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Gaza : Guterres exhorte le Conseil de sécurité à intervenir

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des enfants palestiniens blessés dans les bombardements israéliens sur Gaza sont soignés dans l'hôpital de Shifa. ©KEYSTONE

Antonio Guterres a mis en garde contre une « catastrophe » qui s’aggraverait à Gaza en appelant le Conseil de sécurité à agir.

Guterres exhorte le Conseil de sécurité à agir face à la crise israélo-palestinienne qui constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales.

Invoquant un article rarement utilisé de la Charte des Nations Unies, le Secrétaire général de l’institution, António Guterres a appelé mercredi le CS de « faire pression pour éviter une catastrophe humanitaire » à Gaza et à s’unir pour appeler à un cessez-le-feu humanitaire complet entre Israël et les groupes de résistance palestiniens.

Dans une lettre adressée au Conseil de Sécurité, M. Guterres a invoqué l'article 99 du Chapitre XV de la Charte de l’ONU.

Celui-ci indique que le chef de l'ONU « peut attirer l'attention du Conseil de sécurité sur toute question qui, à son avis, pourrait menacer le maintien de la paix et de la sécurité internationales ».

Dans une déclaration aux journalistes accompagnant la lettre, le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré que c'était la première fois que M. Guterres se sentait obligé d'invoquer le Chapitre 99, depuis son entrée en fonction en 2017.

Dujarric a expliqué que le chef de l'ONU prenait cette mesure « compte tenu de l'ampleur des pertes en vies humaines à Gaza et en Israël, en si peu de temps ».

Il a décrit le recours à l'article 99 comme une « mesure constitutionnelle dramatique » qui, espère M. Guterres, exercera davantage de pression sur le conseil et sur la communauté internationale dans son ensemble pour exiger un cessez-le-feu entre les parties belligérantes.

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« Je pense que c'est sans doute la demande la plus importante », a déclaré M. Dujarric aux journalistes depuis le siège de l'ONU, « à mon avis, c’est l'outil le plus puissant dont il [le Secrétaire général] dispose ».

La lettre a été envoyée au Président du Conseil de sécurité à New York, le mercredi matin 6 décembre.

Depuis le 7 octobre, date de l'opération "Tempête d'Al-Aqsa" du Hamas dans le sud d’Israël suivie d'intenses bombardements incessants du régime sioniste sur la bande de Gaza, le Conseil de sécurité a adopté une résolution à la mi-novembre, après quatre tentatives infructueuses pour trouver un consensus, appelant à des « pauses humanitaires urgentes et prolongées ».

Après une pause d'une semaine dans la guerre au cours de laquelle certains des 240 captifs détenus par le Hamas à Gaza ont été échangés contre des prisonniers palestiniens, les offensives d’envergure des militaires sionistes ont repris le 1er décembre, ce qui a amené le Secrétaire général à exprimer de profonds regrets.

Dans sa lettre au président du Conseil de sécurité, M. Guterres a déclaré que les plus de huit semaines de combats avaient « créé d’épouvantables souffrances humaines, des destructions physiques et des traumatismes collectifs [dans les territoires occupés] et dans la bande de Gaza ».

Alors que les attaques de l’armée sioniste continuent dans la bande de Gaza, il a déclaré que les civils dans toute la bande de Gaza sont confrontés à un grave danger, avec plus de 16 000 personnes tuées dont plus de 40% sont des enfants.

Environ 80% des Gazaouïs ont été déplacés et, plus de 1,1 million d’entre eux cherchent refuge dans les abris de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA).

Guterres a souligné qu’il n’existait tout simplement aucune protection efficace pour les civils et qu’aucun endroit n’était désormais sûr.

« Les hôpitaux sont devenus des champs de bataille », a-t-il rappelé ajoutant qu'au milieu des bombardements constants de toutes les parties de Gaza « et sans abri ni éléments essentiels pour survivre, je m'attends à ce que l'ordre public s'effondre bientôt complètement ».

En ce qui concerne la résolution 2712 du conseil du 15 novembre, il a expliqué que les conditions actuelles rendent impossible l’augmentation de l’aide humanitaire pour répondre aux énormes besoins des civils comme l’exige cette résolution.

« Nous sommes tout simplement incapables de répondre aux besoins de ceux qui en ont besoin à l’intérieur de Gaza », a-t-il écrit, et nous sommes confrontés à « un grave risque d’effondrement du système humanitaire ».

Les conséquences de cette situation ont des implications irréversibles pour les Palestiniens ainsi que pour la paix et la sécurité de l’ensemble de la région, a-t-il soutenu. 

« Une telle issue doit être évitée à tout prix. La communauté internationale a la responsabilité d’user de toute son influence pour empêcher une nouvelle escalade et mettre fin à cette crise » ; « Je réitère mon appel pour qu’un cessez-le-feu humanitaire soit déclaré. C'est urgent. La population civile doit être épargnée de plus grands dommages» ; a-t-il affirmé.

Guterres a souligné qu’avec un cessez-le-feu, il y avait de l’espoir « et que l’aide humanitaire peut être fournie en toute sécurité et en temps opportun ».

La lettre du Secrétaire général des Nations Unies au Conseil de sécurité concernant l'invocation de l'article 99 de la Charte de l'Organisation pour déclarer un cessez-le-feu humanitaire a provoqué la colère des responsables sionistes.

Le ministre des Affaires étrangères du régime sioniste, Eli Cohen, s'est fermement opposé à la lettre du Secrétaire général de l'ONU, disant sans vergogne et avec un langage qui est familier aux Sionistes que Guterres lui-même était une menace pour la paix mondiale.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV