Thomas Friedman, célèbre éditorialiste du journal américain The New York Times, a publié mardi une tribune, implorant le président américain, Joe Biden, et le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, de ne pas devenir « les idiots utiles » du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en acceptant un accord de normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël, tant que Netanyahu et sa coalition d’extrême droite sont au pouvoir en Israël.
« Vous ne pouvez pas mettre en place une normalisation des relations avec un gouvernement israélien qui n’est pas normal. Il ne sera jamais un allié stable des États-Unis, ou un partenaire de l’Arabie saoudite », a-t-il écrit dans sa tribune.
L’éditorialiste américain soutient que Benjamin Netanyahou essaie « d’amadouer les États-Unis » en tentant un coup par lequel il « saperait en même temps le pouvoir de la Cour suprême d’Israël » et parviendrait à un accord avec l’Arabie saoudite, tout en se contentant de gestes de façade envers les Palestiniens et en poursuivant « l’annexion » de la Cisjordanie.
Pour couronner le tout, le Premier ministre israélien obtiendrait, par le biais de cet accord, que « l’Arabie saoudite paie pour cela et que Joe Biden le bénisse », a poursuivi Thomas Friedman pour qui, « cet accord doit être rejeté d’emblée par Biden et MBS ».
« L’accord sur lequel ils devraient insister pourrait stipuler qu’en échange de la normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite, la partie israélienne doit arrêter toute construction de colonies en Cisjordanie dans les zones réservées à un État palestinien, si celui-ci peut un jour être négocié ; ne pas légaliser d’autres colonies israéliennes illégales ; et insister pour qu’Israël transfère des territoires de la zone C de la Cisjordanie, telle que définie par les accords d’Oslo, vers les zones B et A sous le contrôle palestinien », a poursuivi l’éditorialiste de New York Times.
En outre, Thomas Friedman a déclaré que Netanyahou a modifié unilatéralement les principes des relations entre les États-Unis et Israël et a mis à l’épreuve les Israéliens.
« Il est temps que les États-Unis mettent son gouvernement à l’épreuve en lui proposant un choix clair : l’annexion ou la normalisation », a ajouté le journaliste américain qui a conclu sa tribune en appelant Washington et Riyad à « dire tout simplement non ».
Plus tôt, Ben Caspit, journaliste et expert israélien, a déclaré vendredi 1er septembre au site Web américain Al-Monitor que les canaux de communication entre Tel-Aviv et Washington étaient considérablement perturbés.
Selon lui, l’une des raisons importantes de ce fait était l’interdiction de rencontre entre les autorités israéliennes et les hauts responsables américains.
Malgré tous les obstacles à la normalisation des relations entre l’Arabie saoudite et Israël, les autorités sionistes prétendent que les deux parties étaient sur le point de parvenir à un accord.
À cet égard, les sources d’information israélienne ont rapporté que les hauts responsables des services de sécurité du régime israélien avaient discuté des conséquences sécuritaires d’un éventuel accord de normalisation avec l’Arabie saoudite lors d’une réunion confidentielle.
Dans ce droit fil, une source bien informée a rapporté que Benjamin Netanyahu considérait la sécurité du régime israélien comme étant plus importante que la normalisation des relations avec Riyad, estimant que cet accord serait signé entre l’Arabie saoudite et Israël.
Ceci intervient alors que le journal Maariv a rapporté le 10 août que pour les responsables israéliens les contacts entre les États-Unis et l’Arabie saoudite concernant la normalisation de relations entre Riyad et Tel-Aviv étaient insuffisants.