Le chancelier allemand Olaf Scholz a réitéré mardi son opposition au projet de l'Ukraine d'adhérer immédiatement à l'OTAN, avant le prochain sommet de l'alliance militaire occidentale dans la capitale lituanienne de Vilnius.
S'exprimant lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre roumain Ion-Marcel Ciolacu à Berlin, Scholz a précisé que « personne ne peut devenir membre d'une alliance défensive (OTAN) pendant une guerre ».
L'un des critères d'adhésion à l'OTAN est qu'« il n'y a pas de conflits frontaliers ouverts », a-t-il ajouté.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exercé des pressions sur les dirigeants de l'OTAN pour mettre l'Ukraine sur la voie concrète de l'adhésion, menaçant de ne pas assister au sommet s'ils ne pouvaient pas tenir ses promesses.
Les dirigeants de l'OTAN doivent discuter de l'approfondissement des liens avec Kiev lors de leur rencontre à Vilnius, sans intégrer immédiatement l'Ukraine en tant que membre, étant donné que les garanties de sécurité du bloc pourraient entraîner des alliés dans un conflit armé avec la Russie.
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« Lors du sommet de Vilnius et des préparatifs du sommet, nous ne discutons pas du sujet d'une invitation formelle. Ce dont nous discutons, c'est de la manière de rapprocher l'Ukraine de l'OTAN et des consultations sont en cours et je ne suis pas en mesure de préjuger du résultat de ces consultations », a déclaré plus tôt le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg.
Le sommet de Vilnius en juillet définira une vision pour l'avenir de l'Ukraine en tant que membre démocratique indépendant de la famille euro-atlantique, selon l’agence de presse turque Anadolu.
L'Ukraine a officiellement déposé sa demande d'adhésion accélérée à l'OTAN en septembre dernier, à la suite de l'annexion par la Russie de quatre régions ukrainiennes.
Depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022, les États-Unis et l'Union européenne ont envoyé des dizaines de milliards de dollars d'armes à Kiev : des armes plus lourdes et plus avancées, dont des chars de combat, le système de défense aérienne Patriot et les missiles de croisière à fabrication britannique Storm Shadow.
Cependant, le président Zelensky sollicite toujours plus d'aides et lors d’une interview accordée à NBC News fin juin, il a prétendu que la poursuite de la guerre avec la Russie était dans l'intérêt des États-Unis et de l'OTAN.
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Lors d’une conférence de presse conjointe avec ses homologues polonais et lituanien, Zelensky a exigé des garanties de sécurité lors du sommet de l'OTAN sur la protection de l'Ukraine jusqu'à ce qu'elle soit adhérée à l'alliance de l'OTAN.
Dans un discours annuel à la nation le mardi 21 février 2022, à Moscou, le président russe Vladimir Poutine a défini l’opération spéciale contre l’Ukraine comme un combat de la Russie « pour éliminer la menace que représente le régime néo-nazi qui a émergé en Ukraine en 2014 ».
Le chef du Kremlin a souligné ainsi que le peuple ukrainien serait « pris en otage » et que le rôle de la Russie serait de le libérer du joug nazi.
Avant l'opération russe en Ukraine, les Européens, en ignorant les exigences et les intérêts de sécurité de Moscou, ont attisé le feu de la guerre en Ukraine, et au cours de cette opération, ils ont apporté un soutien d’envergure à l'Ukraine.