TV
Infos   /   A La Une   /   Europe   /   France   /   L’INFO EN CONTINU

La bataille difficile de Macron pour parvenir à un « ordre durable » dans une France profondément divisée

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La police française utilise des gaz lacrymogènes sur une foule à Paris au milieu d’une vague de manifestations en réaction au meurtre par la police d’un adolescent à Nanterre. © Reuters

« À un peu plus d’un an de son deuxième mandat difficile, Emmanuel Macron est confronté au plus grand défi national, après que la police a tué un adolescent d’origine algérienne lors d’un contrôle routier la semaine dernière et a entraîné des protestations populaires de plusieurs jours », a écrit Angelique Chrisafis, correspondante du quotidien The Guardian à Paris dans une note publiée 5 juillet sur le site Web du journal londonien.

Le président français a annoncé mardi 4 juillet un financement spécial pour aider à la reconstruction des bâtiments et des services publics endommagés, mais « les grandes interrogations restent sur les profondes divisions de la société française et de la classe politique », écrit Angelique Chrisafis.

Des adolescents très jeunes âgés pour la plupart de 13 ans se sont affrontés avec la police à travers le pays alors que des centaines de bâtiments publics et plus de 5 000 voitures ont été incendiés, 3 400 personnes ont été arrêtées, des dizaines d’écoles ont été endommagées, 150 bureaux de poste attaqués, plus de 11 000 incendies ont été déclenchés et 2 000 magasins ont été pillés, avec des dommages estimés à un milliard d’euros pour les entreprises.

Plus de 800 policiers ont été blessés et certaines des cités les plus pauvres du pays se sont réveillées le matin pour trouver des bâtiments clés –des bibliothèques publiques ou des centres communautaires– réduits en cendres.

Le président français est désormais confronté à plusieurs difficultés. Selon l’auteur, il s’agit premièrement d’un problème d’image nationale.

Vidéo: Gazage gratuit d'un passant par le chauffeur d'un fourgon de police

« Au milieu d’une profonde méfiance à l’égard de la politique, les crises se sont accumulées les unes après les autres : des manifestations anti-gouvernementales des “Gilets jaunes” 2018-2019 aux millions de manifestants qui sont descendus dans la rue cette année contre l’augmentation de l’âge de la retraite à 64 ans. »

L’ordre du jour a été affecté : Macron a dû rentrer tôt d’un sommet à Bruxelles et reporter une visite d’État en Allemagne, quelques mois seulement après avoir été incapable d’accueillir le roi Charles de Grande-Bretagne au milieu de grèves et de manifestations pour la réforme des retraites.

La correspondante du journal The Guardian à Paris a ajouté : « Les divisions profondément enracinées dans la politique française semblent maintenant plus enracinées que jamais. Depuis que le groupe centriste de Macron a perdu sa majorité absolue au Parlement lors des élections législatives de 2022, la capacité du gouvernement à adopter des lois a été limitée. »

Macron a rencontré mardi 4 juillet plus de 250 maires qui avaient été confrontés à la violence dans leurs villes et cités. Leurs appels à l’aide ont mis en évidence les profondes divisions politiques.

Un responsable du gouvernement a déclaré que Macron voulait désormais « écouter attentivement » les politiciens sur le terrain et essayer de comprendre les nombreuses raisons complexes des protestations populaires avant de proposer des suggestions.

« Sa priorité immédiate dans les jours à venir est de rétablir ce que la source gouvernementale a appelé “l’ordre durable” », peut-on lire dans la note du journal londonien.

Plus de 45 000 policiers ont continué à patrouiller chaque nuit dans les cités qui ne se sont pas totalement apaisées. Macron n’a délibérément pas déclaré l’état d’urgence comme celui de 2005 lorsque la mort de deux jeunes garçons se cachant de la police dans un poste électrique de Clichy-sous-Bois dans la banlieue de Paris a déclenché des semaines de protestations populaires dans les cités.

Pendant ce temps, les groupes de défense des droits de l’homme veulent que le gouvernement tienne compte des avertissements lancés par la porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU, Ravina Shamdasani, qui, en faisant allusion au meurtre de Nahel Merzouk, a déclaré : « C’est le moment pour le pays de s’attaquer sérieusement aux problèmes profonds du racisme et de la discrimination dans l’application des lois. »

Mais le gouvernement de Macron continue à insister sur le fait qu’il s’agissait du « cas isolé » d’un officier qui n’a pas respecté les règles et qu’il n’y a aucun problème systémique ou institutionnel parmi les forces de l’ordre.

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV