Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré que l’Iran avait mis en garde les États-Unis que leur décision de frapper, conjointement avec le Royaume-Uni, des sites yéménites constituait une « erreur stratégique ».
Amir-Abdollahian a fait ces remarques, lundi 22 janvier, à New York, à l’issue de ses réunions bilatérales en marge de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU. Le chef de la diplomatie iranienne s’est rendu à New York pour participer à une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la Palestine.
« Nous avons envoyé un message fort et un avertissement clair aux Américains. La décision des États-Unis et du Royaume-Uni d’attaquer conjointement des sites yéménites constitue une menace contre la paix et la sécurité régionales et élargit la portée de la guerre », a-t-il ajouté.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a noté que des images satellites montraient qu’environ 230 navires marchands et pétroliers naviguaient dans la mer Rouge au moment où les États-Unis et le Royaume-Uni menaient leurs frappes contre le Yémen.
« Cela signifie qu’ils [les Américains et les Britanniques] ont bien compris le point de vue des Yéménites selon lequel seuls les navires se dirigeant vers les ports de la Palestine occupée seront bloqués », a souligné Amir-Abdollahian.
Précédemment, il avait vivement critiqué Londres pour l’escalade des tensions en mer Rouge et le lancement d’attaques militaires contre le Yémen, qualifiant ces actions d’« erreur stratégique », lors d’une réunion avec son homologue britannique, David Cameron, en marge de la 54e réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos en Suisse.
Les forces américaines et britanniques ont mené, lundi 22 janvier, des frappes sur huit sites au Yémen, avec le soutien de l’Australie, de Bahreïn, du Canada et des Pays-Bas, selon un communiqué conjoint signé par les six pays.
Un haut responsable militaire américain a confié, sous couvert d’anonymat, qu’environ 25 à 30 munitions avaient été tirées, notamment depuis des avions de combat lancés depuis un porte-avions américain.
Jusqu’à présent, huit séries de frappes au cours du mois dernier n’ont pas réussi à arrêter les attaques des forces armées yéménites contre des navires liés au régime israélien.
Commandant iranien : les Yéménites sont indépendants et ne reçoivent d’ordres d’aucune puissance
Parallèlement, le commandant des forces navales du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), Alireza Tangsiri, a noté que « le Yémen est un pays indépendant doté d’une armée forte, et il a un dirigeant fort, Abdelmalik al-Houthi, qui agit de manière indépendante et n’accepte d’ordres d’aucune puissance ».
« Les opérations navales du Yémen dans le détroit de Bab el-Mandeb bloquant le passage des navires israéliens ou ceux se dirigeant vers les ports de la Palestine occupé sont conformes à leur soutien aux musulmans », a affirmé Alireza Tangsiri.
Tangsiri a ajouté que les « Yéménites héroïques » tentaient d’arrêter le massacre des Palestiniens, et que c’est le monde occidental, les États-Unis et tous ceux qui soutenaient l’effusion de sang à Gaza qui devaient changer d’approche.
Les Yéménites ont officiellement annoncé leur soutien à la lutte de la Palestine contre l’occupation israélienne depuis que le régime sioniste a lancé une guerre dévastatrice contre Gaza, le 7 octobre, après que les mouvements de résistance palestiniens à Gaza ont mené l’opération-surprise la Tempête d’Al-Aqsa, contre l’entité occupante.
La campagne militaire israélienne contre Gaza a tué à plus de 25 000 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants. Plus de 61 000 autres personnes ont été blessées.
Des rapports ont révélé que les compagnies maritimes israéliennes ont déjà décidé de réacheminer leurs navires par crainte d’attaques des forces yéménites.
Les forces yéménites ont également lancé des attaques de missiles et de drones sur des cibles dans les territoires occupés après l’agression israélienne contre Gaza.