Pour réclamer prioritairement "un cessez-le-feu immédiat", en parallèle de nouveaux bombardements d'Israël contre la population civile à Gaza, des milliers de Français ont participé samedi à des rassemblements "de soutien au peuple palestinien". À Paris, où la manifestation était interdite, des tensions étaient en cours avec les forces de l'ordre.
Des milliers de Français ont participé ce samedi 28 octobre à des rassemblements "de soutien au peuple palestinien", bravant parfois les interdictions comme à Paris, pour réclamer prioritairement "un cessez-le-feu immédiat" et revendiquer accessoirement leur liberté d'expression "au pays des droits de l'homme".
À Paris, le tribunal administratif avait validé en milieu de journée l'interdiction préfectorale de la manifestation. Le juge des référés avait invoqué en particulier "la gravité de risques de troubles à l'ordre public" et "un contexte de tensions exacerbées lié aux événements dans la bande de Gaza ".
Place du Châtelet, la foule a été empêchée de se mettre en mouvement par un très important dispositif policier, se retrouvant "nassée" tout l'après-midi. A la fin du rassemblement, les policiers ont verbalisé près de 1.500 manifestants. Selon le préfet de police de Paris Laurent Nunez, entre 3.000 et 4.000 personnes se sont rassemblées, a-t-il indiqué à BFM TV.
des tensions étaient en cours dans des rues adjacentes, où certains manifestants tentaient de se rassembler. Ils ont été dispersés par de nombreux jets de gaz lacrymogène des forces de l'ordre à partir de 17h30 environ.
Dans le calme, des manifestants ont chanté "Gaza, Gaza, Paris est avec toi" et "c'est l'humanité qu'on assassine, enfants de Gaza, enfants de Palestine". D'autres entonnaient "Israël assassin, Macron complice".
Ce rassemblement était interdit à Paris alors que le même jour, à Londres, des milliers de personnes prenaient part à une manifestation autorisée, en soutien aux Palestiniens. "Dans le contexte actuel, cette interdiction de la manifestation parisienne est scandaleuse", a réagi Bertrand Heilbronn, président de l'Association France Palestine Solidarité.
"La préfecture cherche à faire taire la voix du peuple français face à l'horreur de ce qu'il se passe", a-t-il affirmé, après une nuit de bombardements sans précédent effectuée par l'armée israélienne sur la bande de Gaza, au 22e jour de la guerre.
À Strasbourg, 2.600 personnes ont défilé, selon la préfecture. Cette manifestation autorisée, dans le calme selon un photographe de l'AFP, a donné lieu à neuf interpellations et la saisie de 14 pancartes qui, selon la préfecture, comportaient "des slogans de haine".
"Je viens manifester pour une question de justice pour les Palestiniens", a expliqué un manifestant de 24 ans à Montpellier. "Ils sont coupés d'électricité, de connexions, ont été bombardés à nouveau cette nuit. Politiquement c'est compliqué d'en parler, on voit bien qu'il y a une crispation. La parole française a du mal à être digne à l'international", a ajouté Gabin, étudiant en politiques pour l'alimentation durable.
Quelque 200 personnes ont manifesté à Nice selon la police, environ 900 à Montpellier selon la préfecture de l'Hérault. Dans ces deux villes, les manifestations avaient été interdites mais les tribunaux administratifs avaient suspendu ces interdictions. "La lumière s'est éteinte à Gaza et on essaie de la rallumer, un peu partout en Europe, un peu partout dans le monde", a dit à l'AFP le député LFI du Nord David Guiraud, parmi 400 participants à un rassemblement autorisé à Lille, appelant "à la seule chose entendable aujourd'hui, le cessez-le-feu".
En Bretagne, environ 300 personnes ont défilé à Brest et 180 à Saint-Brieuc lors de rassemblements autorisés. À Lyon, une manifestation non autorisée a réuni 250 personnes, selon la préfecture. Plusieurs autres rassemblements, de quelques centaines de personnes chacun, se sont tenus dans la région, de Clermont-Ferrand à Bourg-en-Bresse.
Des manifestations similaires ont eu lieu en Suisse, où les organisateurs ont indiqué que 7 000 manifestants se sont rassemblés à Zurich, la police affirmant qu'il y en avait « plusieurs milliers ». Il y en avait 2000 à Lausanne, 1800 à Genève et plus d'un millier à Berne.