La cheffe de la diplomatie française a évoqué la programmation de la visite du président à Rabat, mais une source gouvernementale marocaine confirme que celle-ci n'était pas inscrite à l'ordre du jour.
Les responsables marocains ont confirmé samedi 16 septembre que la visite du président français, Emmanuel Macron, au Royaume n’était « ni inscrite à l'ordre du jour ni programmée », après que la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a prétendu que le locataire de l’Elysée « avait reçu une invitation officielle » pour se rendre dans le Royaume du Maroc. Rabat avait reporté à plusieurs reprises la visite de Macron l'année dernière et les relations entre les deux pays se sont refroidies ces dernières années.
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La source gouvernementale marocaine se dit étonnée « que Mme Colonna ait pris cette initiative unilatérale et se soit donnée la liberté de publier une annonce non consultée concernant un droit bilatéral important ».
La ministre français des Affaires étrangères Colonna a déclaré vendredi soir 15 septembre à une chaîne française que le président Macron « avait reçu une invitation du Roi du Maroc Mohammed VI à visiter le Royaume du Maroc ».
Le Maroc a accepté l’aide d’un certain nombre de pays, comme l’Espagne, la Grande-Bretagne, le Qatar et les Émirats arabes unis, et n’a pas répondu à l’offre de soutien de la France lors du tremblement de terre dévastateur qui a frappé la région d’Al Haouz, près de Marrakech, la semaine dernière.
En 2021, la France a décidé de durcir les conditions d'octroi de visas aux Nord-Africains ; pour justifier cette décision, Paris a prétendu que le Maroc ne coopérerait pas au rapatriement des immigrés clandestins, ce que les autorités de Rabat ont démenti.
En outre, au cours des deux dernières années, le gouvernement marocain a déposé des plaintes contre les médias français pour espionnage, après que Rabat a été accusé d'écouter les conversations téléphoniques de personnalités françaises et nord-africaines vivant à Paris.
Les efforts d'Emmanuel Macron pour se rapprocher de l'Algérie, qui a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en 2021, ont creusé le fossé entre Paris et Rabat.