La tendance mondiale à remplacer le dollar américain par des devises locales dans les transactions commerciales s'accélère si bien que de plus en plus de pays, parmi lesquels l’Argentine, veulent désormais payer leurs importations chinoises en yuan.
L'Argentine a déclaré mercredi 26 avril qu'elle paierait les importations chinoises en yuans plutôt qu'en dollar pour préserver ses réserves internationales.
Lors d'une réunion à Buenos Aires avec l'ambassadeur de Chine Zou Xiaoli, le ministre de l'Économie Sergio Massa a déclaré que l'Argentine serait en mesure de « programmer un volume d'importations en yuan, l'équivalent de plus d'un milliard de dollars à partir du mois prochain ».
« La décision de payer en yuan améliore la perspective des réserves nettes de l'Argentine », a-t-il indiqué. Elle « permet également de maintenir le niveau d'activité, le volume des importations, le rythme des échanges entre l'Argentine et la Chine et les niveaux de fonctionnement économique dont l'Argentine a besoin » après une mauvaise année pour l'agriculture nationale, et donc les exportations, dans un contexte de sécheresse.
Les jours de l'hégémonie du dollar américain semblent comptés car plusieurs pays ont pensé à s'en détacher en adoptant des monnaies alternatives pour régler leurs transactions et renforçant leurs relations internationales. C'est une tendance connue sous le nom de dédollarisation.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dit récemment que la transition vers des devises autres que le dollar était imparable dans le commerce mondial.
« Nous commençons à voir une fuite du dollar. Jusqu'à présent, ce n'est pas si rapide, mais cela va certainement s'accélérer. En fait, cette tendance est irréversible. Les États-Unis ont déjà, pour de vrai, scié la branche de l'arbre sur laquelle il était perché, gérant les flux financiers mondiaux et l'économie mondiale dans son ensemble en tirant parti du rôle dominant du dollar », a-t-il noté.
Au cours des derniers mois, plusieurs pays ont annoncé l'abandon du dollar américain dans leurs échanges. Certains pays d'Amérique du Sud et de l'Association des nations de l’Asie Sud-EST (ASEAN) ont annoncé des plans pour réduire leur dépendance au dollar américain.
Cette semaine, l'Inde s'est associée au Bangladesh pour faire du commerce transfrontalier dans leurs propres devises, la roupie indienne (INR) et le taka bangladais (BDT), faisant du Bangladesh le dix-neuvième pays à abandonner le dollar américain.
L'Inde est devenue l'un des acteurs internationaux pour accélérer la tendance à la dédollarisation à l'échelle mondiale et a, au fil du temps, accéléré son commerce extérieur avec d'autres pays en roupie.
Les États-Unis subiront une hyperinflation dévastatrice et une famine de guerre alors que les BRICS décident de se débarrasser du dollar, selon Robert Kiyosaki, auteur du « Papa riche, papa pauvre ».
L'Iran a également abandonné le commerce en dollar avec la Chine et la Russie. L'Arabie saoudite, membre clé de l'OPEP, a annoncé son intention d'abandonner le pétrodollar au profit du « pétroyuan ».