La Chine et le Brésil ont conclu un accord pour échanger dans leurs propres devises, abandonnant le dollar américain comme intermédiaire, a annoncé mercredi le gouvernement brésilien, la dernière salve de Pékin contre le tout-puissant billet vert.
L'accord permettra à la Chine, le principal rival de l'hégémonie économique américaine, et au Brésil, la plus grande économie d'Amérique latine, de mener directement leurs transactions commerciales et financières massives, en échangeant des yuans contre des reals brésiliens et vice versa au lieu de passer par le dollar.
« On s'attend à ce que cela réduise les coûts (...) favorise un commerce bilatéral encore plus important et facilite les investissements », a déclaré l'Agence brésilienne de promotion du commerce et des investissements (ApexBrasil) dans un communiqué.
La Chine est le plus grand partenaire commercial du Brésil, avec un commerce bilatéral record de 150,5 milliards de dollars l'an dernier.
L'accord, qui fait suite à un accord préliminaire en janvier, a été annoncé à l'issue d'un forum commercial de haut niveau entre la Chine et le Brésil à Pékin.
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva devait initialement assister au forum dans le cadre d'une visite de haut niveau en Chine, mais il a dû reporter sine die son voyage dimanche 26 mars, après avoir contracté une pneumonie.
La Banque industrielle et commerciale de Chine et la Banque des communications BBM exécuteront les transactions, ont indiqué des responsables.
La Chine a des accords monétaires similaires avec la Russie, le Pakistan et plusieurs autres pays.