Des milliers de partisans de la junte militaire qui, a pris le pouvoir au Niger, ont manifesté jeudi dans les rues de la capitale Niamey, alors que les responsables de la défense des pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) doivent conclure une réunion de deux jours portant sur une éventuelle intervention face au coup d’État.
La Cédéao, dont les chefs de la défense des États membres se sont réunis dans la capitale nigériane Abuja, a pris une série de sanctions contre le Niger et adressé un ultimatum à la junte qui a mené le putsch, menaçant de recourir à la force si les soldats ne rétablissaient pas le président Bazoum au pouvoir d’ici dimanche.
Le général Abdourahamane Tchiani a qualifié ces sanctions d’« inhumaines » et dit rejeter toute ingérence étrangère, affirmant toutefois être ouvert au dialogue à l’intérieur du pays.
« Nous sommes toujours restés, avec humilité, à l’écoute de toutes les parties concernées et ouvertes au dialogue, pour qu’une fois l’émotion passée chez les uns et les autres, nous puissions ensemble créer les conditions d’une transition apaisée devant déboucher dans un délai relativement court et raisonnable à des élections générales », a-t-il déclaré, sans pour autant donner de calendrier.
Les responsables de la défense des pays membres de la Cédéao envisagent d’élaborer un plan pour une éventuelle intervention militaire afin de rétablir l’ordre constitutionnel au Niger, selon un communiqué du Conseil national de sécurité de Côte d’Ivoire.
Le Mali et le Burkina Faso, tous deux dirigés par des juntes militaires, ont toutefois prévenu que toute intervention constituerait également une « déclaration de guerre » à leur encontre et ont menacé de se retirer de la Cédéao et de Niamey.
Dans la capitale nigérienne, un manifestant brandissait jeudi une pancarte sur laquelle on pouvait lire : « Vive le Niger, la Russie, le Mali et le Burkina. À bas la France, la Cédéao, l’UE ».
Ce jeudi marque le 63e anniversaire de l’indépendance du Niger, ancienne colonie française. La France dispose de 1 000 à 1 500 soldats stationnés dans le pays dans le cadre de son intervention pour aider à lutter prétendument contre le terrorisme dans la région du Sahel.
La France, dont l’ambassade a été prise pour cible dimanche à Niamey, a procédé à des évacuations de ressortissants français et étrangers qui se sont achevées ce jeudi 3v août.
Avec Reuters