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Les analyses de la rédaction :
Mali : mise en garde contre les USA impérialiste
Le Gouvernement de la Transition du Mali a vivement réagi aux mesures restrictives annoncées par le Bureau de Contrôle des avoirs étrangers du Département du Trésor des États-Unis d’Amérique contre certaines hautes personnalités et officiers supérieurs maliens. Dans un communiqué de presse, le Gouvernement a fermement condamné ces mesures unilatérales et extra territoriales, les qualifiant de contraires au droit international.
Le communiqué souligne que ces mesures agressives s’ajoutent à une série d’actes hostiles et provocateurs antérieurs envers le Mali, alors que le pays est résolument engagé dans la lutte contre le terrorisme et l’insécurité sous toutes ses formes.
Le Gouvernement de la Transition rappelle également la responsabilité des autorités américaines dans l’aggravation de la situation sécuritaire dans la région, consécutive à l’intervention militaire unilatérale de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en Libye, qui a déstabilisé toute la région du Sahel.
Malgré ce contexte difficile, le Gouvernement reste déterminé à sécuriser le territoire et à rétablir un ordre constitutionnel apaisé et sécurisé. Il insiste sur le respect de la souveraineté du Mali, des choix de partenariat et des choix stratégiques opérés par le pays, ainsi que sur la prise en compte des intérêts vitaux du peuple malien dans toutes les décisions.
Le Gouvernement de la Transition dénonce avec force l’approche agressive des États-Unis d’Amérique et réaffirme sa fierté envers les militaires injustement ciblés ainsi que tous les éléments des Forces de Défense et de Sécurité pour leur engagement envers la défense de la patrie.
Enfin, le Gouvernement appelle la population malienne à rester vigilante et à faire front face aux tentatives de déstabilisation du pays et aux actes d’agression internes et externes visant la cohésion sociale et l’unité du Mali.
Suite aux sanctions imposées par le trésor américain au ministre de la Défense et aux anciens combattants, le colonel Sadio Camara, le chef d’état-major de l’armée de l’air, le général Alou Boi Diarra et à son adjoint le lieutenant-colonel Adama Bakayoko, Yerewolo a tenu un meeting de soutien patriotique au colonel libérateur Sadio Camara et ses hommes sanctionnés par le chef des prédateurs. Les autorités américaines accusent ces trois officiers de l’armée malienne d’avoir facilité le déploiement et l’expansion de Wagner dans notre pays.
Au cours de ce meeting, les responsables de Yerewolo ont fait savoir que le seul crime de ces vaillants militaires, c’est leur patriotisme, tout simplement parce qu’ils défendent le Mali et les Maliens !
Selon eux « si les USA persistent dans leurs bêtises, nous allons appeler la jeunesse révolutionnaire panafricaine à camper devant les ambassades des USA à Bamako, partout en Afrique et à travers le monde. Nous ne laisserons plus ces « Satans personnifiés » tuer nos héros pour le regretter des décennies plus tard »’. Après avoir chassé la France, dont le principal mentor est les États-Unis, le tour de celles-ci aura très bientôt sa dose parce que le pire des impérialistes au monde reste les USA, indique Yerewolo. Tout en ajoutant que le peuple malien est plus que fier de vous dignes guerriers !
Nouvelle-Calédonie : Macron multiplie les provocations et avance son projet néocolonial
En visite en Kanaky, Macron a voulu enterrer définitivement toute autodétermination. Après le coup de force du troisième référendum sur l’indépendance en 2021, il a réaffirmé la volonté de discipliner l’île pour qu’elle serve aux intérêts de l’État français face à la Chine dans la région Indo-Pacifique.
Dans la foulée du remaniement, Macron se rendait en Kanaky cette semaine. Après le coup de force de 2021, où l’exécutif a maintenu le troisième et ultime référendum sur l’indépendance en pleine épidémie de covid, l’enjeu de cette visite pour Macron est d’achever le processus fixé par les « Accords de Nouméa » en 1998, enterrer pour de bon toute possibilité d’indépendance négociée, et préparer l’avenir de l’archipel suivant les objectifs géostratégiques de l’État français dans la région.
Alors que deux ans après le référendum, la colère de la population kanake reste importante et que les indépendantistes réclament un nouveau vote sur l’autodétermination, Macron ne s’est pas embarrassé de nuances lors de son voyage sur l’île. À Nouméa ce mercredi, le discours concluant sa visite a été particulièrement offensif et martial. Macron a insisté sur son refus de revenir sur le troisième référendum « pas de retour en arrière, pas de bégaiement, pas de surplace », appelant les indépendantistes à avoir « la grandeur d’accepter » le coup de force de 2021, avant de ponctuer son allocution d’une ultime provocation : « La Nouvelle-Calédonie est française parce qu’elle a choisi de rester française. »
Derrière la communication cherchant hypocritement à témoigner du respect de la culture et de la mémoire de l’île, avec la visite du Sénat coutumier ou la défense d’une « histoire commune sans repentance » mais au service de la « vérité et réconciliation », l’ambition de Macron avec cette visite est bien de forcer la main à la population kanake et acter qu’il n’est plus question de discuter de l’indépendance.
Une position dure de l’exécutif qui suscite le rejet des formations indépendantistes qui dirigent le Gouvernement de Nouvelle-Calédonie depuis 2021. L’Union calédonienne et le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) ont ainsi boycotté la réunion du Haut-Commissariat du territoire prévue avec Macron, et dénoncé « un discours d’un nouveau néocolonialiste du XXIe siècle ». Là encore, l’exécutif acte le blocage et n’entend pas faire des concessions. Vexé, Macron s’est dit « personnellement blessé » de cette absence, avant de provoquer puis de menacer les formations indépendantistes, leur souhaitant un « prompt rétablissement » et les exhortant à ne pas se « réfugier dans un séparatisme » avec son « risque de la violence » contre le « trésor » que représente la paix sur l’île.
Une allusion directe aux affrontements des années 80, période de répression ultra-violente du mouvement pour la libération de la Kanaky, entre l’exécution du leader indépendantiste Eloi Machoro par un sniper du GIGN en 1985, jusqu’aux 19 morts du massacre de la grotte d’Ouvéa en 1988. Par cette déclaration, Macron impute à la résistance du peuple kanak la responsabilité des violences et crimes néocoloniaux de cette époque, et estime que l’opposition indépendantiste, puisqu’elle refuse son coup de force sur le référendum, risque de favoriser des actes de résistance « violents ». Une rhétorique outrancière qui résume bien l’objectif de Macron de discipliner les volontés d’indépendance de l’île, en miroir de l’offensive autoritaire qu’il mène en métropole.
Ce discours s’accompagne de changements à prévoir pour le futur de la Kanaky. Après la tenue du troisième référendum, les accords de 1998 prévoient en effet de modifier la Constitution de la Ve République, et notamment les articles 76 et 77 qui portent sur l’île. À l’issue de sa visite, Macron a ainsi confirmé une réforme constitutionnelle « sur la base d’un consensus ».
Si compte tenu des rapports entretenus avec l’opposition, on peine à discerner comment ce consensus pourrait se concrétiser, ce qui est sûr c’est que le gouvernement prévoit des changements pour l’île. Outre l’exécutif collégial qui dirige la Kanaky et les compétences du gouvernement local qui pourraient être modifiés, Macron prévoit surtout de s’attaquer aux conditions de vote. Jusqu’à présent, pour voter aux élections provinciales il faut résider en Kanaky pendant au moins 10 ans, ce qui évite que la venue de population métropolitaine fausse les votes en faveur de l’indépendance. Alors que les troupes loyalistes revendiquent depuis longtemps l’abaissement de cette limite à 3 ans, le gouvernement compte profiter de la réforme constitutionnelle pour rogner sur cet acquis. Gérald Darmanin a proposé de réduire le seuil à 7 ans. Une volonté de réduire l’autonomie de l’île, et d’empêcher encore plus l’avancée vers l’indépendance.
Face à ces attaques de l’État et du gouvernement, les organisations indépendantistes semblent pourtant prêtes à lutter essentiellement sur un terrain institutionnel. Si le vice-président de l’Union calédonienne Gilbert Tyuienon a adopté une position ferme, le chef du parti Roch Wamytan a lui annoncé envisager un retour à la normale, en cas d’échec du recours porté auprès des Nations unies. Il a ainsi déclaré : « Nous attendons, avec impatience, le résultat de l’avis consultatif que nous avons demandé à la Cour internationale de justice concernant le troisième référendum. Une fois que cette Cour aura donné son avis sur la question posée, est-ce que les conditions du troisième référendum respectent le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et notamment le droit du peuple kanak - nous allons peut-être, on va dire ça comme ça, admettre le troisième référendum ». Une perspective qui place l’essentiel de ses espoirs dans la décision de la Cour internationale et qui semble particulièrement illusoire, tant l’État français n’hésite pas à contrevenir au droit international lors qu’il s’agit de ses anciennes colonies d’outre-mer.
Au cours de son séjour sur place, Macron n’a en effet pas fait secret de l’intérêt qu’occupent les ressources et la situation géographique de l’île. Il a notamment insisté sur l’importance de l’exploitation du nickel, dont l’archipel abrite 10 % des réserves mondiales de ce métal utilisé notamment pour la production de batteries électriques. Alors que les usines calédoniennes qui traitent le nickel sont gérées par des provinces de l’archipel et que la majorité de la production est exportée vers la Chine, l’État français veut profiter de la mauvaise santé financière de ces usines pour reprendre la main.
Situé dans le Pacifique Sud, l’archipel Kanak intéresse en effet l’État français en raison de la compétition avec la Chine qui prend place dans la région Indo-Pacifique.
Cette visite accompagne ainsi la volonté de la France d’étendre son influence dans une région disputée par les États-Unis et la Chine à partir de ses positions existantes, à savoir les territoires d’outre-mer et vestiges de l’empire colonial. À cet égard, Macron a profité de son voyage en Kanaky pour faire un crochet par les îles Vanuatu et proclamé « un réengagement fort sur les territoires voisins des outre-mer français » dans un archipel courtisé aussi bien par les puissances régionales, Australie et Chine en tête, que par les États impérialistes comme la France et les États-Unis.
Ce renforcement industriel s’accompagne naturellement d’une présence militaire accrue. Là encore, la thématique était très présente de la visite de Macron, qui a par exemple procédé à une cérémonie militaire mardi à Nouméa en présence de deux avions de combat Rafale déployés dans la région, alors que le contingent militaire français en Kanaky a été renforcé l’année dernière.
Dès lors, l’importance de l’archipel pour Macron répond à des objectifs de long terme pour l’État français, qui joue dans la région Indo-Pacifique une part importante de sa place parmi les grandes puissances. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre les provocations du voyage de Macron, dans la continuité du scandale du troisième référendum.
L’arrivée en 2022 de Darmanin aux ministres des outre-mer et le tournant sécuritaire et autoritaire de l’État français passe en effet par un renforcement des politiques impérialistes françaises. Ainsi les outre-mer sont les points centraux du déploiement de l’autonomie stratégique française à l’heure où la politique étatsunienne tend à la discipliner et la reléguer au second plan, et c’est en ce sens que la politique menée à la fois en Kanaky avec un renforcement contre les indépendantistes, mais aussi à Mayotte avec l’opération militaro-policière contre l’immigration, vise à résoudre des contradictions historiques de la France, avec une main plus dure de l’État. Cette solution de renforcement autoritaire ouvre des brèches pour la résistance de la classe ouvrière, de la jeunesse et des secteurs populaires des territoires ultramarins et notamment de la Kanaky, avec la nécessaire expression depuis la métropole d’une solidarité anti-impérialiste du mouvement ouvrier.
Niger : nouvel allié du bloc Mali-Burkina ?
Le réveil matinal aura été cauchemardesque pour Mohamed Bazoum, président du Niger. En effet, ce qui a été, aux premières heures, présenté comme un « mouvement d’humeur » de la garde présidentielle, n’était rien d’autre qu’une tentative de coup d’État dont le chef d’orchestre serait le commandant de ladite garde, le Général Tchiani.
Le pays fait face à une situation politique tendue alors que les militaires ont annoncé officiellement avoir mené un coup d’État, mettant ainsi fin au mandat du désormais ex-président Mohamed Bazoum. Cette déclaration a été faite à la télévision nationale.
Dans un communiqué diffusé sur les ondes de la télévision nationale, les forces militaires ont annoncé la suspension de toutes les institutions de la République. Cette décision marque un tournant radical dans la vie politique du pays, soulevant des inquiétudes quant à la stabilité et à l’ordre démocratique du Niger au niveau international et surtout occidental.
La destitution de Mohamed Bazoum par les militaires semble irréversible. Le coup a été perpétré par un groupe de militaires, mais la hiérarchie militaire vient de souscrire à l’acte, pour, dit-il, « préserver l’intégrité physique de Mohamed Bazoum ».
Dans un communiqué diffusé ce jeudi 27 juillet 2023, le commandement militaire des Forces armées nigériennes dit avoir souscrit à la déclaration des forces de défense et de Sécurité, annonçant la destitution de Mohamed Bazoum.
L’État-major justifie sa position par le souci de “préserver l’intégrité physique du Président de la République et de sa famille, d’éviter une confrontation meurtrière entre les différentes forces qui au-delà de ces dernières pourrait provoquer un bain de sang et entacher la sécurité de la population et d’autre part, par le souci de préserver la cohésion au sein des Forces de Défense et de Sécurité”.
Dans le même communiqué signé général de division Abdou Sidikou Issa, l’État-major a fait une mise en garde contre “toute intervention militaire extérieure, de quelle provenance que ce soit”, car cela “risquerait d’avoir des conséquences désastreuses et incontrôlables pour nos populations et le chaos pour notre pays”.
Par ailleurs, “il invite l’ensemble des FDS à rester concentré sur leurs missions et à conserver leur combativité bien connue pour la poursuite de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, pour l’objectif ultime qu’est le bien-être de nos populations”.
La CEDEAO a du mal à digérer cet énième coup d’État dans la sous-région. Après avoir condamné fortement la destitution de Mohamed Bazoum, le président de la CEDEAO, Bola Tinubu, a dépêché une mission de négociation à Niamey.
Ce qui complique davantage la tâche à l’envoyé ou médiateur de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Patrice Talon, président du Bénin, missionné par le président en exercice Bola Tinubu. En effet, alors qu’il s’est rendu au Niger pendant que le coup d’État n’était pas encore consommé, le président Talon a vu la situation carrément évoluer avec cette déclaration du CNSP qui dissipe totalement toute possibilité de sauvetage du poste de Bazoum, désormais ex-président du Niger.
C’est donc fini pour Bazoum. Et Talon qui se voit coincé dans ce pays où comme en de pareilles situations, un couvre-feu a été instauré. “Les frontières terrestres et aériennes sont fermées jusqu’à la stabilisation de la situation. Un couvre-feu est instauré à compter de ce jour, de 22 heures à 5 heures du matin sur toute l’étendue du territoire jusqu’à nouvel ordre”, a fait savoir le colonel-major.
Quelle marge de manœuvre lui reste-t-il encore afin que les militaires puissent raison garder ? En tout cas, cette première expérience démarre mal pour Patrice Talon qui auparavant évitait toute sollicitation diplomatique pour la gestion de quelque situation que ce soit.
Au regard de la situation, une première nuit sans Bazoum et un pays qui se réveille avec un homme fort en kaki à l’instar des teigneux de la sous-région, Ibrahim Traoré du Burkina Faso, Asssimi Goita du Mali et Mamadi Doumbouya de la Guinée, il serait difficile que Talon puisse réussir cette mission où ce n’était pas gagné d’avance. C’est cela les réalités du Niger, le pays de l’uranium. Bref, c’est un pétard mouillé que Tinubu a filé à Talon dès le départ où l’échec de la mission est plus prévisible que sa réussite. Une chose est sûre, Talon rejoindra son pays dès ce jour peut-être avec Bazoum dans son sac désormais indésirable dans son pays avec l’accord du nouveau pouvoir.
Quant à la Communauté internationale, surtout les États-Unis et la France qui ont choisi de transformer le Niger en une base arrière militaire grandeur nature, elle est inquiète. Si les nouvelles autorités du pays se rallient à ses voisins maliens et burkinabè, il est clair que l’heure de leur mise à la porte a sonné.
Les USA et surtout la France ont choisi le Niger comme un laboratoire pour sa nouvelle approche militaire, baptisée “Barkhane”.
La France se positionne comme l’un des principaux partenaires économiques du Niger, fournissant un soutien financier moindre par rapport à ce que doit réellement la France au Niger. Cette alliance suscite également des critiques émanant de certains groupes de la société civile et de l’opposition politique au Niger. Ces voix s’élèvent pour accuser le gouvernement de dépendre excessivement de la France et de ne pas faire preuve d’assez d’initiatives pour résoudre les problèmes internes du pays. N’allons pas trop vite en besogne. Cette affaire à suivre !