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Les organisations palestiniennes de défense des droits humains mettent en garde contre une « deuxième Nakba » à Gaza

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le régime israélien bombarde le camp de réfugiés Jabalia dans la bande de Gaza. ©Reuters

Trois organisations palestiniennes de défense des droits de l’homme ont émis un sévère avertissement concernant le déplacement forcé de Palestiniens dans la bande de Gaza par le régime israélien, affirmant que cela pourrait conduire à une autre Nakba (catastrophe).

Selon le Centre d'information palestinien, le Centre palestinien pour les droits de l'homme, le Centre Al Mezan et la Fondation Al-Haq pour les droits de l'homme qui ont tiré la sonnette d'alarme lundi 4 décembre, mettant en garde contre la répétition de l'événement historique qui a vu le nettoyage ethnique des autochtones palestiniens par le régime israélien en 1948.

« Israël persiste à mettre en œuvre son plan visant à déplacer les habitants de la bande de Gaza hors de ses frontières, au milieu de la guerre qu'il mène contre la bande depuis le 7 octobre », ont déclaré les organisations précitées dans un communiqué.

Israël a commencé la guerre actuelle contre Gaza après que les mouvements de résistance basés à Gaza ont lancé l'opération Tempête d’Al-Aqsa contre le régime le 7 octobre 2023. 

Depuis lors, près de 16 000 Palestiniens ont été tués et environ 1,9 million autres déplacés.

Le régime a largué des tracts sur le territoire soumis au blocus, ordonnant à ses habitants de quitter leurs maisons et de se diriger vers le sud dans les plus brefs délais.

Malgré ses affirmations antérieures selon lesquelles la partie sud de Gaza est une « zone sûre », les tracts les plus récents largués par Israël ont annoncé que la ville méridionale de Khan Yunès était « une zone de combat dangereuse », invitant les habitants à se déplacer vers la ville frontalière de Rafah ou vers une zone côtière du sud-ouest.

Rappelant qu'« il n'y a aucun endroit sûr dans la bande de Gaza », les trois organisations de défense des droits de l'homme ont souligné que les ordres d'évacuation d'Israël, qui visent « à pousser de force des centaines de milliers de Palestiniens vers Rafah et plus tard vers des endroits proches de la frontière avec l'Égypte, ont soulevé des inquiétudes quant à une nouvelle Nakba pour les Palestiniens ».

Le régime a également fait circuler une carte interactive divisant le territoire côtier en différentes zones portant chacune un numéro spécifique, sous prétexte d’informer la population de Gaza de l'endroit où elle est censée aller au milieu des bombardements incessants.

Mais les organisations de défense des droits de l'homme ont souligné que la carte israélienne visait à induire le monde en erreur en lui faisant croire que le régime avait réellement averti la population gazaouïe des bombardements qu’ils allaient réaliser incessamment sous peu sur leurs maisons et leurs infrastructures.  

« En raison de la coupure d'électricité et du manque de communication, les habitants de Gaza ne peuvent pas accéder à la carte pour s'informer des zones dans lesquelles ils se trouvent », ont-ils en plus ajouté.

Melanie Ward, directrice générale de l'organisation humanitaire Medical Aid for Palestiniens, a déclaré : « Je ne saurais exagérer la peur, la panique et la confusion que ces cartes israéliennes suscitent chez les civils de Gaza, y compris chez mon propre personnel. Les gens ne peuvent pas courir d’un endroit à l’autre pour tenter d’échapper aux bombes israéliennes; ce que le droit international n'accepte non plus. »

Selon l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), près de 1,9 million de personnes, soit plus de 80 % de la population de Gaza, ont été déplacées depuis le 7 octobre.

Dans un communiqué publié lundi, l'UNRWA a déclaré que les frappes aériennes israéliennes se poursuivaient même là où les gens sont forcés aller pour fuir, y compris à Rafah.

« Aucun endroit n’est sûr, ni ici ni nulle part à Gaza. Une guerre brutale continue, sans relâche », a souligné l’agence sur X.

Le samedi 2 décembre, 111 membres du personnel de l'UNRWA ont été tués dans les frappes aériennes israéliennes, selon le communiqué.

Le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, affirme que ce qu’Israël entreprend ne peut pas se résumer à de simples « dommages collatéraux » compte tenu du nombre incroyable de civils tués et d’installations touchées.

Dans une mesure d'intimidation typique d'Israël, le régime a contraint les Palestiniens à évacuer plusieurs autres zones de la bande de Gaza. L'armée israélienne a déclaré dimanche que son offensive terrestre s'était étendue à toutes les parties du territoire palestinien.

Beaucoup ont été déplacés au début de la guerre, lorsqu’Israël a forcé les Palestiniens du nord de Gaza à se déplacer vers le sud, sous-entendant qu’ils y seraient plus en sécurité et en dépit des avertissements selon lesquels un déplacement aussi massif serait une catastrophe humanitaire.

Toutefois, dans les jours et les semaines qui ont suivi, Israël a également ciblé les régions du sud. Beaucoup pensent que nulle part dans la bande de Gaza n’est sûr.

Israël a repris ses bombardements sur ce territoire côtier vendredi matin après avoir déclaré la fin d'une trêve d'une semaine avec le Mouvement de résistance palestinien, Hamas.

Près de deux mois après le début de l’attaque sanglante d’Israël contre Gaza, le régime fait des ravages dans tous les recoins du territoire, laissant une traînée de morts et de destructions.

Au nord, le régime a frappé les camps de réfugiés de Jabalia et de Nuseirat. Il a également frappé une école dans l’ouest de la ville de Gaza où des milliers de personnes déplacées avaient trouvé refuge. Dans l’Est, les forces du régime ont réduit en ruines plus de 50 maisons. Plusieurs zones du sud dont Khan Younès, ont également été ciblées par de nouvelles frappes israéliennes.

Le Hamas affirme que les forces israéliennes ont directement bombardé 14 hôpitaux. Seules quelques installations médicales sur le territoire palestinien sont fonctionnelles, inondées de milliers de blessés.

En outre, les sociétés de télécommunications palestiniennes ont déclaré que les services à Gaza étaient complètement interrompus.

« Nous avons le regret d'annoncer que tous les services de télécommunications (fixe, cellulaire et Internet) dans la ville de Gaza et dans le nord de la bande de Gaza ont été abîmés en raison de la déconnexion des principaux éléments de notre réseau due à l'agression en cours », a déclaré la société PalTel dans un communiqué sur Facebook.

« Nos équipes techniques travaillent sans relâche et avec tous les moyens disponibles pour rétablir les services. »

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV