Il semble que les liens bancaires entre l’Iran et la Russie se développent rapidement et la Banque centrale de la République islamique d’Iran annonce que deux banques iraniennes envisagent d'ouvrir des bureaux ou des succursales en Russie, selon le rapport du 19 mai du magazine économique américain Forbes.
Le rapport de Forbes intervient quelques jours après que la deuxième plus grande banque russe, VTB, a ouvert un bureau de représentation en Iran, devenant ainsi la première banque russe à établir une présence permanente dans un pays du Moyen-Orient.
Dans ce droit fil, Mohsen Karimi, vice-président de la Banque centrale de la République islamique d’Iran pour les affaires internationales, n'a pas nommé les institutions iraniennes impliquées ni précisé quand leurs bureaux russes pourraient ouvrir. Il a déclaré : « Nous espérons annoncer la nouvelle de l'inauguration du bureau de représentation et de la succursale d’au moins deux banques iraniennes en Russie dans un proche avenir ».
Toujours selon le rapport de Forbes, les liens économiques entre la Russie et l'Iran ont prospéré à la suite des sanctions internationales imposées à la Russie en raison de la guerre en Ukraine. L'Iran a une longue histoire de gestion des sanctions imposées par les États-Unis et possède des compétences qu'il peut passer à Moscou en termes de gestion des sanctions. La RII a également peu à perdre en cherchant à contourner les sanctions commerciales imposées à la Russie.
Dans le cadre du renforcement des liens commerciaux irano-russes, la Chambre de commerce iranienne (ICC) a déclaré qu'elle a espéré ouvrir un bureau commercial en Russie jusqu'à la fin de cette année.
S'exprimant cette semaine lors d'une réunion à Kazan, capitale de la région du Tatarstan en Russie, le président de la Chambre de commerce iranienne, Gholamhossein Shafei, a déclaré que l'établissement d'un bureau d'affaires en Russie était notre priorité absolue.
Ailleurs dans ses remarques, Shafei a exprimé l’espoir que l'augmentation des échanges commerciaux se concrétiserait au cours de cette année.
Le magazine Forbes souligne également que ces développements s'accompagnent d'efforts officiels pour développer de nouveaux systèmes de paiement commerciaux qui contournent le dollar américain.
Plus tôt cette année, le gouverneur de la Banque centrale de la République islamique d’Iran, Mohammad Reza Farzin, a annoncé qu’un lien direct avait été établi entre les banques iraniennes et russes.
En juillet 2022, l'Iran et la Russie ont commencé à prendre des mesures pour retirer le dollar américain de leur commerce bilatéral, avec le lancement d’un système de règlement commercial utilisant leurs propres devises. Les deux parties ont également discuté de l'utilisation de la crypto-monnaie comme autre alternative.
D’après Forbes, la politique de réduction des échanges basés sur le dollar semble avoir été un succès. Le vice-Premier ministre russe Alexander Novak a déclaré lors d'une conférence de presse à Téhéran plus tôt cette semaine que l'Iran et la Russie effectuaient désormais 80% de leurs règlements bilatéraux en utilisant leurs monnaies nationales, le rial et le rouble.
« Le travail qui a été fait à dessein pour passer aux monnaies nationales a donné des résultats », a-t-il déclaré.
Les deux pays ont également discuté de l'utilisation d'autres devises pour régler leurs échanges, notamment le yuan chinois, a fait savoir le vice-Premier ministre russe.
Le rapport du magazine américain intervient alors que le renforcement des relations entre Téhéran et Moscou a suscité l’inquiétude des États-Unis.
À ce propos, on rappellera que le principal porte-parole adjoint du Département d'État américain, Vedant Patel a exprimé sa préoccupation concernant le récent accord entre l'Iran et la Russie sur la construction du chemin de fer Rasht-Astara – une section vitale du corridor Nord-Sud qui relie l'Asie du Sud à l'Europe du Nord.
