Un parlementaire libanais, membre du bloc de la Fidélité à la Résistance, a déclaré que le régime israélien était le principal perdant de l'accord négocié par la Chine sur le rétablissement des relations diplomatiques entre l'Iran et l'Arabie saoudite.
Hassan Fadlallah a déclaré samedi 20 mai dans une interview exclusive à l’agence de presse iranienne IRNA que les Américains avaient cherché pendant des années à présenter l'Iran comme l'ennemi du monde arabe et le régime israélien comme un ami et un allié des Arabes.
« Israël est le grand perdant de la réconciliation Téhéran-Riyad, car il a tenté de se présenter comme un partenaire des pays arabes contre l'Iran, mais le rapprochement entre l'Iran et l'Arabie saoudite a anéanti le rêve des sionistes », a-t-il dit.
« Nous avons été témoins de l'expression d'une grave inquiétude et d'un mécontentement d'Israël une fois l'accord annoncé. Les sionistes ont également affiché publiquement leur colère à ce sujet. C'est alors que toutes les parties qui ont favorisé la paix et l'établissement de relations intimes entre l'Iran et les États arabes ont salué le développement », a déclaré Fadlallah.
Le législateur libanais a également qualifié ce rapprochement de « mouvement important », déclarant que Beyrouth soutient des liens étroits entre Téhéran et les États arabes.
« Le régime israélien est un saboteur, un ennemi et un séditionniste parmi les pays arabes. La détente Téhéran-Riyad a de nombreux impacts, surtout au niveau politique, sur la région », a déclaré Fadlallah.
Le député du bloc de la Fidélité à la Résistance a déclaré que le projet israélien consistait à propager l’iranophobie, à faire peur aux pays arabes du golfe Persique notamment à l’Arabie saoudite et à présenter l’Iran comme un ennemi des pays arabes.
« Comme vous le savez, il y a eu la tentative américaine de créer « l’OTAN arabe » ou « la coalition arabe » dont en faisait partie le projet de normalisation avec l’ennemi sioniste afin d’attiser l’hostilité envers la RII », a-t-il ajouté.
Selon ce dernier, l’accord irano-saoudien a fait capoter ce plan américano-israélien.
Après plusieurs jours de négociations intensives organisées par Pékin, Téhéran et Riyad ont conclu l'accord de réconciliation le 10 mars.
La rencontre entre le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian et son homologue saoudien, le prince Faisal bin Farhan Al Saud, le 6 avril, a marqué la première rencontre de ce type en sept ans et a souligné la nécessité de mettre en œuvre l'accord négocié par la Chine.
L'Iran et l'Arabie saoudite pensent désormais que l'accord a le potentiel d'apaiser les tensions en Asie de l’Ouest.
Les relations diplomatiques ont été rompues par l'Arabie saoudite en janvier 2016, après que des manifestants iraniens, irrités par l'exécution par le gouvernement saoudien de l'éminent religieux chiite Sheikh Nimr Baqir al-Nimr, ont pris d'assaut son ambassade à Téhéran.
Ailleurs dans ses propos, Fadlallah a tenu à faire allusion à la neutralisation du complot contre la Syrie : « Aujourd’hui, nous voyons la Syrie dans la Ligue arabe et il y a un consensus au sein du monde arabe concernant le retour de ce pays dans l’organisation panarabe. »
« Nous n’avons d’autre choix que d’affronter et de résister à l’axe américain et nous avons également été témoins des fruits de cette résistance », a-t-il fait remarquer.
« Toute nation qui décide de résister et même de payer un prix, peut faire un exploit et marquer une victoire pour elle-même, et ce prix est bien inférieur à celui de la reddition », a conclu le député libanais.