Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a appelé les États membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) à « criminaliser » le blasphème contre les saintetés islamiques, dont le Saint Coran, aux niveaux national, régional et international.
Amir-Abdollahian a lancé cet appel lundi 31 juillet lors d'une réunion d'urgence des 57 membres de l'OCI, qui a été convoquée à la demande de l'Irak et de l'Arabie saoudite, à la suite de l’autodafé du Coran en Suède et au Danemark.
« Malheureusement, la tendance croissante à l'intolérance et à la violence contre l'islam et les musulmans dans certains pays européens est devenue un défi fondamental en raison du soutien de certaines factions au pouvoir », a déclaré Amir-Abdollahian lors de la réunion par liaison vidéo.
L'acte sacrilège et haineux consistant à insulter le Saint Coran et les valeurs et croyances de plus de deux milliards de musulmans dans le monde était la manifestation d'une « tendance très inquiétante », a-t-il déclaré. De telles actions visent la compréhension mutuelle et l'esprit de coexistence pacifique au sein de la communauté internationale en sapant les points communs culturels et religieux entre les nations et en ne respectant pas les droits de l'homme.
Le chef de la diplomatie iranienne a exprimé son « profond regret » que certaines personnes insultent des croyances et des valeurs sous prétexte de soutenir le droit à la liberté d'expression et soient officiellement soutenues par des États européens.
« Nous croyons fermement que l’interdiction d'insultes aux religions, y compris l'islam, est dans l'intérêt de tous », a déclaré Amir-Abdollahian.
« Les récents événements amers en Suède et au Danemark appellent les pays islamiques à une responsabilité collective pour faire pression sur les gouvernements européens afin qu'ils mettent rapidement fin à de telles actions provocatrices et tiennent les auteurs responsables et les punissent dans le cadre de la loi », a-il-ajouté.
Dans son allocution, Amir-Abdollahian a également proposé d'envoyer une délégation de l'OCI en Suède et au Danemark pour rencontrer leurs autorités respectives, exprimer la profonde inquiétude et la sensibilité des gouvernements islamiques et de la communauté musulmane concernant les récentes actions offensives et exiger des « sanctions sévères » pour ceux qui se livrent à des activités haineuses et anti-islamiques.
Il a également appelé l'agence jurisprudentielle et le bras juridique de l'OCI à traiter d'urgence cette affaire dans le but de concevoir des stratégies pour criminaliser ses auteurs, tant dans l'espace réel que virtuel.
Le patron de la diplomatie iranienne a souligné que les gouvernements islamiques et la communauté musulmane, en cas de répétition de telles mesures dans l'un de ces pays, n'auront sans aucun doute d'autre choix que de réduire le niveau des relations diplomatiques ou même de les rompre et d'imposer des sanctions contre le pays en cause.
L'OCI appelle la Suède et le Danemark à adopter une position « officielle »
Pendant ce temps, l'Organisation de la coopération islamique (OCI) a appelé les gouvernements suédois et danois à prendre des mesures au « niveau officiel » pour empêcher la répétition de la profanation du Saint Coran.
Hissein Brahim Taha, le secrétaire général de l'OCI, a renouvelé son appel aux autorités suédoises et danoises pour qu'elles prennent des mesures formelles et a exprimé sa déception qu'« aucune mesure n'ait été prise à cet égard jusqu'à présent ».
Dans une résolution, le chef de l'OCI a exprimé sa « sérieuse préoccupation » face à l'incidence croissante de l'intolérance, de la discrimination et des actes de violence dans le monde, et a déclaré que les tentatives de propagation de l'islamophobie sont en augmentation dans de nombreuses régions du monde, comme en témoigne l'augmentation du nombre d'incidents d'intolérance religieuse, de stéréotypes négatifs, de haine et de violence contre les musulmans.
« Ne pas prendre de mesures par les autorités suédoises et danoises pour empêcher la répétition de tels actes est contraire à la résolution n°2686 (2023) du Conseil de sécurité des Nations unies adoptée le 14 juin 2023 relative à la tolérance, à la paix et à la sécurité internationales », a déclaré Ibrahim Taha.
Le chef de l'OCI a également condamné toutes les tentatives de profanation du Coran ainsi que d'autres livres saints, valeurs et symboles de l'islam et d'autres religions sous couvert de liberté d'expression, et a appelé la communauté internationale à s'opposer à l'unanimité à de telles tentatives de provocation.
La résolution a en outre exhorté les États membres à envisager de prendre les mesures nécessaires dans leurs interactions avec les pays où la profanation du Saint Coran se produit, en particulier la Suède et le Danemark, y compris le rappel de leurs ambassadeurs ou la prise de décisions dans les domaines économique, culturel ou autres pour exprimer leur forte désapprobation du manque de respect récurrent envers le Coran.