Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a condamné samedi l'usage par les États-Unis de leur droit de véto pour bloquer une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies visant à parvenir à un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Gaza.
Nasser Kanaani a souligné que le gouvernement américain a prouvé une fois de plus qu'il est le principal acteur du massacre de civils et de citoyens palestiniens, en particulier des femmes et des enfants, et de la destruction des infrastructures vitales dans la bande de Gaza.
Depuis le début de l’invasion barbare du régime infanticide sioniste contre Gaza, le régime américain a prouvé à plusieurs reprises son alliance et sa coopération avec le régime d’apartheid d’Israël en commettant des crimes de guerre et un génocide contre la nation palestinienne.
Les actuels responsables des États-Unis qui expriment de manière hypocrite leur inquiétude pour la vie des enfants et des civils dans la bande de Gaza, ont fourni la semaine dernière à Israël la 200e cargaison d'armes et d'aide militaire.
Kanaani a déclaré qu'il ne fait aucun doute que le gouvernement américain est impliqué dans le massacre d'environ 18 000 civils, dont environ 8 000 enfants opprimés, et que le régime américain et l’entité israélienne usurpatrice devront payer le prix des conséquences de l'extension de la guerre dans la région
« L'héritage des politiques racistes et inhumaines poursuivies par les responsables américains ne sera que honte et déshonneur pour les générations futures », a-t-il souligné.
Par ailleurs, le Mouvement de résistance palestinien, Hamas, a fermement condamné l'usage par les États-Unis de leur droit de veto contre ce projet de résolution du Conseil de sécurité.
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Izzat al-Rishq, membre du bureau politique du Hamas, a affirmé dans un communiqué que cette action est une invitation à commettre davantage de crimes et le nettoyage ethnique de la nation palestinienne. « L'obstruction des États-Unis à l'adoption d'une résolution de cessez-le-feu témoigne de la participation directe des États-Unis au massacre de la nation palestinienne et à son nettoyage ethnique », a-t-il estimé qualifiant la position de Washington d'« immorale et inhumaine ».
Vendredi, le Conseil de sécurité des Nations unies a tenu une session d'urgence pour voter le projet de résolution présenté par les Émirats arabes unis, à laquelle ont participé plus de 80 pays, dont la Turquie, mais le Conseil n'a pas pu adopter le projet en raison du véto des États-Unis.
Treize des quinze membres du Conseil ont soutenu le projet, le Royaume-Uni s'étant abstenu lors du vote.
Le projet de résolution appelle à un cessez-le-feu immédiat pour des raisons humanitaires et réitère son appel à toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international, y compris le droit international humanitaire. Il appelle également à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers.
Le 6 décembre, le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a invoqué l'article 99 de la Charte des Nations unies pour faire pression sur le Conseil de sécurité afin qu’il appelle à un cessez-le-feu humanitaire dans la bande de Gaza.
Israël remercie les USA
En retour, Israël a remercié les États-Unis d'avoir utilisé leur droit de véto pour contrecarrer le projet de loi. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen, a déclaré, dans un tweet sur la plateforme X, samedi à l'aube : « Merci à notre allié, les États-Unis, pour leur soutien continu dans la bataille du retour. »
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Cohen a également continué à attaquer le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres et déclaré : « La demande de Guterres, de se ranger du côté du Hamas et d'exiger un cessez-le-feu, est une honte pour sa position et une honte pour les Nations unies. »
L'ambassadeur israélien auprès des Nations unies, Gilad Erdan, a remercié l'administration de Joe Biden pour son « soutien ferme à Israël » dans un message samedi sur le réseau social X. « Je remercie les États-Unis et le président Joe Biden d’être fermement à nos côtés aujourd’hui et d’avoir démontré leur leadership et leurs valeurs. »
Il a qualifié la résolution proposée de « déformée » et a affirmé qu'un cessez-le-feu ne serait possible que si tous les prisonniers de Gaza étaient libérés et si le Hamas était anéanti.
Réagissant au véto des États-Unis sur ce projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty International, a indiqué: « En opposant leur véto à cette résolution, les États-Unis ont fait preuve d’un mépris total pour les souffrances des civils face à un nombre effarant de morts, des destructions massives et une catastrophe humanitaire sans précédent qui se produit dans la bande de Gaza occupée. Le recours au veto est moralement indéfendable et constitue un manquement au devoir des États-Unis de prévenir les atrocités criminelles et de faire respecter le droit international. »
« Les États-Unis ont effrontément utilisé leur véto pour renforcer le Conseil de sécurité de l’ONU, sapant ainsi davantage sa crédibilité et sa capacité à remplir son mandat de maintien de la paix et de la sécurité internationales. »
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L'ambassadeur adjoint de la Russie à l'ONU, Dmitri Polyansky, a affirmé que l'inaction du Conseil de sécurité avait provoqué des destructions généralisées à Gaza et un désastre humanitaire.
« Une fois de plus, la diplomatie américaine laisse derrière elle une terre brûlée et une destruction », a-t-il dénoncé. Et de conclure : « Chers collègues, comment expliquerez-vous cela à votre peuple si vous empêchez une fois de plus un cessez-le-feu immédiat ? »
Le représentant permanent de la France auprès des Nations unies, Nicolas de Rivière, a déclaré que ce conseil a échoué une fois de plus. « La France est profondément préoccupée par la tragédie humaine qui se déroule à Gaza. C'est pour cette raison que la France a voté en faveur de cette résolution et c'est pour cette raison que nous plaidons pour une trêve humanitaire immédiate et durable », a-t-il ajouté. Et de conclure : « En raison du manque d'unité, ce conseil a montré que le véritable engagement en faveur des négociations a échoué. »