Évoquant les efforts mondiaux fournis notamment par les pays membres de BRICS pour la dédollarisation des économies, le site d’information Fortune a soulevé la question de savoir "pour encore combien de temps la monnaie américaine peut résister face aux puissances économiques émergentes ?"
Les pays membres du BRICS, alliance entre le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, envisagent de discuter de la « dédollarisation » du système monétaire international, lors d’un prochain sommet qui se tiendra du 22 au 24 août à à Johannesburg, capitale sud-africaine.
En d’autres termes, les pays BRICS tenteront de défier l’hégémonie traditionnelle de l’Occident par la création d’une nouvelle monnaie.
Alors que les pays BRICS cherchent depuis plus d’une décennie à réduire leur dépendance au dollar US, les sanctions occidentales contre la Russie établies suite au lancement de l’opération militaire russe en Ukraine ont accéléré ce processus.
Pendant ce temps, la hausse des taux d’intérêt et la récente crise liée au plafond de la dette américaine ont soulevé des inquiétudes parmi d’autres pays en ce qui concerne leur dette libellée en dollars et la chute du billet vert en cas d’une éventuelle aggravation de la crise économique aux États-Unis.
Les discussions portant sur une nouvelle monnaie BRICS révèlent la détermination de ces pays à apporter des changements dans les affaires internationales et dans la coordination des politiques autour de cette question.
Mais à l’avènement de l’opération militaire russe en Ukraine suivie par l’établissement des sanctions occidentales contre la Russie, le monde assiste aujourd’hui aux premières étincelles d’une volonté de réduire les transactions commerciales en dollar américain.
Les pays BRICS ont poursuivi un large éventail d’initiatives pour réduire leur dépendance au dollar. Au cours de l’année écoulée, la Russie, la Chine et le Brésil ont commencé à utiliser davantage de devises autres que le dollar américain dans leurs transactions.
L’Irak, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis envisagent également d’autres options que le dollar. Les banques centrales de ces pays ont tenté de convertir une grande partie de leurs réserves de change du dollar en or.
Les pays BRICS critiquent la domination du dollar pour différentes raisons, les responsables russes ayant préconisé la dédollarisation pour réduire les effets des sanctions imposées par l’Occident.
En raison des sanctions imposées à la Russie à la suite de la guerre en Ukraine, de nombreuses banques russes ont été exclues du système financier international Swift, et l’Occident a gelé l’année dernière 330 milliards de dollars de réserves de change russes.
Entre-temps, après sa victoire aux élections de 2022 au Brésil, Luis Inacio Lula da Silva, président brésilien, a fait part de son intention de soulever la question sur la dédollarisation lors du prochain sommet du groupe BRICS.
Lula da Silva a également annoncé son soutien à la création par les BRICS d’une monnaie commune, qui devrait être discutée lors de la prochaine réunion des dirigeants de ce bloc économique.
Le président brésilien a déclaré en avril : « Je suis favorable à la création d’une monnaie d’échange entre nos pays dans le cadre des BRICS, tout comme les Européens qui ont créé l’euro. »