Des représentants de l'armée soudanaise et des Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) devraient se rencontrer dans la ville saoudienne de Djeddah pour leurs premiers pourparlers directs, dans le cadre des efforts internationaux visant à mettre fin au conflit en cours dans ce pays africain.
Dans un message sur son compte Twitter, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal bin Farhan, a confirmé les pourparlers directs entre les parties belligérantes soudanaises, exprimant l'espoir que les deux parties « s'engageront dans un dialogue qui mènera à la fin du conflit ».
Plus tôt dans la journée, l'Arabie saoudite et les États-Unis ont salué le début des « négociations préalables » entre l'armée soudanaise et les FSR dans un communiqué conjoint, les exhortant à prendre en considération les intérêts de la nation soudanaise et de son peuple et à s'engager activement dans les pourparlers en vue d'un cessez-le-feu et de la fin du conflit.
Ceci intervient alors que les deux parties du conflit soudanais ont clairement indiqué qu'elles ne discuteraient que d'une trêve humanitaire, et qu'elles ne négocieraient pas la fin de la guerre.
Confirmant la présence de son groupe aux pourparlers en Arabie saoudite, Mohamed Hamdan Daglo, le commandant des FSR plus connu sous le nom de Hemedti, a exprimé l'espoir que les négociations atteindraient leur principal objectif, à savoir garantir un passage sûr pour les civils.
Le général Hemedti a également affirmé la nécessité de parvenir à un gouvernement civil de transition qui réaliserait les aspirations du peuple.
De son côté, l'armée soudanaise a fait savoir, vendredi 5 mai au soir, l’envoi d’une délégation à Jeddah pour discuter « des détails de la prolongation de la trêve » avec les FSR.
Cependant, Dafallah al-Haj Ali, sous-secrétaire soudanais au ministère des Affaires étrangères et envoyé spécial de l'armée, a déclaré que l'armée ne rencontrerait pas directement une délégation « rebelle » des FSR.
Des combats ont éclaté, samedi 15 avril, entre les forces armées soudanaises et les Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) ; combats qui ont jusqu'à présent tué environ 700 personnes.
Le chaos meurtrier a réduit en ruines certains quartiers du grand Khartoum. Il y a eu de multiples efforts de trêve par divers pays pour mettre fin aux combats, mais en vain.
Des milliers de personnes ont également été blessées dans les combats, qui ont déplacé des dizaines de milliers de personnes, dont des Soudanais et des citoyens des pays voisins, qui ont fui, notamment vers l'Égypte, le Tchad et le Soudan du Sud.
Les organisations internationales ont cependant averti que des millions de Soudanais sont incapables de fuir et tentent de survivre à de graves pénuries d'eau, de nourriture, de médicaments et de carburant ainsi qu'à des pannes d'électricité et d'Internet.
Selon les experts, la situation au Soudan pourrait s'aggraver à tout moment, avec d'intenses violences dans les jours à venir.
Pendant ce temps, des frappes aériennes ont secoué la capitale du Soudan, Khartoum, quelques heures avant que les parties belligérantes ne se rencontrent en Arabie saoudite.
D’après les témoins oculaires, des avions de guerre ont bombardé plusieurs parties de la ville. Dans la foulée, la société de télécommunications MTN a affirmé que tous ses services ont été interrompus.
Alors que les efforts de médiation se sont multipliés depuis le début du conflit, l'armée a plaidé mercredi pour « des solutions africaines aux problèmes du continent ».