Le Mouvement de résistance palestinien, Hamas, condamne « dans les termes les plus fermes » le récent veto des États-Unis à un projet de résolution présenté au nom des États arabes par l'Algérie et exigeant « un cessez-le-feu humanitaire immédiat qui doit être respecté par toutes les parties » dans la bande de Gaza contre laquelle le régime d'Israël mène une guerre génocidaire.
Le groupe a fait ces remarques dans un communiqué mardi 20 février après que les États-Unis ont opposé leur veto au projet soumis au Conseil de sécurité des Nations Unies par l'Algérie appelant à un « cessez-le-feu immédiat » dans l’enclave palestinienne et rejetant le « déplacement forcé » des Gazaouis.
« Nous considérons l'échec de cette résolution comme une obstruction à la volonté internationale au service du programme nazi de l'occupation visant à tuer et à déplacer notre peuple palestinien », a déclaré le Hamas.
C'est la troisième fois que les États-Unis bloquent une résolution de cessez-le-feu depuis le 7 octobre 2023 où le régime israélien a lancé la guerre contre la bande de Gaza en réponse à la Tempête d'Al-Aqsa, une opération surprise organisée par les groupes de résistance de Gaza.
Le régime a aussitôt imposé un siège total à la bande de Gaza, empêchant l’acheminement de l’eau, de la nourriture, de l’électricité et des fournitures médicales vers l'enclave.
Jusqu'à présent, la guerre a tué plus de 29 000 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, et blessé environ 70 000 autres.
« Le président [américain] Joe Biden et son administration portent la responsabilité directe de leur obstruction à une résolution visant à mettre fin à l'agression contre Gaza », ajoute le communiqué du Hamas.
« La position américaine sert de feu vert à l'occupation pour commettre davantage de massacres, tuant notre peuple non armé par les bombardements et la famine, et constitue un partenariat direct dans la guerre génocidaire commise contre les enfants et les civils non armés dans la bande de Gaza. »
Outre leur soutien politique sans réserve, les États-Unis ont fourni à Israël plus de 10 000 tonnes de matériel militaire depuis le début de la guerre.
Dans un communiqué publié mardi, le bureau des médias du gouvernement de Gaza a averti que plus de 700 000 Palestiniens de l’enclave assiégée pourraient périr d’une famine croissante, Israël ayant strictement limité l’aide humanitaire à la bande côtière.
Il a également appelé la Russie, la Chine et la Turquie, ainsi que les nations arabes et musulmanes et « tous les pays du monde libre » à intervenir et à faire pression pour tenter de mettre fin au « génocide et à la famine » dans la bande de Gaza.
« Nous appelons à la fin urgente et immédiate de la guerre génocidaire contre les civils, les femmes et les enfants et nous appelons à amener 10 000 camions d'aide à Gaza au cours des deux prochains jours. Nous tenons l’administration américaine et la communauté internationale, ainsi qu’Israël, entièrement responsables de cette famine », a ajouté le bureau des médias du gouvernement de Gaza.
Cette déclaration intervient alors que le Programme alimentaire mondial a déjà annoncé l’arrêt de ses livraisons d’aide au nord de Gaza, arguant qu’un « effondrement de l’ordre social » provoqué par une famine massive pourrait mettre en danger la vie de son équipage sur le territoire.
Malgré la faim endémique dans la partie nord de Gaza, Israël continue de bloquer les missions de distribution d'aide dans la région assiégée, où les enfants sont plus vulnérables à la faim et aux maladies. Selon un récent rapport de l'ONU, environ 15 % des enfants de moins de deux ans souffrent de malnutrition.
Les enfants de Gaza subissent également les conséquences psychologiques des bombardements israéliens. Ils ont souvent perdu leurs familles et sont démunis.
En outre, les agences des Nations Unies pour l'enfance, l'alimentation et la santé ont averti lundi dans une déclaration commune qu'au moins 90% des enfants de moins de cinq ans à Gaza sont touchés par une ou plusieurs maladies infectieuses.
Par ailleurs, mardi, l'armée israélienne a ordonné l'évacuation des quartiers de Zaytoun et Turkoman, à l’extrémité sud de la ville de Gaza, au nord de la bande de Gaza, où les enfants meurent de faim.
Selon un rapport du Global Nutrition Cluster, un partenariat d’aide dirigé par l’agence des Nations Unies pour l’enfance, l’UNICEF, plus de 90 % des enfants de moins de cinq ans à Gaza mangent deux groupes d'aliments ou moins par jour : autrement dit, ils sont dans une grave pauvreté alimentaire.