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Zoom Afrique du 4 juillet 2023

Les titres de la rédaction :

  • L’essoufflement des ventes des véhicules électriques pourrait pousser l’Afrique à réadapter ses stratégies minières (rapport)
  • Côte d’Ivoire : lancement d’une unité semi-industrielle de production de semoule de manioc à N’Douci
  • Le Gabon recense 423 pisciculteurs et aquaculteurs actifs sur son territoire
  • RDC : le démarrage des travaux du projet de téléphérique de Kinshasa annoncé pour cette semaine

Les analyses de la rédaction :

Esclavage : après les excuses des Pays-Bas, les réparations ?

Six mois après les excuses du Premier ministre, le roi des Pays-Bas a lui aussi tenu à s’excuser pour la période coloniale et pour l’esclavage.

En décembre dernier, le roi Willem-Alexander des Pays-Bas demandait l’ouverture d’une enquête permettant de faire la lumière sur le rôle de la famille royale d’Orange dans la politique coloniale des Pays-Bas. Alors que, de son côté, le gouvernement de son pays annonçait des excuses officielles à venir pour la participation de la Hollande à la traite transatlantique. En parallèle, il annonçait la création d’un fonds de 200 millions d’euros « pour la transmission de ce passé esclavagiste » et de la création d’un musée sur l’esclavage.

Un geste fort, déjà à l’époque, alors que seules des villes comme Amsterdam ou La Haye -ainsi que la Banque centrale néerlandaise - avaient présenté des excuses pour l’esclavage. Pour l’État néerlandais, c’était une première. Et, ce samedi, le roi Willem-Alexander des Pays-Bas est allé encore plus loin en présentant ses excuses officielles. « En tant que roi et membre du gouvernement », le roi a tenu à « présenter (ses) excuses personnellement », à l’Oosterpark d’Amsterdam, devant des centaines, voire des milliers, de descendants d’esclaves originaires du Suriname, d’Aruba, de Bonaire ou encore de Curaçao.

La déclaration de Willem-Alexander est un message fort. D’abord parce qu’il a une portée nationale, le roi s’étant personnellement impliqué dans le plan de réflexion sur le passé colonial et esclavagiste des Pays-Bas, là où d’autres pays européens, comme la France, sont plus frileux. Pourtant, l’histoire parle pour elle-même : en tout, ce sont près de 600 000 Africains qui avaient été forcés de rejoindre l’Amérique du Sud et les Caraïbes, avec la colonisation hollandaise. Le discours royal, six mois après que le Premier ministre Mark Rutte a présenté les excuses officielles du gouvernement, montre que les Pays-Bas veulent avancer. Ce dernier avait même parlé de « crime contre l’humanité » pour évoquer le passé esclavagiste des Pays-Bas.

Reste que, désormais, si les descendants d’esclaves ou les pays africains concernés estiment que les excuses royales sont un premier pas vers la réconciliation, ils attendent aussi une réparation.

RDC : évaluation de la force EAC

Les membres de l’équipe technique ad hoc chargés d’évaluer l’exécution du mandat de la Force de East African community (EAC) déployée au Nord-Kivu, sont arrivés ce lundi 3 juillet à Goma. Il s’agit d’une première partie de la délégation.

« Certains membres de l’équipe technique sont déjà arrivés et les travaux vont commencer demain mardi, ils se feront à deux volets : en plénière, mais également sur terrain. On compte finir les travaux sur terrain le 8 juillet », a déclaré le général-major burundais, Sibomana Ignas, chef d’équipe d’évaluation de la force de l’EAC.

La décision d’évaluer le mandat de la force régionale a été prise au cours du 21e sommet des Chefs d’État de l’EAC le 31 mai dernier à Bujumbura (Burundi). Le sommet avait engagé les pays membres à procéder à une évaluation du mandat de la force à partir du 15 juin dernier.

L’équipe d’évaluation qui est à Goma se rendra également sur terrain, dans des zones occupées par la force régionale de l’EAC. Dans les mêmes zones se trouvent aussi les rebelles du M23.

La RDC avait conditionné le renouvellement du mandat de cette force par une évaluation à cause du manque de résultat probant sur le terrain. Mais seulement ce mandat a été prorogé jusqu’en septembre prochain avant cette évaluation.

Au pays, cette force est critiquée pour son inefficacité sur le terrain. Alors que son mandat est offensif, la force déployée pour faire face à la rébellion du M23 n’a jamais attaqué sa cible. Ce qui frise une certaine complicité, estiment plusieurs observateurs. Le 13 mai dernier, le Vice-premier ministre congolais des affaires étrangères, Christophe Lutundula avait clairement dit que cette force avait échoué.

Depuis 30 ans, la République démocratique du Congo souffre de violences communautaires, de conflits armés et d’insécurité. Divers acteurs ont tenté d’y mettre un terme, mais le conflit s’est intensifié, en particulier dans les provinces orientales du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, de l’Ituri et du Tanganyika. Les forces armées régulières et les groupes armés non étatiques ont été impliqués dans les violences.

À la mi-avril 2023, il a été rapporté qu’il y avait 252 groupes armés locaux et 14 groupes armés étrangers dans ces provinces de l’est de la RD Congo.

L’État congolais compte sur le soutien d’acteurs régionaux et internationaux pour ramener la paix dans le pays. La mission de maintien de la paix et de stabilisation des Nations unies est présente en RDC depuis plus de 20 ans. En février 2023, la force de l’ONU (MONUSCO) comptait 16 316 hommes et femmes de 62 pays opérant en tant que troupes d’intervention, officiers d’état-major et experts de la mission. Pourtant, ce fut un échec.

Pour sa part, la Communauté d’Afrique de l’Est a achevé le déploiement de ses troupes en avril 2023. À peine les troupes installées, la RDC a demandé à la Communauté de développement de l’Afrique australe d’intervenir à son tour pour « rétablir la paix et la sécurité dans l’est de la RDC ».

Cette succession d’interventions militaires soulève la question de savoir si les acteurs nationaux et internationaux impliqués examinent réellement les échecs du passé et en tirent des leçons utiles. Les crises contemporaines émergent souvent de crises antérieures non résolues. C’est le cas ici.

La plupart des problèmes que le gouvernement de la RDC et d’autres acteurs régionaux ont entrepris de résoudre sont bien connus et documentés. La base de données Peacemaker de l’ONU répertorie 19 accords conclus depuis l’accord de Syrte de 1999. Cet accord a précédé les négociations visant à mettre fin à la deuxième guerre du Congo en 2003.

La RDC s’est engagée à garantir la sécurité des différentes communautés, à résoudre les problèmes d’identité, de citoyenneté et de terres, à superviser le retour des réfugiés et à mettre en place un processus de démobilisation répondant aux préoccupations de différents belligérants.

Le mandat de la force de la Communauté de l’Afrique de l’Est a été formulé dans cet esprit. La force devait, en collaboration avec les autorités militaires et administratives congolaises, stabiliser et garantir la paix en RDC. Le déploiement initial de troupes kenyanes, burundaises, ougandaises et sud-soudanaises devait atteindre entre 6 500 et 12 000 soldats dans l’est de la RDC.

L’idée était de réduire les tensions en imposant un cessez-le-feu et un retrait des groupes armés sur leurs positions initiales. Les groupes armés locaux seraient démobilisés de manière ordonnée dans le cadre d’un processus politique impliquant des pourparlers avec les autorités congolaises. Enfin, les groupes armés étrangers seraient rapatriés.

Ce que l’on a appelé le processus de Nairobi plaçait la résolution de la crise du M23 dans une approche plus large de rétablissement de la paix non seulement au Nord Kivu, mais aussi au Sud Kivu et en Ituri. Tous les groupes armés nationaux et régionaux actifs dans l’est de la RDC devaient être désarmés et l’accent était mis sur le dialogue.

Très vite, les choses ont mal tourné. Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a carrément critiqué la force de la Communauté d’Afrique de l’Est et a suggéré qu’on pourrait lui demander de partir.

Les autorités de la RDC ont également annoncé que les forces de maintien de la paix de l’ONU dans le pays seraient retirées d’ici décembre 2023.

Les autorités congolaises ont critiqué la force est-africaine et la mission de l’ONU pour leur manque de volonté de combattre le M23. Le M23 est considéré comme ne représentant rien de plus qu’une intervention masquée rwandaise en RDC, et comme la plus grande menace pour l’intégrité territoriale congolaise.

La mise en œuvre d’une stratégie globale qui s’attaque à la belligérance et au désarmement de tous les groupes armés par le biais d’une stratégie combinant l’intervention militaire et des dialogues politiques, telle qu’imaginée dans le cadre du processus de Nairobi, devrait être la principale priorité de toute initiative pour une paix durable. La paix entre les peuples et les pays de la région exige un véritable engagement à traiter toutes les dimensions locales, régionales et internationales des crises à répétition dans l’est de la RDC.

Mali : « oui la Russie, l’Iran et la Chine, ou est le problème ? »

Au Mali, le peuple ne comprend pas pourquoi les voisins cherchent à éviter les accords et refusent de coopérer avec la Russie, seule force capable aujourd’hui de faire face aux colonisateurs de l’Occident, en particulier, la France et les États-Unis. Ils ne comprennent pas non plus les accusations portées par le Département d’État yankee à l’encontre des dirigeants du Mali, qui veulent être libres dans leur propre pays. Est-ce un crime de lèse-majesté que de vouloir être soi-même, avoir le contrôle de sa propre nation, bâtir son pays en utilisant ses propres moyens et ressources ? Est-ce un crime que de vouloir vivre selon les valeurs culturelles séculaires léguées par les ancêtres et respecter les préceptes des religions que le Mali et même l’Afrique pratiquent depuis des siècles ? Est-ce un crime contre l’Humanité que de refuser les diktats et les pillages que font subir autrui à l’Afrique et vivre en conséquence comme d’éternels assistés ?

Plusieurs fois, nous avons entendu, après Emmanuel Macron et une certaine Europe, des représentants de la Maison-Blanche dire que Wagner n’apportait que le chaos et ne peut nullement assurer aucune stabilité au Mali. Pour sa part, le Mali peut dire qu’il ne voie nulle part la présence de Wagner et le pays est sûr que les détracteurs ne sont pas capables de prouver ce qu’ils en disent. Au Mali, il y a incontestablement des instructeurs russes et turcs qui appuient la vaillante armée (formations, utilisation des armes ultramodernes et sophistiquées, captation des renseignements…), mais il n’y a pas de milices militaires privées, l’armée nationale est apte à se battre contre les ennemis de tout poil.

C’est uniquement grâce à la coopération militaire avec la Russie, la Turquie, la Chine et l’Iran que le Mali a pu réaliser de véritables miracles en peu de temps. Le faux prétexte de Wagner assurant la défense des autorités et qui pillerait pour cela d’importantes ressources du sous-sol malien est le mensonge le plus grotesque jamais distillé par les impérialistes occidentaux. Le Président Goïta, dans ses déplacements, n’est pas suivi dans sa garde rapprochée par aucun militaire étranger ; le palais de Koulouba non plus n’est protégé par aucun barbouze, les militaires font le travail avec efficacité. Sur les théâtres d’opérations, les terroristes ne font face qu’à des soldats maliens, pas à des étrangers. Le Premier ministre, les ministres et tous les officiels maliens, en se déplaçant, ne sont suivis dans leur escorte par aucun étranger pour assurer leur sécurité.

Bref, la lutte contre les terroristes n’a jamais été aussi efficace. La force, la volonté, l’idéologie et la gestion du personnel de la hiérarchie militaire sont admirables. Et il est effrayant, à l’état actuel des inimitiés contre le pays, de penser à ce qui arriverait à la patrie si ses alliés stratégiques retiraient leurs spécialistes ou si c’est le Mali qui demandait leur retrait, comme il l’a fait avec succès pour la MINUSMA, dernier pion ennemi d’une France et d’un Occident mal intentionné contre le Mali. Nous devons comprendre que ce n’est pas Wagner, mais les terroristes qui cherchent à créer le chaos dans le pays. Et tout le monde sait très bien qui soutient et alimente ces terroristes. Et on comprend parfaitement pourquoi ces gens utilisent tous les moyens de dissuasion pour empêcher la coopération avec la Russie. Mais nous devons nous rappeler que, contrairement à d’autres bien identifiés, les Russes n’ont jamais essayé de contrôler le Mali, n’ont jamais interféré dans les affaires intérieures et n’ont jamais imposé leur vision du monde ou leur volonté. Ils ont aidé le Mali et ils aident encore à lutter contre les terroristes. Par contre, les Maliens et même les Africains se souviennent de la « gentillesse » de la France. Tout le monde en a assez de leur manque de respect notamment à l’encontre des Maliens, pour le passé et pour l’avenir des enfants du Mali et de l’Afrique !

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SOURCE: FRENCH PRESS TV