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Soudan : la trêve humanitaire entre en vigueur en pleine frappe aérienne sur Khartoum

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
De la fumée s'élève au-dessus des bâtiments après un bombardement aérien de l’armée soudanaise sur Khartoum. ©Reuters

Un cessez-le-feu d’une semaine convenu par les factions belligérantes du Soudan est entré en vigueur quelques heures après que l’armée a mené de lourdes frappes aériennes à travers la capitale Khartoum contre les positions des Forces paramilitaires de soutien rapide (RSF).

Le cessez-le-feu, convenu samedi après plusieurs semaines de batailles entre les forces rivales du pays, est entré en vigueur le lundi 22 mai à 21 h 45 heure locale (19 h 45 GMT).

Des témoins oculaires ont toutefois signalé de violents bombardements dans l’est de Khartoum, les dernières photos montrant une épaisse fumée noire s’élevant dans le ciel.

Dans un communiqué publié lundi sur sa page Facebook, le Syndicat des médecins soudanais a déclaré : « Les affrontements entre l'armée soudanaise et les Forces de soutien rapide se poursuivent pour le 34e jour consécutif et ont entraîné une augmentation du nombre de victimes. »

L’organisation non gouvernementale a noté dans son communiqué que le nombre de morts civils depuis le début des conflits a atteint 863 personnes et le nombre de blessés a atteint 3531 personnes.

Le conflit dans ce pays d’Afrique du Nord représente une lutte de pouvoir entre le chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhan, et son ancien adjoint, Mohamed Hamdan Dagalo, connu sous le nom de Hemedti, qui dirige les RSF.

Les RSF sont adeptes des combats au sol, tandis que l’armée s’est largement appuyée sur les frappes aériennes et les tirs d’artillerie lourde.

Avant la concrétisation du cessez-le-feu, les RSF ont diffusé un message audio de Dagalo, déclarant que les forces ne reculeraient pas tant qu’elles n’auraient pas mis fin à ce qu’il a décrit comme le coup d’État de l’armée.

La guerre au Soudan a déjà chassé près de 1,1 million de personnes de leur foyer, dont plus de 250 000 ont fui vers les pays voisins. Plus de 700 personnes ont été tuées et plus de 5 200 autres blessées dans le conflit, selon l’Organisation mondiale de la Santé. Cependant, le véritable nombre de morts serait beaucoup plus élevé.

En 2021, Burhan et Dagalo ont organisé conjointement un coup d’État qui a fait dérailler une transition fragile vers un régime civil mis en place après le renversement en 2019 de l’ancien dirigeant soudanais, Omar el-Béchir. Ils se sont ensuite brouillés sur un certain nombre de questions, dont l’intégration des RSF dans l’armée régulière.

Lundi également, le représentant spécial de l’ONU au Soudan a déclaré au Conseil de sécurité de l’ONU que les combats dans ce pays d’Afrique du Nord pourraient se transformer en conflit ethnique si les parties belligérantes ne respectaient pas et ne prolongeaient pas le cessez-le-feu.

« L’ethnicisation croissante du conflit risque de l’étendre et de le prolonger avec des conséquences pour la région », a déclaré Volker Perthes, ajoutant : « Dans certaines parties du pays, les combats entre les deux armées ou les deux formations armées ont dégénéré en tensions communautaires, ou ont déclenché des conflits intercommunautaires », a-t-il dit.

Il a noté que « des signes avant-coureurs de mobilisation tribale sont également signalés dans d’autres régions du pays, en particulier dans le Sud Kordofan ».

Après l’établissement du cessez-le-feu, il s’est à nouveau adressé au Conseil de sécurité, le décrivant comme un « développement bienvenu » qui devrait permettre aux civils de se déplacer et donner accès à l’aide humanitaire.

« C’est une évolution bienvenue, bien que les combats et les mouvements de troupes se poursuivent encore aujourd’hui, malgré l’engagement des deux parties de ne pas rechercher d’avantage militaire avant que le cessez-le-feu n’entre en vigueur », a ajouté Perthes.

« Je continue d’exhorter les parties à honorer cet accord, qu’elles ont signé il y a deux jours. Elles doivent arrêter les combats. Elles doivent permettre l’accès aux secours humanitaires, protéger les travailleurs et les biens publics », a-t-il déclaré.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV