La Corée du Nord a annoncé jeudi 31 août avoir tiré deux missiles balistiques « en simulation d'une frappe nucléaire tactique visant à détruire totalement les principaux centres de commandement et les bases aériennes » de l'autre côté de la frontière, en Corée du Sud. Ces tirs interviennent à quelques heures de la fin des manœuvres militaires conjointes entre Washington et Séoul.
Les médias d’État ont expliqué en détail comment le Nord envisage une guerre potentielle, notamment en contrecarrant toute attaque en frappant le Sud avec des armes nucléaires, puis en occupant son territoire.
« L’APK a organisé mercredi soir un exercice de frappe nucléaire tactique simulant des frappes de terre brûlée sur les principaux centres de commandement et aérodromes opérationnels des gangsters militaires de la ROK », a déclaré l’état-major de l’Armée populaire coréenne (APK) du Nord dans un communiqué publié par l’agence de presse KCNA (ROK sont les initiales du nom officiel de la Corée du Sud, la République de Corée, ndlr).
« Deux missiles balistiques tactiques lancés depuis l'aéroport international de Pyongyang en direction nord-est ont explosé à une hauteur fixe de 400 mètres au-dessus de l'île cible, accomplissant correctement la tâche de frappe nucléaire », a ajouté l'APK dans son communiqué.
Les médias d’État ont expliqué avec des détails inhabituels comment le Nord envisage une guerre potentielle, notamment en contrecarrant toute attaque en frappant le Sud avec des armes nucléaires, puis en envahissant son territoire.
Selon le rapport, l’exercice simulait le fait de repousser une invasion soudaine, puis de lancer une contre-attaque pour prendre le contrôle de « l’ensemble du territoire de la moitié sud ».
Utilisant des forces d'artillerie de première ligne et de réserve stratégique, l'exercice simulé de « terre brûlée » vise à établir un front derrière les lignes ennemies, de perturber l'entrée des « forces armées extérieures » dans le conflit et de « lancer simultanément des frappes ultra-intenses sur les points pivots », centres de commandement militaire, ports militaires, aérodromes opérationnels et autres cibles militaires ennemies importantes », a expliqué KCNA.
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Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a supervisé mardi les exercices lors de sa visite au poste de commandement d'entraînement de la KPA. La visite a pour but de préparer l'armée à une guerre totale avec le Sud.
Les États-Unis et la Corée du Sud devraient achever jeudi leur exercice Ulchi Freedom Shield, qui a débuté le 21 août.
La veille, les deux alliés avaient mené des exercices aériens conjoints, impliquant au moins un bombardier stratégique américain B-1B, au-dessus de la mer Jaune.
Pyongyang a déclaré que l'exercice de simulation de frappe nucléaire avait été mené en réponse aux exercices conjoints à grande échelle « provocateurs et dangereux » de Washington simulant une guerre totale contre la Corée du Nord.
« Le récent exercice vise à envoyer un signal d'avertissement à l'ennemi qui nous défie avec une menace militaire telle que le déploiement de moyens nucléaires stratégiques malgré nos avertissements répétés et à lui faire clairement prendre conscience une fois de plus de notre volonté ferme de punition et de notre capacité de représailles pratique », a déclaré le gouvernement nord-coréen.
Le ministère sud-coréen de l'Unification, en charge des affaires intercoréennes, a fermement condamné Kim Jong-un « pour avoir exprimé de manière flagrante ses intentions d'attaques militaires contre la Corée du Sud, en utilisant les exercices conjoints américano-sud-coréen comme excuse ».
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Le Nord, doté de l'arme nucléaire et soumis à de sévères sanctions de la part des Nations unies et des États-Unis pour ses programmes nucléaire et balistique, considère tous les exercices militaires menés par Washington et ses alliés régionaux comme des répétitions en vue de l'invasion de son territoire.
En ce qui concerne son programme de missile, la Corée du Nord estime que l'objectif de Pyongyang est de défendre la nation contre l'agression américaine, illustrée par ses exercices militaires continus et son déploiement d'armes nucléaires dans la péninsule coréenne.
