Les menaces contre le programme nucléaire iranien sont de la roupie de sansonnet car l'industrie nucléaire de l'Iran est devenue tout à fait autonome, a fait savoir le porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA).
Au cours d'une réunion des chefs des missions diplomatiques iraniennes tenue au ministère des Affaires étrangères à Téhéran, Behrouz Kamalvandi a déclaré que même les ennemis reconnaissaient désormais les capacités nucléaires de la République islamique.
"Étant donné l'autonomie de l'Iran en matière nucléaire, toute menace contre l'industrie nucléaire du pays est de la roupie de sansonnet", a-t-il déclaré.
"L'industrie nucléaire agit comme une force motrice pour le développement d'autres secteurs industriels, elle ne se limite pas à un domaine spécifique, a souligné Kamalvandi. L'Iran peut fournir à un million de patients des médicaments radiopharmaceutiques."
Le porte-parole de l'OIEA a par ailleurs rappelé que toutes les annonces de Washington sur le fait que les sanctions ne porteraient pas sur les médicaments étaient fausses en pratique. « La vérité a été toute autre », a-t-il souligné.
Pour sa part, Mohammad Eslami, le chef de l'OIEA, a mis l'accent sur les réalisations nucléaires de l'Iran, notamment le développement de la technologie pour produire de l'eau lourde. « De nombreuses entreprises de différents pays veulent de l'eau lourde iranienne et ses dérivés », a-t-il déclaré.
"Aujourd'hui, l'ensemble du cycle du combustible nucléaire, à savoir l'exploration, l'extraction, le traitement des mines, la conversion, l'enrichissement et la production du combustible et son utilisation dans les réacteurs, est réalisé par nos jeunes experts et scientifiques qui travaillent dur", a expliqué Eslami.
Il a également dit que la capacité de l'Iran concernant le cycle du combustible nucléaire « ne peut être ignorée ou niée par quiconque dans le monde ».
Le porte-parole de l'OIEA e a en outre déclaré que si l'Iran n'avait pas le cycle du combustible nucléaire et que ses réacteurs n'étaient pas actifs, il ne pourrait pas produire de radiopharmaceutiques pour compenser l'impact des sanctions mettant en danger la vie de nombreux patients iraniens.
L'Iran a montré au monde la nature pacifique de son programme nucléaire en signant le Plan global d'action conjointe (PGAC) avec six puissances mondiales en 2015. Mais le retrait unilatéral de Washington en mai 2018 et sa réimposition ultérieure de sanctions contre Téhéran ont suspendu les coopérations et la mise en application de l’accord.
Les négociations entre les parties à l'accord ont débuté à Vienne en avril 2021, avec l'intention de ramener les États-Unis dans le PGAC et de mettre fin ainsi à la campagne de "pression maximale" contre l'Iran.
Les pourparlers sont cependant au point mort depuis août 2022 en raison de l'insistance de Washington à ne pas lever toutes les sanctions anti-iraniennes et à offrir les garanties nécessaires qu'il ne sortirait plus de l'accord.