Si les échanges commerciaux entre l'Iran et le Brésil sont solides en dépit des sanctions imposées par les États-Unis à l'Iran, les perspectives d'amélioration des relations économiques, elles, se multiplient à l'heure où le président Luiz Inacio Lula da Silva entend redéfinir les relations de ce pays d'Amérique du Sud avec ses alliés.
L'année dernière, le commerce entre les deux pays s'élevait à 6,5 milliards de dollars, a déclaré l'ambassadeur iranien au Brésil Hossein Gharibi.
Brésil, importateur d'urée iranienne
Hossein Gharibi a indiqué que l'engrais à base d'urée avait été le principal produit d'exportation de l'Iran vers le Brésil l'an passé, précisant que les importations iraniennes en provenance de ce pays sud-américain étaient le maïs, le soja et la viande.
Le Brésil est un pays producteur de pétrole, au rendement quotidien estimé à 2,9 millions de barils, confronté toutefois à de multiples problèmes dans le secteur du raffinage et des produits en aval comme en témoigne son importation de gaz d'une valeur de 6 milliards de dollars l'an dernier et sa dépendance à l'importation dans le secteur pétrochimique.
« Le Brésil doit importer jusqu'à 80% de ses besoins en engrais chimiques, dont la consommation s'élève à environ 8 à 10 millions de tonnes par an », a déclaré Gharibi.
Marché des polymères iraniens au Brésil
Selon l'ambassadeur iranien, le pays a importé pour 6 milliards de dollars de polymères plastiques l'année dernière, alors que le marché de ces matériaux pourrait atteindre 11 milliards de dollars.
En revanche, les négociants iraniens sont confrontés à des difficultés sur le marché brésilien de l'urée.
« Bien que nous soyons un grand producteur d'urée et que nous ayons un grand marché de consommation au Brésil, nous n'avons pas de commerçants qui peuvent fournir le produit de l'origine à la destination », a déclaré Gharibi.
Les produits pétrochimiques en Iran sont généralement proposés aux acheteurs par le biais d'appels d'offres et au meilleur prix, tandis que les acheteurs brésiliens sont habitués à acheter leurs produits dans les ports, a noté le responsable iranien selon qui avoir des négociants capables d'acheter le produit au fabricant iranien et de le livrer au consommateur brésilien est un grand défi.
M. Gharibi a déclaré que les fluctuations extrêmes des prix ont entraîné un risque élevé pour les négociants en ce qui concerne l'acheminement des produits d'urée vers le Brésil.
Par conséquent, il est nécessaire de penser à une solution à l'intérieur du pays pour résoudre ce problème, a-t-il précisé.
Le mois dernier, des informations indiquaient que la compagnie maritime de la République islamique d'Iran (IRISL) prévoyait de lancer une route directe de conteneurs vers le Brésil.
Hamed Ghaderi, membre de la Chambre de commerce commune irano-brésilienne, a déclaré que le lancement d'une route maritime directe entre l'Iran et le Brésil constituerait un développement positif majeur dans les relations commerciales entre les deux pays.
Ghaderi a ajouté que la décision de l'IRISL d'ouvrir des bureaux au Brésil pourrait aider les exportateurs et les entreprises iraniennes à étendre leur présence sur le marché brésilien.
En février 2022, l'Iran a signé un accord avec le Brésil pour troquer ses engrais contre des aliments pour bétail du pays sud-américain. L'accord autorisait l'Iran à exporter jusqu'à 400 000 tonnes d'engrais à base d'urée vers le Brésil par an en échange de livraisons d'aliments pour bétail en provenance du pays.
En octobre dernier, Fakhruddin Amerian, directeur de la chambre conjointe de l'Iran et du Brésil, a annoncé qu'une banque brésilienne était prête à soutenir les Iraniens qui souhaitaient investir dans l'agriculture à l'étranger, dans le pays sud-américain.
Au cours des deux dernières décennies, le Brésil s'est imposé comme un concurrent direct des États-Unis sur le marché mondial des cultures.Grâce à l'étendue de ses terres, au faible prix des terres agricoles et à l'abondance de soleil et de ressources naturelles, de nombreux agriculteurs et fabricants agricoles américains ont étendu leurs activités au Brésil pour tirer parti de la croissance rapide de ce secteur.
L'Iran importe actuellement du Brésil des intrants pour le bétail, du soja, du maïs, de la farine de soja, du sucre, de la viande et des concentrés de fruits. Amerian a déclaré que des mesures préliminaires étaient également prises pour importer du coton de ce pays.
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