Les États-Unis ont qualifié d'« imprudent » le déploiement prévu d'armes nucléaires par la Russie en Biélorussie et ont déclaré qu'ils « continueraient de surveiller » cette décision.
« Le déploiement d'armes nucléaires tactiques en Biélorussie pourrait commencer dès le mois prochain », a déclaré vendredi 9 juin le président russe Vladimir Poutine à son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko sur la station balnéaire de Sotchi sur la mer Noire.
En réponse, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, John Kirby, a qualifié cette décision d’« autre exemple de rhétorique imprudente et irresponsable » de la part de la Russie, que Washington doit « prendre au sérieux ».
« Nous faisons de notre mieux pour surveiller », a-t-il dit au micro de la chaîne d’information américaine, CNN.
« Nous ne voyons rien là-bas qui nous montre qu'il y a une indication imminente de mouvement de capacités nucléaires, ou un risque imminent de guerre nucléaire à l'intérieur de l'Ukraine ou même sur le continent. »
« Nous n'avons rien vu qui nous amènerait à changer notre propre posture de dissuasion en ce qui concerne ce type de capacités », a ajouté Kirby.
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La Russie a annoncé pour la première fois fin mars qu'elle déploierait des armes nucléaires en Biélorussie après que le Royaume-Uni ait envoyé des munitions et des obus à l'uranium appauvri en Ukraine.
« Tout se déroule comme prévu », a déclaré Poutine à Loukachenko vendredi, ajoutant que d'ici la fin de la première semaine de juillet « la préparation des installations concernées sera terminée et nous commencerons immédiatement les mesures liées au déploiement des armes sur votre territoire ».
Poutine a déclaré que les missiles balistiques mobiles à courte portée Iskander, qui peuvent porter des ogives nucléaires d'une portée de 500 kilomètres, avaient déjà été remis à la Biélorussie.
Les avions Soukhoï-25, qui ont une autonomie de vol jusqu'à 1 000 kilomètres, ont été adaptés pour transporter ces ogives.
Si les armes sont lancées depuis la base aérienne principale à l'extérieur de Minsk, les projectiles pourraient potentiellement atteindre pratiquement toute l'Europe de l'Est, y compris une foule d'États membres de l'OTAN, ainsi que des villes comme Berlin et Stockholm.
Le président Poutine a déclaré en mars qu'il avait accepté de déployer de telles armes en Biélorussie : une riposte au déploiement de longue date par Washington d'armes similaires dans un certain nombre de pays européens.