Le gouvernement ougandais s’est dissocié de la décision de la juge ougandaise de la Cour internationale de Justice (CIJ), Julia Sebutinde, concernant la plainte pour génocide déposée par l’Afrique du Sud à l’encontre d’Israël.
Dans un poste publié vendredi 26 janvier sur X, l’ambassadeur et représentant permanent de l’Ouganda auprès des Nations unies, Adonia Ayebare, a critiqué Sebutinde en déclarant qu’elle ne représente pas l’Ouganda.
En réitérant le soutien du gouvernement ougandais à la Palestine, Adonia Ayebare a indiqué : « La décision de la juge Sebutinde à la Cour internationale de Justice ne représente pas la position du gouvernement ougandais sur la situation en Palestine ».
« Elle a déjà voté contre la cause de l’Ouganda concernant la RDC », a-t-il déclaré dans son poste, avant de souligner que le soutien du gouvernement de son pays « au sort du peuple palestinien s’est exprimé à travers le mode de vote de l’Ouganda aux Nations unies ».
Pour rappel, en 2022, la CIJ a reconnu les Forces de défense du peuple ougandais (UPDF) coupables de collaboration avec les rebelles lors de la guerre du Congo (1998-2003), malgré les affirmations de l’Ouganda selon lesquelles le conflit congolais était une « guerre internationale » à laquelle participaient plus de huit armées issues de différents pays.
Lors du jugement, Sebutinde était présent en tant que juge et a voté « contre » l’Ouganda, qui a été condamné à payer au Congo 325 millions de dollars de réparation après avoir perdu le procès.
Auparavant, Sebutinde était juge au Tribunal spécial pour la Sierra Leone avant d’être élue à la CIJ.
À noter que la CIJ a appelé, vendredi 26 janvier, Israël à prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter les pertes humaines, les dégâts et tout acte de génocide à Gaza. Elle s’est toutefois abstenue d’imposer un cessez-le-feu dans la bande assiégée.
Alors que la majorité des juges de la CIJ ont approuvé les mesures d’urgence, Sebutinde, qui est la première juge africaine à la CIJ, a voté contre toutes les mesures ordonnées par la Cour internationale de Justice, y compris l’obligation pour Israël de soumettre un rapport dans un délai d’un mois sur ses efforts pour prévenir le génocide, et d’assurer la fourniture des services de base et de l’aide humanitaire aux Gazaouis.
« Selon mon opinion dissidente respectueuse, le différend entre Israël et le peuple de Palestine est essentiellement et historiquement un différend politique », a lancé Sebutinde. « Il ne s’agit pas d’un différend juridique susceptible d’être judiciairement réglé par la Cour », a-t-elle ajouté.
Selon les experts, Sebutinde n’a pas procédé à une évaluation approfondie de la situation.
En ce qui concerne la position pro-palestinienne de l’Ouganda, il convient de rappeler qu’en octobre 2023, le président ougandais Yoweri Museveni a qualifié la guerre à Gaza de « regrettable » et a considéré la création d’un État palestinien comme étant une solution.