Dans un rapport intitulé « La Russie et l’Iran vont choquer le monde avec une alliance gazière », le journal russe Vzgliad a écrit, selon un expert russe : « Les deux pays, ayant les première et deuxième réserves de gaz, sont considérés comme des concurrents, mais dans le monde, il existe des exemples d’alliance réussie de concurrents pour atteindre un objectif commun. »
Dans une interview accordée à ce journal, Igor Yushkov, un expert de l’Université financière affiliée au gouvernement russe et à la Fondation nationale pour la sécurité énergétique de ce pays, a décrit le hub gazier iranien comme un projet merveilleux et de rêve qui sera réalisé dans les années 2030.
Dans le même temps, cet expert russe a déclaré : « L’aide de la Russie pour amener le gaz iranien sur le marché mondial peut sembler étrange d’un point de vue économique, car l’Iran est le deuxième propriétaire de réserves de gaz dans le monde après la Russie, et que le gaz iranien est le concurrent direct du gaz russe. Pour autant, il existe des exemples d’alliances réussies de grands rivaux pour un objectif commun dans le monde. »
Se référant aux paroles citées du ministre iranien du Pétrole concernant les efforts visant à créer un hub gazier avec la participation de la Russie, du Turkménistan et du Qatar sur les rives du golfe Persique et d’Assalouyeh, Yushkov a rappelé : « Cette zone est le centre de production de gaz de l’un des plus grands champs du monde appelé Pars Nord-Sud. »
Évoquant les contrats signés lors de la visite du vice-Premier ministre russe Alexander Novak à Téhéran fin mai 2023, cet expert russe a déclaré : « Certains des contrats signés lors de ce voyage ont été rendus publics, cependant, l’idée d’échange de gaz dans le nord de l’Iran d’une capacité annuelle de 10 milliards de mètres cubes a été suggérée pour une première étape, quelque chose qui peut se transformer en un projet de hub gazier. »
Le journal Vzgliad a en outre écrit : « Il n’y a toujours pas d’informations spécifiques sur le hub gazier en Iran, il est probable que le gaz russe et turkmène viendra en Iran, sera mélangé avec du gaz iranien et d’autres gaz et que le client l’achètera selon les mécanismes convenus. »
Poursuivant son discours, l’expert auprès de la Fondation nationale russe pour la sécurité énergétique, a affirmé : « Ce mécanisme peut être un échange électronique effectué dans le cadre des contrats à long terme sur la base desquels la propriété du gaz livré aux acheteurs à Assalouyeh est déterminée. »
Il a en outre évoqué la possibilité de livrer le gaz produit dans la plaque tournante de l’Iran à l’est et à l’Inde et a ajouté : « L’économie indienne est en croissance et la consommation d’hydrocarbures augmente, cependant, New Delhi préfère recevoir du gaz à ses frontières. »
Rappelant que la technologie de construction d’usines de production de gaz naturel liquéfié à grande échelle est toujours le monopole des pays occidentaux, il a déclaré : « Il semble que la Russie saura dans les années 2030 parvenir à la technologie de construction de ces usines d’envergure, ce qui à ce moment-là permettra d’envisager l’option de transfert du gaz produit vers le hub iranien. »
À cet égard, selon l’agence de presse Interfax, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, a déclaré aux journalistes à Zvenigorod, une banlieue de Moscou : « Nous sommes intéressés par les initiatives qui aideront à faire face au problème de la sécurité énergétique au sens large ainsi que par celles qui aideront au développement incessant des relations irano-russes. Nous acceptons en somme toutes les propositions constructives. »
Il a fait ces déclarations en réponse aux propos de Javad Oji, le ministre iranien du Pétrole, qui a déclaré : « Avec la coopération de la Russie, du Turkménistan et du Qatar, nous essayons d’avoir un hub gazier du côté d’Assalouyeh. »