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Zoom Afrique du 21 mai 2023

Zoom Afrique du 21 mai 2023

Les titres de la rédaction :

  • Namibie : African Pioneer annonce une hausse des ressources du projet polymétallique Ongombo
  • Un accord de collaboration entre les régulateurs de l’audiovisuel du Gabon et du Maroc
  • Nigeria : le gouvernement approuve 3 projets portuaires pour 4,7 milliards USD
  • Guinée-Bissau : accord du gouvernement avec Eni pour évaluer le potentiel pétrogazier offshore

Les analyses de la rédaction :

Mali : adieu ONU, Barkhane et…

Les Casques bleus au Mali donnent en fait le sentiment d’une profonde inutilité. Ils ont subi d’énormes pertes au cours des dix dernières années. De plus, ils se sont montrés incapables d’endiguer la menace terroriste et de mettre un terme aux massacres commis par les terroristes.

La récente publication d’un rapport accablant sur le massacre de Moura est tout à fait significative en la matière. Ce rapport prouve encore une fois la crainte des soi-disant instances de stabilisation de la sécurité au Mali, qu'à part des accusations non fondées et des tentatives en vain de ternir l'image de l'armée, ces instances ne peuvent rien y faire.

D'ailleurs, dans un communiqué publié le 13 mai, les autorités de transition maliennes ont annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire pour « atteinte à la sûreté extérieure de l’État […] et complot militaire ».

De son côté, le Burkina Faso, allié et ami du Mali n'a pas tardé à réagir à ce rapport biaisé.

Le gouvernement burkinabè s’est dit « étonné » du contenu du rapport de l’ONU, qui accuse l’armée malienne et les mercenaires de Wagner d’avoir commis des exactions contre les civils dans la localité de Moura, ont rapporté des médias africains.

Le Burkina a « marqué son incompréhension quant aux conclusions » du rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme, rendu public le 12 mai 2023 et qui accuse les FAMa et Wagner d’avoir tué plus de 500 civils dans la localité de Moura, du 27 au 31 mars 2022, indique l'Agence de presse africaine (APA).

Dans un communiqué signé du porte-parole du gouvernement burkinabè, Jean-Emmanuel Ouédraogo et publié lundi soir, les autorités de la transition ont estimé que les forces maliennes « ont mené avec succès une opération militaire d’envergure dans la localité de Moura, courant mars 2022, qui a permis d’infliger une cinglante défaite à ces disciples de l’apocalypse en neutralisant plusieurs dizaines de terroristes », précise la même source.

C’est pourquoi elles ont exprimé leur « solidarité » au gouvernement du Mali, « injustement pris à partie pour des allégations supposées de violation des Droits de l’Homme », a indiqué Jean Emmanuel Ouédraogo.

Il faut que l'ONU et ses instances finissent par comprendre que toute présence sous toute forme de supplétifs interventionnistes est terminée au Mali, au Burkina et dans d'autres pays de la région. Une nouvelle page s'ouvre.

RCA : une économie indépendante 

Alors que le Zimbabwe a annoncé adosser son or à des actifs numériques, la Centrafrique s’est penchée mardi 16 mai et mercredi 17 sur le projet de « tokenisation » de ses ressources naturelles, pour émettre un titre foncier numérique qui garantit la propriété. Cette démarche permet également de diviser un actif de grande valeur - comme une concession minière - pour qu'un plus grand nombre de personnes puissent investir.

Mamadou Koudjim Touré, fondateur et directeur d'Ubuntu Group, initiateur de tels projets dans le domaine, voit dans la tokenisation un grand avantage pour les pays africains : « L'intérêt est majeur pour les pays africains parce qu'aujourd'hui on peut complètement court-circuiter tout ce phénomène-là. Avant même l'exploitation, parce que l'exploitation, parfois, peut coûter des centaines de millions ou des milliards avant de générer justement ces minerais. Mais utiliser cet actif donc, qui est numérisé pour lever effectivement des capitaux. Et ça, c'est un changement radical avec une démocratisation à la création de richesse et un accès beaucoup plus rapide pour les gouvernements à des moyens financiers qui permettent le développement du pays. »

Pour attirer les investisseurs, un travail de crédibilité, de transparence et de bonne gouvernance est également nécessaire, selon les spécialistes du secteur.

C'est une démarche de plus dans le projet de souverainisme et de détachement des pays occidentaux. Déjà la République centrafricaine avait surpris en décidant d’adopter le Bitcoin comme deuxième monnaie à côté du CFA, qui est utilisé dans la communauté dont elle est membre.

Ces développements sont de nature à diluer la satisfaction des anti-Franc CFA, qui ont salué l'initiative centrafricaine comme le début d'un vrai processus contre cette monnaie dans laquelle beaucoup voient les vestiges de l'époque coloniale française.

Russie/Afrique du Sud : une alliance stratégique 

Quelques jours après que les présidents Ramaphosa et Poutine ont affiché leur volonté d’accentuer leur coopération, le commandant des forces terrestres de l’armée sud-africaine s’est rendu à Moscou, malgré les mises en garde de Washington.

Voilà une visite qui ne devrait pas contribuer à réchauffer les relations entre l’Afrique du Sud et les États-Unis, en plein coup de froid depuis que Washington a accusé Pretoria d’avoir livré des armes à la Russie. La force de défense nationale sud-africaine (SANDF) « confirme que le chef de l’armée, le général Lawrence Mbatha, est à Moscou pour une rencontre bilatérale entre les deux institutions militaires », affirme l’institution dans un communiqué publié lundi 15 mai, confirmant des informations d’agences de presse russes.

Mais, assure la SANDF, cette rencontre a été « planifiée bien en amont » des accusations formulées par les États-Unis, dans le cadre d’un « accord de longue date » et à l’invitation de l’armée russe.

Le ministère russe de la Défense a indiqué que le général Lawrence Mbatha et sa délégation ont discuté avec leurs collègues russes de « questions de coopération militaire » visant à « accroître la préparation au combat des forces armées des deux pays ». « Lors de la réunion des chefs militaires, des accords ont été conclus sur le renforcement de la coopération entre les forces terrestres dans divers domaines », a ajouté cette source.

« La délégation a visité des établissements d’enseignement militaire des forces terrestres et des entreprises du complexe militaro-industriel » russes, ont précisé les agences moscovites, ce que l’armée sud-africaine a par la suite confirmé.

Cette visite survient dans un contexte de tensions croissantes entre l’Afrique du Sud et les États-Unis. Par la voix de son ambassadeur, Washington a accusé Pretoria d’avoir livré des armes à la Russie, qui mène depuis plus d’un an une offensive militaire contre l’Ukraine. « Armer les Russes est extrêmement grave […]. Nous aimerions que l’Afrique du Sud commence à pratiquer sa politique du non-alignement », a dénoncé Reuben E. Brigety.

Si le gouvernement sud-africain a promis de mener une enquête sur ces accusations, le chef de l’État a affirmé lundi dans le bulletin présidentiel hebdomadaire que son pays ne serait pas entraîné « dans une compétition entre puissances mondiales » sur l’Ukraine. « Nous n’acceptons pas que notre position de non-aligné favorise la Russie par rapport aux autres pays. Nous n’acceptons pas non plus que cela mette en péril nos relations avec d’autres pays », a fait savoir Cyril Ramaphosa, ajoutant que l’Afrique du Sud avait fait l’objet de « pressions extraordinaires » pour choisir un camp.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV