Par Maryam Qarehgozlou
Les compagnies aériennes hésitent à reprendre leurs vols, les sites touristiques se sont effondrés et les hôtels sont vides, paralysant l’industrie touristique autrefois florissante du régime israélien.
Les chiffres mensuels annoncés par le Bureau central des statistiques d'Israël (BCS) ont révélé que le mois dernier, seules 500 visites d'une journée dans les territoires occupés de la Palestine ont été enregistrées, contre 14 000 en janvier 2023, soit une baisse drastique de 96 %.
La guerre génocidaire menée par Israël contre Gaza, qui en est maintenant à son cinquième mois, a eu de lourds impacts sur son économie. La guerre, selon le ministère israélien des Finances, lui coûtera probablement environ 13,8 milliards de dollars.
En novembre, la Banque d’Israël a réduit ses estimations de croissance économique annuelle à 2 % pour 2023 et 2024, contre 2,3 % et 2,8 % pour les années précédentes.
Selon le Bureau central des statistiques, au cours du quatrième trimestre 2023, l'économie israélienne a reculé à un taux annuel de 20%.
Cela intervient alors que l’agression israélienne contre les Palestiniens dans la bande de Gaza assiégée continue de coûter la vie à des civils. Selon le dernier bilan environ 30 000 Palestiniens ont perdu la vie depuis le 7 octobre une crise humanitaire sévit à Gaza.
L'industrie du tourisme tombe en lambeaux
Le secteur touristique israélien est celui qui a le plus souffert, car le tourisme dans les territoires occupés de la Palestine est resté stable depuis le début de la guerre, sortant à peine du choc du COVID-19.
L'industrie du tourisme représentait près de 3 % du PIB du régime de Tel Aviv avant la pandémie de 2019. Ce chiffre est tombé à 1,1 % en 2021 et depuis, le secteur n’a pas réussi à rebondir.
La guerre a éclaté au cours du trimestre le plus touristique de l’année pour Israël, qui comprend les vacances de Noël et du Nouvel An.
Cependant, fin 2023, seuls 3 millions de touristes ont visité les territoires occupés de la Palestine, contre 5,5 millions précédemment anticipés par les responsables, a indiqué le ministère israélien du Tourisme.
Avant l’opération Tempête d’Al-Aqsa, lancée par le mouvement de Résistance islamique de la Palestine, le Hamas siégé à Gaza le 7 octobre, le nombre des touristes qui visitaient des territoires occupés de la Palestine s’estimait à plus de 300 000 chaque mois. En novembre, ce chiffre a chuté pour atteindre les 39 000 visiteurs.
Le quotidien israélien Calcalist a rapporté en janvier que, alors que 900 000 touristes étaient attendus dans les trois mois qui ont suivi le début de la guerre à Gaza, leur nombre a baissé à 190 000.
Les hôtels de la vieille ville de Qods occupée seraient fermés depuis des mois, et d’autres reçoivent des fonds du régime occupant pour loger les colons déplacés par la guerre.
Marwa Taha Abu Rani, directrice de l'auberge Fauzi Azar dans la vieille ville occupée de Qods, a déclaré à l'AFP qu'après le début de la guerre en octobre, toutes les réservations futures avaient été annulées.
« Nous ne travaillons pas du tout. Il n’y a personne. »
L'effondrement du secteur du tourisme a mis au chômage les guides touristiques, le personnel des hôtels, les chauffeurs de bus et autres.
Pourquoi le tourisme est en baisse ?
Le secteur du tourisme disparaît en partie parce que la plupart des compagnies aériennes internationales ont immédiatement cloué au sol leurs vols vers Te -Aviv après le déclenchement de la guerre.
Le refus des compagnies aériennes à bas prix, et en particulier des grandes compagnies aériennes américaines, de reprendre leurs vols vers les territoires occupés de la Palestine, combiné aux prix élevés annoncés par la compagnie israélienne El Al, a sonné le glas de l'économie du régime israélien en général et du secteur du tourisme en particulier.
La semaine dernière, le directeur général de la Chambre des organisateurs du tourisme récepteur, Yossi Fattal, a déclaré au journal israélien Maariv que le régime de Tel- viv était devenu « isolé comme la Corée du Nord », car les compagnies aériennes hésitent à reprendre leurs vols vers les territoires occupés.
« Avant la crise, 250 compagnies aériennes opéraient en Israël (territoires occupés), et aujourd'hui, seules 45 compagnies opèrent », a reconnu Fattal, ajoutant qu'actuellement 80 % des vols sont opérés par un avion israélien appartenant à la compagnie El Al.
Il a comparé le régime israélien à la Corée du Nord, l’un des pays les plus isolés au monde.
Dans un rapport publié en novembre, Secret Flights, un site Web qui suit les données de vol, a révélé une baisse moyenne de 80 % des vols à destination et en provenance de l’aéroport international Ben Gourion de Tel Aviv depuis le 7 octobre.
Les chiffres montrent que 100 vols par jour ont atterri à l'aéroport Ben Gourion entre octobre et novembre, contre 500 vols quotidiens auparavant.
Fattal a indiqué que la chute vertigineuse du secteur touristique israélien est une « victoire du Hamas sur Israël ».
De plus, l’appel à la guerre de milliers de réservistes israéliens, qui ont quitté leur emploi, a mis un frein à l’industrie du voyage tout en faisant payer un lourd tribut aux autres secteurs.
Les opérations menées par des groupes de résistance palestiniens et régionaux, notamment le Hamas, le Jihad islamique de la Palestine, le Hezbollah, la Résistance islamique en Irak et l’armée yéménite en solidarité avec les Palestiniens de Gaza, ont également contribué au désastre économique auquel le régime sioniste est confronté dans la conjoncture actuelle.
Mission inaccomplie
Pour inverser la tendance, les responsables du tourisme israélien ont imploré leurs sponsors étrangers d’aider à relancer le secteur alors même que la guerre génocidaire contre Gaza fait rage.
Le régime israélien a fait la promotion de son tourisme lors d’un salon du voyage à Washington DC, qui a été perturbé par des militants pro-palestiniens pour attirer l’attention sur la guerre en cours contre Gaza.
Le groupe anti-guerre basé aux États-Unis, Code Pink, s'est adressé à X, anciennement Twitter, pour annoncer que le régime israélien faisait la promotion du tourisme lors d'une convention à Washington, DC, ce qui n'a pas fonctionné.
« Les deux journées ont été perturbées, d’abord par [activists] Samar et William Langhorne, puis par Danaka Katovich, co-directeur de CODEPINK », a posté le groupe sur X mardi.
« Au tourisme israélien, nous disons non, vous commettez un génocide, nous n'y irons pas », ont scandé les Langhorne le premier jour de la convention alors que William tenait un drapeau palestinien.
« Ne dépensez pas d'argent dans l'apartheid israélien », a crié Katovich le deuxième jour de l'événement en tenant une pancarte sur laquelle était libellée : « Israël tue des enfants ».
« Epée de fer », une équipe d'intervention d'urgence en Israël, propose une « expérience de tourisme solidaire » sur son groupe Facebook, exhortant les gens à se rendre dans les territoires occupés de la Palestine.
Cependant, ces offres ne trouvent aucun preneur, car le régime sioniste a été démasqué.
(Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement celles de Press TV.)