En marge du Salon aéronautique du Bourget, une « conférence sur la défense aérienne de l’Europe » s’est tenue, lundi 19 juin, à Paris et a été conclue par une intervention du président Macron. Une vingtaine de pays y ont participé.
Macron a plaidé pour que les Européens élaborent leur propre stratégie de protection de l’espace aérien plutôt que de se fier à des systèmes de défense construits par les États-Unis.
« Il faut savoir quelle est la situation de menace… Et puis, qu’est-ce que nous, Européens, sommes capables de produire ? Et que devons-nous acheter ensuite ? », a souligné Macron lors de la conférence des ministres de la Défense et d’autres représentants militaires de 20 nations européennes.
Paris aurait organisé cette conférence pour tenter d’harmoniser les positions européennes alors que Berlin a lancé en octobre une « initiative européenne de bouclier aérien » (Euro Sky Shield), rassemblant aujourd’hui 17 pays européens, mais pas la France, ni l’Italie, ni la Pologne.
Ce projet entend s’appuyer sur les systèmes antiaériens Iris-T allemands pour la courte portée, Patriot américain pour la moyenne portée et l’américano-israélien Arrow-3 pour la longue portée.
La France, de son côté, préfère continuer à miser sur son propre système de défense sol-air de moyenne portée SAMP/T MAMBA, tout en insistant sur les problèmes que pose le projet allemand.
Il a en outre poussé les fabricants européens d’équipements militaires à construire des systèmes de guerre indépendants et à délocaliser la production sur le continent, appelant à des normes européennes renforcées et mettant en garde les participants contre l’achat immédiat de « ce qui est sur les étagères ».
« Pourquoi avons-nous encore trop souvent besoin d’acheter des équipements militaires américains ? », s’est demandé Macron avant de répondre à cette question de telle manière que les Américains ont beaucoup plus standardisé que les pays européens, et qu’ils ont eux-mêmes des agences fédérales qui subventionnent massivement leurs constructeurs.
Selon les organisateurs français de l’événement, les discussions ont notamment porté sur la nécessité de développer des systèmes anti-drones et une défense antimissile balistique, le conflit qui fait rage en Ukraine ayant démontré leur importance.
Les remarques de Macron interviennent alors que les Européens se sont de plus en plus appuyés sur des systèmes militaires construits à partir de composants américains et israéliens.
Le président français avait auparavant également appelé les pays européens à réduire leur dépendance au dollar américain et à développer une plus grande autonomie stratégique.