Le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian et son homologue brésilien Carlos Alberto Franco França se sont entretenus des relations mutuelles et des développements régionaux, en marge de la 77e réunion de l’Assemblée générale de l’ONU, à New York.
Rappelant 120 ans de relations irano-brésiliennes, le chef de la diplomatie iranienne l’a qualifié de « capital précieux » pour l’avancement et l’essor des liens bilatéraux dans divers domaines.
« Dans le secteur public, il faut obtenir le soutien des sociétés privées afin de donner de l’essor aux relations économiques et augmenter les échanges commerciaux », a souligné Amir-Abdollahian.
Pour sa part, le ministre brésilien des Affaires étrangères Carlos Alberto Franco França a mis l’accent sur les intérêts communs entre les deux pays, sans manquer de déclarer Brasilia prêt à augmenter ses échanges commerciaux avec Téhéran et à mettre en œuvres les accords bilatéraux.
« L’Iran est un partenaire fiable pour le développement des relations économiques en Asie de l’Ouest », a-t-il ajouté.
Lors de cette rencontre, les deux parties ont souligné l'élargissement des relations dans les domaines de la technologie, de l'agriculture et l'échange d'expériences dans les domaines de l'environnement, le soutien mutuel des candidats des deux pays dans les institutions internationales et le rôle de premier plan du groupe BRICS dans le renforcement du multilatéralisme au sein du système international.
Plus d'un analyste estime que l'Iran qui demande à adhérer les BRICS est sur le point de tâter le terrain en vue de son adhésion surtout que son statut de membre à part entier au sein de l'OCS récemment approuvé par les membres lui ouvre grand les portes. En effet ce qui est en train de se produire c'est une généralisation du modèle de l'économie anti-sanction que l'Iran a su développer en 4 décennies d'embargo US, modèle qui inspire en ce moment même le géant russe. Récemment la Turquie qui risque de passer sous sanctions US pour cause de son niveau de relations avec la Russie, bien que membre de l'OTAN s'y penche aussi.
Yaqub Aslan, un expert turc des questions iraniennes, a fait allusion dans une note à l'adhésion de l’Iran à l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et il a écrit qu’« avec l'adhésion à part entière de la République islamique d'Iran à l'Organisation de coopération de Shanghai, cette instance est désormais notre voisin frontalier ».
Après l'opération militaire russe en Ukraine, l'équilibre du monde a été ébranlé dans son ensemble. Les pays de la région ont montré dans la pratique qu'ils ne toléreront plus l'expansionnisme atlantique.
Le système atlantique, qui cherchait à tester la Russie selon la politique américaine, s’est heurté à ce stade à des obstacles, et les sanctions anti-russes ont nui plus à l'Europe qu'à la Russie.
La crise énergétique qui a touché un à un les citoyens européens a bouleversé l'équilibre des géants industriels mondiaux, à savoir les pays européens. Les installations industrielles de nombreux pays européens, en particulier l'Allemagne, ont progressivement mis fin à leurs activités.
La Russie a franchi des pas dans le sens de l’échange par des monnaies nationales et l’élimination de l'hégémonie mondiale du dollar. Le commerce avec la Turquie, l'Iran, la Chine et l'Inde a commencé avec la monnaie nationale. L'effondrement de la domination du dollar a entraîné l’élimination de la sphère d'influence américaine.
Mais la Russie utilise le modèle iranien.
« Nous ne pouvons pas survivre sans forfaits de sauvetage dans l’économie !... Cela pourrait être pire que la Grande Dépression (crise économique des années 1930, ndlr) !... La spéculation financière a détruit le secteur réel... », ce sont des déclarations que ceux qui observent les économies occidentales sont habitués à entendre. Mais l'Iran a dit adieu à cette attitude depuis des années.
« L'économie de la résistance » qui a été créée par les économistes iraniens, a combattu le capitalisme et réussi à faire de l'Iran un membre à part entière de l’OCS, qui est désormais le « dauphin de l'économie mondiale ».
Ce succès de la République islamique d'Iran est désormais un modèle pour la Turquie, qui est menacée par des sanctions américaines.
Pour se détacher du système atlantique et lutter contre lui, la Turquie doit activer son modèle de production. En outre, pour la mise en œuvre effective de « l'économie de résistance nationale », elle doit utiliser ses capacités d'alliance régionale.
Sans quitter l’Alliance atlantique, cela s’avère impossible. Au sein de l’OTAN, l'argent spéculatif ne peut être contrôlé, les profits spéculatifs ne peuvent être empêchés, les rentes ne peuvent être taxées, le contrôle des changes ne devient pas opérationnel et, surtout, les ressources ne peuvent être dirigées vers la production.