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Yémen: l'ONU donne à Ansarallah un navire pour le transfert de pétrole d'un pétrolier rouillé

Un ouvrier se tient sur le pont du pétrolier FSO Safer, battant pavillon yéménite, en mer Rouge, au large de la province de Hudaydah, à l'ouest du Yémen, le 15 juillet 2023. ©AFP

Les Nations unies ont remis lundi 17 juillet à Ansarallah un navire qui embarquera le pétrole d'un pétrolier en décomposition dans la mer Rouge au large du Yémen déchiré par la guerre, une opération visant à éviter une catastrophe environnementale.

La cérémonie de passation s'est déroulée à bord du Nautica, rebaptisé Yemen, dans le port de Hudaydah, en présence des autorités d’Ansarallah qui contrôlent la capitale Sanaa.

Dans les prochains jours, une opération devrait commencer à pomper 1,14 million de barils de pétrole brut vers le Nautica depuis le FSO Safer, un navire rouillé de 47 ans que l'ONU décrit comme une « bombe à retardement ».

Le navire appartenant à l'ONU est arrivé au large du Yémen dimanche.

La cérémonie de lundi a mis en évidence une coopération étroite entre l'ONU et Ansarallah, qui combat depuis 2015 une coalition dirigée par l'Arabie saoudite soutenant le gouvernement de Mansour Hadi basé dans la ville d'Aden, dans le sud du Yémen.

Ansarallah avait invité des hauts fonctionnaires de divers ministères ainsi que plus de 20 journalistes locaux à monter à bord du nouveau navire.

À ce propos, la chaîne arabophone iranienne Al-Alam a rapporté que « le pétrolier Nautica, appartenant aux Nations Unies, est désormais entre les mains du gouvernement de Sanaa après avoir été acheté pour environ 85 millions de dollars, et le coût du projet de transfert de pétrole brut du navire Safer au navire yéménite, qui s'élève à plus de 130 millions de dollars, s'y est ajouté pour sauver le Yémen et la mer Rouge d'une catastrophe humaine et environnementale qui était sur le point de se produire ».

Le PDG du FSO Safer a déclaré pour sa part : « Aujourd'hui est un jour historique pour le Yémen et c'est la première étape fondamentale pour sauver l'environnement du danger qui menaçait notre patrie. »

Dans une interview avec le journaliste d'Al-Alam, Hossein Al-Azi, le vice-ministre yéménite des Affaires étrangères, a déclaré que « cette opération a été menée sous le contrôle du gouvernement de Sanaa et que le Yémen appartient à tous les Yéménites ».

Le déchargement de plus d'un million de barils de pétrole brut du pétrolier Safer, qui, selon l'équipe technique, prendra plus de trois semaines en raison de la défaillance de certains systèmes du navire, ajoute au risque.

Ahmed al-Boshra, le premier vice-gouverneur de Hudaydah a confié au journaliste d'Al-Alam que « la cargaison pétrolière des navires Safer et Nautica est considérée comme un grand pas pour le Yémen et nous avons besoin de plus de mesures dans ce domaine pour assurer la sécurité de ces deux navires ».

Il est à noter que le stockage et le maintien de la quantité de pétrole brut est le devoir temporaire du navire yéménite Nautica, d’autant plus qu'aucun accord n'a été conclu sur le mécanisme spécifique de vente et de distribution de ses revenus.

David Gressly, le coordinateur résident de l'ONU pour le Yémen, a déclaré à l'AFP que les progrès de l'opération Safer suscitent l'optimisme quant à une résolution politique de la guerre brutale au Yémen.

« Il n'est pas facile de prédire l'avenir ici, bien sûr, mais le fait que tout le monde se soit réuni entre les parties en conflit (...) pourrait potentiellement donner un petit coup de pouce au processus », a-t-il déclaré.

Les combats ont considérablement diminué depuis l'entrée en vigueur d'une trêve en avril 2022, bien qu'elle ait officiellement expiré six mois plus tard.

En avril, une délégation saoudienne conduite par Mohammed al-Jaber, l'ambassadeur du royaume au Yémen, s'est rendue à Sanaa pour des entretiens directs avec Ansarallah, alimentant l'espoir d'un règlement négocié.

Hussein al-Ezzi, vice-ministre des Affaires étrangères du gouvernement du Salut national, a déclaré lundi à l'AFP qu'ils seraient ouverts à de nouvelles discussions, tout en doutant de la possibilité d'une percée imminente. « Les pourparlers sont toujours une chose positive, et nous sommes ouverts à tous les efforts et négociations avec n'importe quelle partie, en particulier l'Arabie saoudite, qui est à la tête de la coalition », a-t-il déclaré. « Toujours l'environnement de toute négociation est positif, mais les résultats sont limités. »

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV