Des dizaines de milliers de manifestants ont envahi les rues de Tel-Aviv pour la 25e semaine consécutive et pour condamner la politique extrémiste du cabinet du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
À Tel-Aviv, plusieurs dizaines de protestataires ont bloqué l'autoroute Ayalon à la fin de la manifestation, perturbant la circulation avant d'être dispersés par la police.
Beaucoup ont brandi des pancartes sur lesquelles étaient libellées « Israël brûle » et « éteindre les flammes » en référence à la menace qui, selon eux, fait face au régime sioniste à travers le plan de refonte judiciaire proposé par Netanyahu.
Le plan vise à priver la Cour suprême de sa capacité à annuler les décisions prises soit par le cabinet, soit par la Knesset (Parlement). Il vise également à donner plus de pouvoirs aux hommes politiques dans le processus de désignation des juges.
« Aujourd'hui, nous sommes ici pour leur dire... que même si demain ils continuent avec cette réforme judiciaire..., nous nous arrêterons pas, jamais », c’est ce qu’a dit un manifestant cité par Reuters.
Selon les médias israéliens, quelque 95 000 manifestants ont pris part au rassemblement de samedi à Tel-Aviv.
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Depuis l'annonce du projet de réforme début janvier, des dizaines de milliers d'Israéliens manifestent toutes les semaines pour dénoncer le projet et conspuer le cabinet formé en décembre par Benjamin Netanyahu qui a annoncé son intention de faire approuver par la Knesset la soi-disant refonte du système judiciaire du régime.
Le cabinet de Netanyahu qui est un croisement entre son Parti Likoud et ses alliés extrémistes et ultra-orthodoxes, prétend que les changements sont nécessaires pour trouver un équilibre dans le pouvoir exercé par les différentes branches dirigeantes du régime sioniste.
Face à des milliers de manifestants et à une vague de grèves générales, Netanyahu a annoncé une « pause » dans les réformes fin mars pour permettre prétendument des négociations sur le projet.
Malgré cette décision, il a déclaré dimanche que son cabinet continuerait à faire progresser unilatéralement les éléments du soi-disant plan de refonte judiciaire cette semaine.
S'adressant à une réunion hebdomadaire du cabinet, Netanyahu a souligné que l’entité sioniste commencerait à avancer des « mesures pratiques » pour « réparer » le système judiciaire dans le contexte de négociations bloquées, impliquant le chef de l'opposition Yaïr Lapid et l'ancien ministre des Affaires militaires, Benny Gantz.
Réagissant à l'annonce de Netanyahu, les dirigeants des groupes de l’opposition ont déclaré dans un communiqué que ses menaces contre le système judiciaire se heurteraient à des protestations « qui conduiraient à l'échec de toute tentative visant à endommager le système judiciaire ».