Les responsables américains et saoudiens sont en train de discuter des termes d'un accord de sécurité similaire à celui conclu avec les alliés de Washington en Asie de l'Est, dans ce qui est considéré comme une incitation pour le royaume à normaliser ses relations avec le régime israélien.
Le New York Times citant des responsables américains rapporte mardi 19 septembre que l’administration Biden discutait des détails d’un « traité de défense mutuelle » avec l’Arabie saoudite qui ressemblerait à des pactes militaires avec le Japon et la Corée du Sud.
« Dans le cadre d'un tel accord, les États-Unis et l'Arabie saoudite s'engageraient à fournir un soutien militaire si les intérêts de l'un d'entre eux étaient attaqués dans la région ou sur le territoire saoudien », indique le rapport.
Fin juillet, l’administration Biden a annoncé qu’un accord de normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite pourrait être à l’agenda à la suite des entretiens du conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan avec des responsables saoudiens à Djeddah.
Afin de signer un accord avec Israël, Riyad a publiquement demandé à Tel-Aviv de mettre en œuvre la soi-disant Initiative de paix arabe de 2002 visant à établir d’abord un État palestinien.
Cependant, les membres du cabinet israélien issu d'extrême droite, dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, prétendent qu'ils ne feront aucune concession aux Palestiniens dans le cadre d'un éventuel accord de normalisation des relations avec l'Arabie saoudite.
Les efforts de Washington pour ajouter l'Arabie saoudite à la liste des pays arabes ayant signé les accords d'Abraham surviennent à un moment critique où Biden cherche à briguer un nouveau mandat et où Washington n'a pas réussi à éloigner le royaume de l'orbite de la Chine et à entraver les efforts de Pékin pour étendre son influence en Asie de l’Ouest.
Les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc ont signé des accords de normalisation avec Israël sous l’égide des États-Unis en 2020 à l’époque de l’ancien président Donald Trump, suscitant la colère des Palestiniens qui considèrent ces accords comme « un coup dur à la cause palestinienne et au peuple palestinien ».
« Cette décision est au centre de la diplomatie aux enjeux élevés du président Biden pour amener le royaume à normaliser ses relations avec Israël », ajoute le rapport.
Le rapport indique également que les traités en Asie de l'Est sont considérés comme parmi les plus solides dont disposent les États-Unis en dehors de leurs pactes européens et que les discussions visant à préciser les termes de ces traités n'ont pas encore été signalés.
Il ajoute que le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a appelé Washington à aider Riyad à développer un programme nucléaire civil.
Les États-Unis disposent de moins de 2 700 militaires en Arabie saoudite, selon le rapport. Cependant, il n'y a actuellement aucune discussion sérieuse sur la présence d'un important contingent de troupes américaines en Arabie saoudite dans le cadre d'un nouvel accord.
Tout pacte militaire avec le royaume nécessiterait le soutien des deux tiers des 100 membres du Sénat américain, ce qui semble être un défi de taille puisque le corps législatif est partagé à parts égales entre les deux principaux partis politiques américains.
« Certains députés américains dont des démocrates considèrent le gouvernement saoudien et le prince Mohammed comme des partenaires peu fiables et peu soucieux des intérêts américains ou des droits de l’homme », souligne-t-il.
Il a également déclaré qu’un accord de sécurité contribuerait à apaiser les « tensions arabo-israéliennes » et aurait également une « signification géopolitique » pour Washington.