Une cour d'appel au Nigeria se prononce mercredi 6 septembre sur la contestation par l'opposition des résultats de la présidentielle de février qui a porté au pouvoir Bola Ahmed Tinubu, en poste depuis mai. Ils demandent que les résultats des élections du 25 février soient annulés et que leurs candidats soient déclarés vainqueurs, ou que le tribunal ordonne un nouveau scrutin.
Le principal parti d'opposition, le parti démocratique du peuple (PDP), et le parti travailliste (LP) dénoncent fraudes et irrégularités dans les résultats des élections présidentielles au Nigeria. La plupart des observateurs politiques s’attendent à ce que le tribunal confirme la victoire de Tinubu.
Atiku Abubakar du Parti démocratique populaire et Peter Obi du Parti travailliste ont demandé au tribunal d’invalider l’élection et ont accusé le corps électoral d’avoir violé la loi en omettant d’utiliser des machines électroniques pour télécharger les résultats des bureaux de vote.
Le tribunal, qui rendra son jugement à Abuja, la capitale, a le pouvoir d’annuler une élection et d’en ordonner de nouvelles, entre autres recours.
S’il confirme la victoire de Tinubu, Atiku et Obi peuvent encore faire un dernier appel devant la Cour suprême, la plus haute juridiction du pays. Un appel doit être conclu dans les 60 jours à compter de la date du jugement du tribunal.
Avant cette décision, l’armée avait installé des points de contrôle sur les routes principales menant à Abuja, fouillant au hasard les navetteurs et les véhicules.
Le chef de l'État nigérian qui est en Inde avant le sommet du G20, a défendu sa victoire et affirme qu’il se concentre sur la relance de l’économie. Il a mis en œuvre des réformes qui incluent la suppression d’une subvention pétrolière populaire mais coûteuse et la fin du contrôle des changes.
Mais il a été difficile de faire accepter aux Nigérians les douloureuses réformes et l’ancien combattant de 71 ans se heurte à l’opposition des syndicats, qui ont entamé mardi une grève de deux jours avant une grève illimitée à partir du 21 septembre.
Croissance anémique, chômage élevé, taux d’inflation le plus élevé depuis deux décennies, dette record, vol massif de pétrole qui a affecté les recettes publiques et insécurité généralisée figurent parmi les problèmes dont Tinubu a hérité de son prédécesseur Muhammadu Buhari.
La résolution de ces problèmes urgents nécessite le soutien du public, mais Tinubu a recueilli 8,79 millions de voix, le plus faible nombre remporté par un président nigérian depuis le retour du pays à la démocratie en 1999.