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Les partisans du coup d’État au Niger mettent le feu au drapeau français

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le drapeau de la France est brûlé lors d'une manifestation à Ouagadougou, au Burkina Faso, le 27 novembre 2021. ©Reuters

Les partisans du coup d'État au Niger sont descendus jeudi dans les rues de la capitale Niamey, certains agitant des drapeaux russes et scandant des slogans anti-français, faisant écho à une vague croissante de ressentiment envers l'ancienne puissance coloniale française. Sur certaines images on voit des manifestants brûler le drapeau français.

Les militaires putschistes ont annoncé « la suspension jusqu'à nouvel ordre des activités des partis politiques » et appelé « la population au calme » après des incidents lors d'une manifestation à Niamey organisée pour les soutenir, pendant laquelle flottaient des drapeaux russes et où des slogans anti-français étaient scandés et des drapeaux français brûlés. Une manifestation a également eu lieu à Dosso, à une centaine de kilomètres de la capitale.

Le développement survient  après que le commandement de l'armée du Niger a déclaré son soutien à la prise de pouvoir opérée par des militaires de la garde présidentielle.

Le président français Emmanuel Macron a condamné, vendredi, « avec la plus grande fermeté le coup d'État militaire » en cours au Niger, qu'il considère « dangereux » pour la région. Il a également appelé « à la libération » du président Mohamed Bazoum, détenu par des militaires putschistes depuis près de 48 heures. Selon le Quai d'Orsay, la France ne reconnaît pas les autorités issues du putsch.

« Le coup d'État militaire contre le président du Niger, Mohamed Bazoum, est parfaitement illégitime », a déclaré vendredi son homologue français Emmanuel Macron, alors que le chef du nouveau « conseil de transition », le général Abdourahamane Tchiani, s'est adressé à son peuple à la télévision.

Dans son allocution, l'officier qui dirigeait depuis 12 ans la garde présidentielle et que le président Bazoum avait semble-t-il l'intention d'écarter, a justifié une nouvelle fois son coup de force par la « détérioration de la situation sécuritaire » dans le pays.

Il a aussi critiqué le manque de coopération des autorités déchues avec les juntes au pouvoir au Mali et au Burkina Faso voisins.

Le chef de la milice paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, a d'ailleurs salué le putsch au Niger, le présentant comme un aboutissement de « la lutte du peuple du Niger contre ses colonisateurs ».

Le président français Emmanuel Macron s'est pour sa part dit déterminé à œuvrer au rétablissement de l'ordre constitutionnel au Niger.

« Nous soutenons les organisations régionales, en particulier la Cédéao, dans les décisions de médiation ou de condamnation et de sanctions à l'égard des putschistes », a ajouté Emmanuel Macron, précisant s'être entretenu avec les présidents du Nigeria, Bola Tinubu, et du Bénin, Patrice Talon. Le Quai d'Orsay a appuyé les propos du président français dans un communiqué publié vendredi.

« Le Président Mohamed Bazoum, démocratiquement élu par le peuple du Niger, est le seul Président de la République du Niger. La France ne reconnaît pas les autorités issues du putsch mené par le général Tchiani », indique le communiqué du Quai d'Orsay.

« Nous réitérons dans les termes les plus fermes les demandes claires de la communauté internationale appelant à la restauration sans délai de l’ordre constitutionnel et du pouvoir civil démocratiquement élu au Niger », peut-on également lire.

L'Union européenne aussi a condamné « avec la plus grande fermeté le coup d'État au Niger » dans un communiqué publié vendredi.

« Toute rupture de l’ordre constitutionnel aura des conséquences sur la coopération entre l'UE et le Niger, y compris la suspension immédiate de tout appui budgétaire », prévient l'Union européenne.

La société française Orano, qui exploite des mines d'uranium au Niger, a indiqué de son côté dans un communiqué que ses activités « se poursuivent » depuis le coup d'État à Niamey, tout en précisant qu'une « attention particulière » est apportée à la sécurité des personnels et des sites.

« L'uranium en provenance du Niger couvre moins de 10% de l'uranium utilisé dans les centrales nucléaires françaises », précise Orano, ajoutant que le Niger ne représente que 4% de la production mondiale d'uranium.

La France dispose d'environ 1.500 soldats au Niger et d'une base aérienne. Les États-Unis y opèrent aussi sur une importante base de drones qui patrouillent notamment le long de la frontière avec la Libye.

Après le Mali, le Burkina Faso, la Guinée, le Tchad et le Soudan, le Niger passe donc sous la coupe des militaires, au grand dam des Occidentaux. Le Niger est en effet le dernier grand allié de l’Occident dans une région troublée, traversée par les principales routes migratoires vers l’Europe, et marquée par la violence terroriste, la pauvreté et le changement climatique.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV