Après un exercice aérien entre la France et la Corée du Sud au sud de la péninsule coréenne, effectué le 25 juillet dernier, la Corée du Nord exige que la France mette fin à son « acte irresponsable » et à une « provocation militaire non dissimulée ».
La Corée du Nord reproche à la France d'avoir mené un exercice militaire aérien sur la péninsule coréenne, le qualifiant de provocation qui « menace la sécurité et les intérêts de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), en soutien à la politique hostile des Etats-Unis à son égard ».
Pyongyang n'a pas hésité à mettre en garde la France : « [si elle] “continue à s'aventurer sans discernement”, “elle se retrouvera dans une situation indésirable”. »
Dans un article relayé par la KCNA, l'Agence centrale de presse nord-coréenne, sous le titre : « La provocation de se faire payer sûrement », l'auteur indique que la situation de la péninsule coréenne est « au bord d'une guerre nucléaire » avec le déploiement d'un « sous-marin stratégique nucléaire géant des Etats-Unis chargé de têtes nucléaires », ajoutant : « A ce moment précis, la France a envoyé des avions de chasse dans la péninsule coréenne, techniquement en guerre. Alors, il n'y a pas d'autre interprétation possible que cet acte de la France vise à considérer la RPDC comme un ennemi. »
Le conflit entre les deux Corées remonte à la guerre de Corée, qui a été suspendue par une trêve signée le 27 juillet 1953, mais pas par un accord de paix. Ainsi, les deux parties sont toujours en état de guerre. Cette année, les deux Corées ont célébré le 70e anniversaire du cessez-le-feu.
A cette occasion, la France a effectué pour la première fois depuis la guerre de Corée un exercice militaire aérien avec l'armée sud-coréenne en mobilisant deux chasseurs Rafale, un avion de transport A400M et un avion ravitailleur multirôle A330.
L'article fait remarquer que ce n'était pas la première fois que la France prenait des mesures contre la Corée du Nord puisqu'elle a envoyé en avril dernier un navire et un avion de patrouille dans les eaux de la péninsule coréenne, sous prétexte de soutenir les pays alliés.
La Corée du Nord s'oppose fermement à la présence de troupes occidentales sur la péninsule. À cet égard, le ministre nord-coréen de la Défense a averti que l'envoi d'un sous-marin nucléaire dans la péninsule coréenne créerait des conditions « très dangereuses » et rapprocherait la région d'un conflit nucléaire.
L'envoi d'un sous-marin nucléaire américain en Corée du Sud s'inscrit dans le cadre de la politique de tension menée par les États-Unis dans la péninsule coréenne. L'Amérique a pris cette mesure dans le cadre des mécanismes convenus entre Washington et Séoul depuis un certain temps.