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La France s’en tiendra au charbon plus longtemps pour assurer sa sécurité énergétique

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La centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle), le 6 janvier 2023. © AFP

Deux centrales à charbon de France ont obtenu jeudi l’autorisation de fonctionner plus longtemps afin d’éviter des coupures cet hiver. Pour Thierry Bros, spécialiste des questions relatives à l’énergie, ces dérogations se justifient « par précaution », car « l’hiver sera compliqué ».

« C’est un aveu partiel d’échec sur la loi climat », estime vendredi 25 août sur Franceinfo Thierry Bros, spécialiste des questions relatives à l’énergie et professeur à Sciences Po Paris, alors que les deux centrales à charbon de France ont obtenu jeudi l’autorisation de fonctionner plus longtemps afin d’éviter des coupures cet hiver.

Thierry Bros regrette des « décisions politiques qui ont été un peu lentes les dix dernières années » et qui expliquent que « nous sommes obligés de continuer à utiliser ces centrales à charbon, malheureusement pour le climat ». Il voit dans cette dérogation apportée aux centrales à charbon une forme de « mesure de précaution ». « Pour essayer de passer l’hiver, même si [ces centrales] ne fonctionnent pas, cette décision se justifie », ajoute ce spécialiste.

Si le charbon représente « moins de 0,2 % de la production électrique française », « si on en a besoin il faut que [ces centrales] soient là ». Il faut dire que pour cet expert, « l’hiver sera compliqué ». « Nous ne sommes pas sortis de cette crise énergétique qui va durer quelques années », soutient Thierry Bros.

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Selon Bloomberg, le gouvernement français a publié ce jeudi un décret augmentant le nombre d’heures pendant lesquelles les centrales à charbon sont autorisées à fonctionner jusqu’à la fin de l’année prochaine.

Le décret relève temporairement le plafond d’émissions des centrales thermiques à combustibles fossiles à 1 800 t équivalent CO2/MW entre le 1er avril 2023 et le 31 décembre 2024, alors que le seuil est fixé à 700 tCO2e/MW par la loi énergie et climat de 2019. Cela permettrait aux centrales au charbon de fonctionner pendant 500 heures supplémentaires au cours de l’hiver prochain.

Cette décision fait suite à une consultation publique organisée par le ministère français de la Transition énergétique du 3 au 25 juillet, au cours de laquelle il a déclaré qu’un tel décret « était nécessaire pour assurer la sécurité de l’approvisionnement électrique dans la situation exceptionnelle actuelle ».

La France dispose de deux centrales électriques au charbon en exploitation : la centrale de Cordemais de 1,2 GW, propriété du service public national EDF, et la centrale de St-Avold de 600 MW, située dans l’est du pays et exploitée par GazelEnergie, filiale de l’EPH. Ce dernier devait être fermé fin mars 2022, mais le gouvernement avait modifié la législation pour permettre sa remise en service à partir d’octobre 2022.

Le décret a également augmenté le prix que les centrales électriques au charbon devront payer pour compenser leurs émissions à 50 €/t CO2e, contre 40 €/t CO2e auparavant.

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La France, qui a été l’un des producteurs d’énergie les plus fiables d’Europe ces dernières années grâce à son parc nucléaire, est actuellement aux prises avec des problèmes accumulés au fil des années de maintenance médiocre.

Cela a conduit à la suspension temporaire de la production d’électricité l’année dernière, mais cela ne s’est pas arrêté là. EDF travaille toujours à résoudre tous les problèmes tout en faisant face au défi de la chaleur estivale qui compromet l’eau utilisée pour refroidir les réacteurs.

Le service public vient d’avertir cette semaine qu’il lui faudrait réduire la production d’énergie nucléaire pour cette raison, dans un contexte de prévisions de quelques jours plus chauds à venir, selon un rapport d’OilPrice.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV