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Niger : des militaires ont renversé le président Bazoum, les frontières fermées

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le colonel major Amadou Abdramane annonce à la télévision publique avoir renversé le président nigérien, Mohamed Bazoum, le 26 juillet 2023 à Niamey. ©Reuters

Le président nigérien Mohamed Bazoum, dernier allié des pays occidentaux dans le Sahel, a été renversé mercredi par des putschistes.

Un groupe de militaires, emmené par le colonel major Amadou Abdramane, s’est présenté mercredi soir 26 juillet devant les caméras de la télévision nationale et annoncé avoir renversé le président Mohamed Bazoum, au pouvoir depuis 2021.

« Nous, Forces de défense et de sécurité (FDS), réunis au sein du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), avons décidé de mettre fin au régime que vous connaissez », a déclaré Abdramane. « Cela fait suite à la dégradation continue de la situation sécuritaire, la mauvaise gouvernance économique et sociale », a-t-il ajouté.

Il a affirmé "l’attachement" du CNSP au "respect de tous les engagements souscrits par le Niger", rassurant également "la communauté nationale et internationale par rapport au respect de l’intégrité physique et morale des autorités déchues conformément aux principes des droits humains".

« Toutes les institutions issues de la 7e République sont suspendues, les secrétaires généraux des ministères se chargeront de l’expédition des affaires courantes, les Forces de défense et de sécurité gèrent la situation, il est demandé à tous les partenaires extérieurs de ne pas s’ingérer », indique en outre la déclaration.

Par ailleurs, "les frontières terrestres et aériennes sont fermées jusqu’à la stabilisation de la situation" et "un couvre-feu est instauré à compter de ce jour (mercredi) de 22 h à 5 h (21 h à 4 h GMT) du matin sur toute l’étendue du territoire jusqu’à nouvel ordre".

La présidence nigérienne a annoncé que "l'armée et la garde nationale sont prêtes à attaquer les éléments de la garde présidentielle (GP) impliqués dans ce mouvement d’humeur s’ils ne reviennent pas à de meilleurs sentiments.

L’armée aurait même lancé un « ultimatum » aux gardes, selon une source proche de la présidence. Des soldats, le doigt sur la gâchette, debout ou assis dans des pick-up équipés de mitrailleuses, étaient visibles devant le siège de la télévision publique à Niamey et dans les rues y menant, sans toutefois entraver la circulation.

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La chaîne d’information américaine CNN rapporte que « des centaines de manifestants » s’étaient rassemblés à Niamey dans la journée pour défendre la démocratie et apporter leur soutien au président Bazoum, avant d’être dispersés par des tirs de sommation par la garde présidentielle à leur arrivée devant le palais présidentiel.

Mais « jusqu’à 400 d’entre eux » étaient encore dans les rues dans la soirée de mercredi, certains brandissant des photos de Bazoum et des pancartes où l’on pouvait lire « Non à la déstabilisation des institutions de la république », ajoute la chaîne d’information américaine.

« Dernier grand allié de l’Occident »

Après le Mali, le Burkina Faso, la Guinée, le Tchad et le Soudan, le Niger passe donc sous la coupe des militaires, au grand dam des Occidentaux. Le Niger est en effet « le dernier grand allié de l’Occident dans une région troublée, traversée par les principales routes migratoires vers l’Europe, et marquée par la violence terroriste, la pauvreté et le changement climatique », observe le journal espagnol El País.

Le Niger est en outre « le pays qui accueille l’essentiel des soldats de l’opération militaire française Barkhane, depuis son expulsion du Mali par la junte militaire », ajoute le quotidien madrilène. La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a condamné mercredi « toute tentative de prise de pouvoir par la force » au Niger.

Les États-Unis, qui ont exigé « que les membres de la garde présidentielle libèrent le président Bazoum et s’abstiennent de toute violence », et rappelé que le Niger était « un partenaire crucial » de Washington, ont également tout à craindre de ce nouveau putsch au Sahel, analyse le correspondant à Washington de la chaîne d’information qatarie Al-Jazeera.

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Les Américains « ont deux bases de drones » et 800 soldats au Niger, remarque Mike Hanna d'Al-Jazeera. Mais surtout, le pays est « le dernier allié américain dans cette région particulière du monde. Les gouvernements du Mali voisin et du Burkina Faso ont été renversés par des coups d’État militaires », ont « expulsé les soldats français qui s’y trouvaient » et se sont tournés vers « les forces soutenues par la Russie pour se protéger » – le groupe Wagner, en l’occurrence. « Cela pourrait bien être la prochaine étape » au Niger, augure-t-il.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV