Les titres de la rédaction :
Les analyses de la rédaction :
1. Les Brics ont dépassé le G7
Les économies des Brics ont dépassé le G7 en termes de parité de pouvoir d’achat au moment du sommet du groupe à Johannesburg. C’est ce qu’a déclaré le président russe Vladimir Poutine dans une interview accordée à la China Media Group (CMG).
« En ce qui concerne les Brics, au moment du sommet de Johannesburg, le rapport entre les économies des pays du G7 et des pays des Brics était déjà en faveur des Brics en termes de parité de pouvoir d’achat », a indiqué le chef d’État russe. Selon le président, il s’agit d’une manifestation du processus de formation d’un monde multipolaire.
Comme l’a indiqué le dirigeant russe, de tels résultats signifient que tous ceux qui ont rejoint les Brics soutenaient l’idée et la conception d’un monde multipolaire, et que personne ne voulait jouer les seconds rôles chez « un certain souverain ».
2. Mali : les entourloupes de la Minusma ne prennent pas !
La Minusma multiplie les obstacles à la rétrocession des camps de Kidal, Tessalit et Aguelhok aux forces armées maliennes. Dans un communiqué récent, la mission onusienne au Mali a fait savoir sa volonté de prolonger le délai de son retrait du territoire malien.
La Minusma évoque des difficultés qui ne tiennent pas la route, notamment en affirmant craindre une recrudescence de la violence dans la zone. Mais ce qu’elle ne dit pas aux gens, c’est le double jeu qu’elle est en train de jouer. Sans prévenir, elle a laissé un poste avancé de Tessalit à la CMA.
Chose inimaginable, la Minusma fait savoir à qui veut l’entendre qu’elle va céder le camp de Kidal à des autorités civiles. Depuis quand des civils gèrent-ils la sécurité ? La mission de l’ONU est en réalité prise de court par la réalité sur le terrain. Dans l’imaginaire des officiers français qui sont dans les camps de Tessalit, Aguelhok et Kidal, l’armée malienne allait s’essouffler en marchant vers les camps du nord. C’est ainsi que la rétrocession du camp de Ber a été précédée d’une série d’attaques contre les soldats maliens.
La CMA bénéficie d’un soutien multiforme de la part de la mission de l’ONU. C’est ainsi que les deux ont régné en maitres absolus dans le nord. Aujourd’hui que la Minusma est invitée à sortir du Mali, elle met en place une stratégie de protection de la CMA. C’est ainsi que le camp de l’armée reconstituée de Kidal a été encerclé un beau matin par la CMA dont les représentants avaient soigneusement quitté les lieux en laissant les FAMa et les éléments de la Plateforme. Il a fallu de la pression pour que la Minusma qui est garante de l’armée reconstituée accepte de recevoir les combattants maliens.
La CMA s’est donc installée dans le camp de l’armée reconstituée à Kidal, alors que la Minusma cherche à lui céder les postes avancés de ses positions dans la région. Le problème est que la Minusma ne veut pas travailler avec l’armée malienne dans ses prises de décision concernant la rétrocession des camps du nord. Ce qui ne passe pas auprès des chefs français à la tête de ces camps, c’est la fin de la liberté dont profitaient les bandes armées de la CMA. La Minusma cherche à affaiblir l’armée malienne en mettant en avant la possibilité d’un affrontement entre la CMA et l’armée nationale.
Les autorités maliennes ont condamné cette duplicité de la Minusma. La dernière condamnation a été celle du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale lors d’une rencontre avec les diplomates : « je souligne avec regret les manquements graves et le déficit de coordination qui ont caractérisé la récente situation à Kidal ayant favorisé l’occupation du camp I de cette ville par des groupes armés et faisant perdre à l’État malien plusieurs équipements militaires y compris des véhicules », a-t-il dénoncé.
3. Afrique: les forces onusiennes sur le siège éjectable
Sale temps pour les forces onusiennes en Afrique ! En effet, poussés à la sortie, parce que devenus indésirables au Mali où le processus de leur retrait progressif a été enclenché le 1er juillet dernier avec le 31 décembre prochain comme point d’orgue, les soldats de la paix de l’ONU sont aussi sur la sellette en République démocratique du Congo (RDC). Dans ce pays d’Afrique centrale, ils sont pris en grippe par les autorités locales et les populations qui leur reprochent leur impuissance dans la crise sécuritaire qui frappe de plein fouet le pays dans sa partie orientale. Et pour faire suite aux incessantes requêtes des autorités de Kinshasa demandant avec insistance le départ de la Mission de l’organisation des Nations unies pour la stabilisation au Congo (MONUSCO), le Conseil de sécurité de l’ONU semble avoir mis fin à ses réticences en faisant un pas dans le sens de la satisfaction des desiderata de l’Exécutif congolais. En effet, le 16 octobre dernier, il a encouragé les deux parties à présenter un plan de « désengagement progressif et ordonné » des Casques bleus d’ici le mois prochain. Une prise de position qui sonne comme une façon ou une autre, de poser les jalons du retrait de la MONUSCO dont le sort semble, d’ores et déjà, scellé si ses jours ne sont pas désormais comptés en RDC.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’horizon est en train de s’assombrir pour les forces onusiennes de maintien de la paix qui ne sont pas au bout de leurs peines en Afrique. Et ces désengagements forcés à la limite du désaveu si ce n’est du camouflet, en cours de la MINUSMA et probablement à venir de la MONUSCO, sonnent comme un appel à l’introspection de la part de l’organisation mondiale. Autant dire que l’ONU doit faire son examen de conscience. Un exercice rendu d’autant plus nécessaire que les opérations de maintien de la paix de la puissante organisation mondiale basée à New-York, sont aujourd’hui de plus en plus sujettes à caution si elles ne sont pas remises en question dans certaines parties de la planète. C’est pourquoi l’ONU doit savoir se regarder courageusement dans la glace et se poser les bonnes questions par rapport, d’une part, aux griefs qui lui valent aujourd’hui les récriminations de ces gouvernements. Et, d’autre part, par rapport à ce qui apparaît comme un cuisant échec, dans l’accomplissement de sa mission dans ces pays touchés par des conflits. Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Les objectifs des missions sont-ils bien définis et sont-ils en adéquation avec les besoins des pays touchés et surtout les attentes des populations ? Les mandats sont-ils vraiment adaptés aux réalités du terrain ? Les conditions de bonne collaboration avec les autorités des pays hôtes sont-elles souvent réunies et empreintes de confiance réciproque ? Autant de questions, loin d’être exhaustives et qui en appellent certainement d’autres, mais dont les réponses devraient permettre à l’ONU de revoir sa copie pour autant qu’elle soit disposée à se remettre en question et animée de la volonté de rectifier le tir.
Autrement, le risque est grand pour elle, de voir ses missions de la paix perdre progressivement de leur attrait et de leur intérêt si elles ne sont pas, à la longue, menacées de disparition. Car, que ce soit au Mali ou en RDC, sans parler de faillite des Casques bleus dans leur mission, force est de constater qu’après plusieurs années de présence renforcée, ces forces onusiennes sont loin d’avoir pu « créer les conditions du retour de la paix », encore moins de « maintenir la paix et la sécurité », conformément aux objectifs de telles opérations. En tous les cas, il est aujourd’hui difficile, pour les populations, de comprendre que malgré les moyens colossaux déployés, la présence des forces onusiennes ne soit pas suffisamment dissuasive pour les groupes armés qui continuent de semer la mort et la désolation sur leur chemin. Et dans le cas d’espèce de la RDC, la pilule est d’autant plus difficile à avaler qu’en 2013, la MONUSCO avait permis de mettre en déroute les rebelles du M23 qui tiennent aujourd’hui encore en otage, l’Est du pays. Autant dire que tant qu’il y aura ce hiatus entre les attentes des populations et les missions des Casques bleus en fonction de leur mandat sur le terrain, il sera difficile aux forces onusiennes d’avoir la pleine et entière confiance des populations. Et de là à être vu comme le problème plutôt que la solution, il y a un pas que d’aucuns ont vite fait de franchir quand ils ne voient pas derrière les actions de ces forces onusiennes, un agenda caché. En tout état de cause, autant il appartient à l’ONU de faire son examen de conscience en vue d’opérer sa mue, autant il revient aux autorités maliennes et congolaises à la base de la demande de divorce de s’assumer pleinement en travaillant à combler le vide que créera nécessairement le départ des forces internationales, dans la sécurisation de leurs territoires respectifs. Autrement dit, c'est une victoire pour ces deux pays d'Afrique dans la bataille pour la souveraineté de l'Afrique.