Le secrétaire général de l’ONU a mis en garde contre les divisions « dangereuses » au sein du Conseil de sécurité à propos de la guerre en cours menée par Israël dans la bande de Gaza, exprimant ses inquiétudes quant au fait que le monde entre dans une « ère de chaos ».
Antonio Guterres est intervenu mercredi devant l’Assemblée générale des Nations Unies, dans un discours de mise en garde face à la profonde division du Conseil de sécurité sur la réponse à apporter à l’agression israélienne contre la bande de Gaza, qui entre dans son cinquième mois.
« Le Conseil de sécurité des Nations Unies – la principale plate-forme pour les questions de paix mondiale – est dans l’impasse en raison de fissures géopolitiques », a regretté le patron de l’ONU. Et de poursuivre : « Ce n’est pas la première fois que cette instance est divisée – mais c’est la pire. Le dysfonctionnement actuel est plus profond et plus dangereux », a-t-il déclaré lors d’une réunion plénière de la 78e session de l’Assemblée générale de l’ONU, qui définit les priorités de l’organisation pour 2024.
Guterres a ajouté que contrairement à la guerre froide, où « des mécanismes bien établis aidaient à gérer les relations entre les superpuissances », ces mécanismes font défaut « dans le monde multipolaire d’aujourd’hui ».
« Notre monde entre dans une ère de chaos... une mêlée dangereuse et imprévisible en toute impunité », a-t-il prévenu.
Le Secrétaire général de l’ONU a également exhorté les dirigeants du monde à saisir l’occasion du « Sommet de l’avenir », qui se tiendra en septembre, pour « façonner le multilatéralisme pour les années à venir », tout en appelant à une réforme du système financier international alors que les conflits s’intensifient à travers le monde.
Guterres a en outre exprimé son inquiétude quant à l’intention d’Israël de concentrer sa guerre à Gaza sur la ville de Rafah, dans le sud de l’enclave palestinienne.
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« Je suis particulièrement alarmé par les informations selon lesquelles l’armée israélienne a l’intention de se concentrer ensuite sur Rafah, où des centaines de milliers de Palestiniens ont été contraints de se réfugier dans une recherche désespérée de sécurité. Une telle action augmenterait de façon exponentielle ce qui est déjà un cauchemar humanitaire aux conséquences régionales incalculables », a-t-il déclaré, soulignant qu’il est temps d’instaurer un cessez-le-feu humanitaire immédiat et la libération inconditionnelle de tous les prisonniers.
Le régime israélien a poursuivi sa campagne génocidaire et a menacé de lancer une nouvelle attaque terrestre contre Rafah, où vivent désormais plus de la moitié des 2,3 millions d’habitants de Gaza, pour la plupart dans des tentes de fortune.
Environ 1,4 million de personnes se sont dirigées vers Rafah sur l’ordre de l’armée israélienne, qui avait auparavant décrit la zone comme une « zone de sécurité ».
Israël a lancé une guerre brutale contre Gaza assiégée le 7 octobre après que le groupe de résistance palestinien, Hamas a mené une opération sans précédent contre l’entité occupante en représailles à ses atrocités accrues contre le peuple palestinien.
Jusqu’à présent, le régime de Tel-Aviv a tué plus de 27 700 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants, sans compter les très nombreux blessés.
Le régime de Tel-Aviv a imposé un « siège complet » sur le territoire, coupant le carburant, l’électricité, la nourriture et l’eau aux plus de deux millions de Palestiniens qui y vivent.
