Le président français, Emmanuel Macron, a entamé, mardi 11 avril, une visite d’État de deux jours aux Pays-Bas par une séquence royale à Amsterdam, suivie d’un discours attendu sur l’Europe, après les propos controversés qu’il a tenus durant son voyage en Chine.
S’exprimant au premier jour de sa visite d’État aux Pays-Bas mardi, le président français Emmanuel Macron a exposé sa vision d’une nouvelle ère de « souveraineté européenne », soulignant l’importance pour le continent de « façonner son propre destin ». Un discours perturbé par des militants hostiles à la politique climatique du président français ainsi qu’à la réforme des retraites, ajoute France 24.
Il a déclaré que la « souveraineté européenne » a pu sembler autrefois une « idée française », voire un « vœu pieux », mais le fait de dépendre d’autres puissances place l’Europe dans une position où elle ne peut pas décider pour elle-même.
Le chef de l'État français a regretté que l’Europe ne garantisse pas sa sécurité économique, estimant que le continent vert devait essayer de concevoir ce que pourrait être une doctrine de protection économique complète.
Emmanuel Macron a appelé à « plus d’Europe et plus d’intégration » et estimé que la « fragmentation » des économies européennes était encore trop grande, sans pour autant « revenir à un protectionnisme qui n’aurait pas de sens ».
Il a également mis l’accent sur l’importance de développer les politiques industrielles du bloc – étape essentielle pour la décarbonation de l’économie, a-t-il souligné.
Ce discours d’Emmanuel Macron intervient également en pleine polémique suite à ses propos tenus lors d’un entretien accordé à plusieurs médias durant son voyage de retour de la Chine, ce qui a suscité de vives critiques.
Dans l’avion du retour, vendredi, le président français avait affirmé que L’Europe doit réduire sa dépendance vis-à-vis des États-Unis et éviter de se laisser entraîner dans une confrontation entre la Chine et les États-Unis à propos de Taïwan.
Macron a également souligné sa théorie favorite de « l’autonomie stratégique » pour que l’Europe, vraisemblablement dirigée par la France, devienne une « troisième superpuissance ».
« Le grand risque auquel l’Europe est confrontée est qu’elle se retrouve prise dans des crises qui ne sont pas les nôtres, ce qui l’empêche de construire son autonomie stratégique », a-t-il ajouté.
Le président français a également annoncé que la dépendance de l’Europe vis-à-vis des États-Unis pour les armes et l’énergie avait augmenté, mais maintenant l’accent devrait être mis sur le renforcement de l’industrie de défense européenne.
« Si les tensions entre les deux superpuissances s’intensifient, nous n’aurons ni le temps ni les ressources pour financer notre autonomie stratégique et nous deviendrons des vassaux », avait-t-il déclaré.