Après la décision de la Cour internationale de Justice (CIJ), le Secrétaire général de l'ONU a déclaré que les décisions de la plus haute cour sont contraignantes et qu'aucune partie n'est au-dessus de la loi.
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a souligné que les décisions de la Cour internationale de Justice (CIJ) sont contraignantes, après que la plus haute juridiction de l'ONU a rendu une décision provisoire concernant la bande de Gaza.
« Le droit humanitaire international, y compris les principes de distinction, de proportionnalité [et] de précaution en cas d'attaque, doit toujours être respecté », a indiqué Guterres dans son récent message sur la plateforme X, jeudi.
No party to an armed conflict is above international law.
— António Guterres (@antonioguterres) February 1, 2024
Int’l humanitarian law, including the principles of distinction, proportionality & precautions in attack, must always be upheld.
And the binding decisions of the International Court of Justice must be complied with.
« Aucune partie à un conflit armé n'est au-dessus du droit international, a-t-il réaffirmé, les décisions contraignantes de la Cour internationale de Justice doivent être respectées. »
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La semaine dernière, la CIJ a demandé à Israël de prévenir les actes génocidaires dans le cadre de sa guerre en cours à Gaza, mais n'est pas allée jusqu'à ordonner un cessez-le-feu. Elle a également ordonné au régime israélien de garantir que l'aide humanitaire parvienne à la population de Gaza.
L'ordonnance du plus haut tribunal de l'ONU faisait partie de sa décision provisoire sur les mesures d'urgence demandées par l'Afrique du Sud dans son affaire de génocide contre Israël à cause de sa guerre dans la bande de Gaza.
Dans un communiqué publié mercredi 31 janvier un groupe d'experts de l'ONU a salué l'ordonnance de la CIJ, affirmant qu'elle constitue une « étape importante dans la lutte du peuple palestinien pour la justice qui dure depuis des décennies ».
« L'ordonnance du tribunal est nécessaire de toute urgence pour protéger l'existence même du peuple palestinien contre des actions potentiellement génocidaires que la Cour a ordonné à Israël d'arrêter et de prévenir », indique le communiqué.
Les experts ont déclaré que la décision par laquelle le tribunal a ordonné à Israël de s'engager à prévenir le génocide à Gaza, « fait pencher la balance en faveur d'un ordre mondial fondé sur la justice et le droit international ».
Rien ne peut justifier une punition collective de la population de Gaza
Lors d'une session de haut niveau sur la Palestine au Conseil de sécurité des Nations unies à New York, Guterres a déclaré que « la population de Gaza est soumise à une destruction d'une ampleur et d'une rapidité sans précédent. Rien ne peut justifier le châtiment collectif d'une population ».
Le conflit en cours et les bombardements incessants des forces israéliennes à travers Gaza ont entraîné la mort de civils et des destructions « à un rythme et à une échelle sans rapport avec tout ce que nous avons vu ces dernières années ».
Une fois de plus, Guterres a averti que le système humanitaire à Gaza s’effondre, alors que plus de deux millions de personnes vivent dans des conditions inhumaines et luttent pour survivre.
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Ces propos interviennent alors que neuf pays occidentaux, dont les États-Unis, ont suspendu le financement de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) après de fausses allégations.
La population de Gaza « meurt de faim », selon l'OMS
La population de Gaza meurt de faim en raison des contraintes imposées à l'aide humanitaire, a déclaré mercredi le directeur des urgences de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Michael Ryan.
L'OMS a affirmé que le risque de famine dans le territoire palestinien était déjà élevé et en hausse, l'espace d'intervention humanitaire étant de plus en plus restreint.
« Le peuple palestinien de Gaza est en plein milieu d’une catastrophe massive », a-t-il déploré, ajoutant que les choses pourraient empirer.
Les principaux pays donateurs occidentaux ont annoncé la suspension de leur aide à UNRWA. L’ONU affirme que couper la « bouée de sauvetage » dont dépendent 2 millions de personnes à Gaza est une « punition collective ».
« Les civils de Gaza ne sont pas parties prenantes à ce conflit et ils doivent être protégés, tout comme leurs établissements de santé. »
Ryan a déclaré que les habitants de Gaza « sont en plein milieu d’une catastrophe massive ».
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Ryan a déclaré que l'accès à une nutrition adéquate était devenu un problème majeur dans la bande de Gaza, le nombre de calories et la qualité de la nutrition consommée par les Gazaouïs ayant fortement chuté.
« Les populations ne sont pas censées survivre indéfiniment grâce à l’aide alimentaire », a-t-il indiqué, « Il s'agit d'une aide alimentaire d'urgence destinée à aider les gens ».
Plus loin dans ses propos, Ryan a évoqué la réduction spectaculaire du nombre d'établissements de santé opérationnels à Gaza.
Mercredi, le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a averti que la réduction des fonds destinés à l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens auront des « conséquences catastrophiques » pour la population de Gaza.
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L'OMS est toujours confrontée à des « défis extrêmes » pour soutenir le système de santé de Gaza.
Depuis le début de la guerre à Gaza, le régime de Tel Aviv a tué près de 27 000 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, et en a blessé 65 949 autres.