel point elle entend faire usage de ses capacités pour soutenir la Palestine ».
« Les dirigeants des pays musulmans devraient prendre une décision ferme et unanime qui nécessite une mesure efficace pour défendre la Palestine, avec l’urgence d’arrêter la guerre », a-t-il ajouté.
Israël a lancé, le 7 octobre, une guerre brutale contre la bande de Gaza assiégée après que le groupe de résistance palestinien Hamas a mené l’opération sans précédent Tempête d’Al-Aqsa contre l’entité usurpatrice en riposte à ses atrocités accrues contre le peuple palestinien.
À ce jour, on dénombre au moins 30 534 martyrs et plus de 71 920 blessés parmi les Palestiniens qui sont principalement des femmes et des enfants.
« Le CCGP n’est pas en position de commenter la situation des îles du golfe Persique »
Ailleurs dans ses remarques, Nasser Kanaani a réagi au communiqué anti-iranien publié ce dimanche par le Conseil ministériel du CCGP (Conseil de coopération du golfe Persique) à l’issue de sa réunion qui s’est tenue à Riyad, capitale de l’Arabie saoudite.
Ledit communiqué a réitéré la revendication des Émirats arabes unis sur les trois îles iraniennes du golfe Persique, à savoir, Abou Moussa, la Petite Tonb et la Grande Tonb.
L’Iran a toujours souligné sa souveraineté sur ses trois îles sur la base du droit international, a-t-il précisé.
« Le CCGP n’est pas en mesure de commenter cette question », a-t-il martelé, déclarant que de tels communiqués contredisent l’atmosphère positive qui règne dans les relations entre l’Iran et les pays riverains du golfe Persique. « L’Iran attend de ses voisins qu’ils évitent les fausses déclarations et adoptent une approche réaliste », a-t-il ajouté.
Les trois îles du golfe Persique font historiquement partie de l’Iran, comme en témoignent d’innombrables documents historiques, juridiques et géographiques en Iran et dans d’autres parties du monde. Cependant, les Émirats arabes unis ont revendiqué ces îles à plusieurs reprises.
Les îles tombèrent sous contrôle britannique en 1921, mais le 30 novembre 1971, un jour après le départ des forces britanniques de la région et deux jours seulement avant que les Émirats arabes unis ne deviennent une fédération officielle, la souveraineté de l’Iran sur les îles fut rétablie.
L’Iran rejette la déclaration « unilatérale » du CCGP sur le champ gazier d’Arash
Le Conseil ministériel du CCGP a également fait des allégations concernant le champ gazier d’Arash dans le golfe Persique, que l’Iran partage avec le Koweït et l’Arabie saoudite.
Y réagissant, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a affirmé que seuls les deux pays arabes avaient le droit d’exploiter les ressources naturelles de ce gisement, déclarant que l’Iran a annoncé à plusieurs reprises sa position de principe sur la question, basée sur le droit international.
« Faire des réclamations unilatérales ne créera aucun droit pour le demandeur », a-t-il indiqué, ajoutant que la République islamique d’Iran a mis l’accent sur la poursuite des négociations techniques et juridiques avec les autorités koweïtiennes.
« Soulever de telles questions dans des déclarations unilatérales n’est pas du tout acceptable », a-t-il précisé.
La communauté internationale responsable des actions provocatrices d’Israël contre le Liban
Concernant les agressions israéliennes contre le sud du Liban et la possibilité d’une escalade des tensions, le porte-parole iranien a déclaré que le régime israélien, ayant une nature terroriste, cherchait à alimenter les tensions et à propager l’insécurité dans la région.
L’objectif de toute action commise par Israël contre d’autres parties est de mettre en péril la paix et la sécurité régionales, a indiqué Nasser Kanaani.
La responsabilité de tels actes incombe au régime de Tel-Aviv et aux gouvernements qui le soutiennent, en particulier les États-Unis, qui ont pleinement soutenu le régime et rendu le Conseil de sécurité des Nations unies inefficace en abusant de leur droit de veto, a-t-il ajouté, soulignant que la communauté internationale est entièrement responsable des « actes de provocation » à l’encontre du Liban.