L’Autorité autonome palestinienne (AP) a annoncé ses conditions pour soutenir tout éventuel accord de normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël, malgré le rejet des accords antérieurs entre le régime israélien et certains États arabes.
Citant six responsables américains et des sources israéliennes proches du dossier, le site d'information américain Axios a rapporté mercredi 30 août que la liste des revendications de l'Autorité autonome palestinienne inclut l'octroi à Ramallah d'un plus grand contrôle sur certaines parties de la zone C en Cisjordanie occupée où Israël a actuellement le contrôle total et la réouverture du consulat américain à Qods.
L'AP a également demandé que des mesures soient prises par les Nations unies pour reconnaître la Palestine comme État membre et exige des États-Unis l'annulation de la législation du Congrès qualifiant l'AP d'organisation terroriste.
L’AP exige également que l'Arabie saoudite ouvre un consulat à Qods et reprenne le financement de cette instance, coupé il y a plusieurs années.
Hussein al-Cheikh, secrétaire du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui dirige les réunions sur cette affaires avec Riyad, a présenté il y a trois mois la liste des résultats possibles au conseiller saoudien à la sécurité nationale, Musaed ben Mohammed al-Aiban.
Le gouvernement de Joe Biden est conscient du contenu des propositions palestiniennes aux Saoudiens.
Le changement de politique de l’AP, qui a fermement condamné les accords de normalisation en 2020, intervient alors que Mahmoud Abbas et ses collaborateurs ont décidé d’éviter un affrontement avec Riyad pour tirer le meilleur parti de tout accord possible.
Plus tôt, le Wall Street Journal, citant des responsables saoudiens ayant souhaité gardé l’anonymat, a rapporté que Riyad avait proposé de reprendre son aide financière à l’AP, à court d’argent, dans le but d’obtenir le soutien de Ramallah dans ses efforts de normalisation des relations avec Israël.
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a fait cette proposition pour la première fois en avril, lors de la visite de Mahmoud Abbas à Riyad. L'approbation d'Abbas pourrait faire taire les critiques qui visent le royaume, accusé d'avoir abandonné la cause palestinienne.
Le président américain Joe Biden a déclaré le 28 juillet qu'un accord de normalisation des relations entre Israël et l'Arabie saoudite pourrait être à l'horizon suite aux entretiens du conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan avec des responsables saoudiens à Djeddah plus tôt dans la semaine.
Pour ce faire, Riyad a publiquement demandé à Tel-Aviv de mettre en œuvre l’Initiative de paix arabe de 2002 visant à établir d’abord un État palestinien.
Cependant, les membres du régime israélien d'extrême droite prétendent qu'ils ne feront aucune concession aux Palestiniens.
Les accords de normalisation négociés par les États-Unis en 2020, qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc normaliser leurs relations avec Israël, ont suscité de nombreuses condamnations à travers le monde, par les défenseurs des droits de l'homme et le monde musulman.
Les Palestiniens ont qualifié ces accords de « coup de couteau dans le dos » et de « trahison » envers la cause palestinienne, au profit d'Israël qui occupe le territoire palestinien depuis des décennies.