La Russie a fermement condamné les États-Unis qui ont refusé d'accorder des visas américains aux journalistes russes censés accompagner le ministre russe des Affaires étrangères lors d’une visite au siège des Nations unies.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov doit se rendre ce lundi et ce mardi au siège de l'ONU, à New York, pour y assurer la présidence du Conseil de sécurité.
La Russie occupe ce mois-ci la présidence du Conseil de sécurité de l'ONU qui tourne par ordre alphabétique entre ses 15 pays membres.
« Nous n'oublierons pas, nous ne pardonnerons pas », a mis en garde Lavrov face à la presse, avant son départ pour New York dénonçant une décision « lâche » de Washington.
« Un pays qui se dit le plus intelligent, le plus fort, le plus libre, le plus juste ‘‘s'est dégonflé’’ et a même fait quelque chose de stupide », a déploré Lavrov.
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La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré que la non-délivrance de visas par les États-Unis était une manipulation flagrante de la question de la liberté d'expression et des droits des journalistes.
La mission russe de l'ONU, pour sa part, s'est jointe à Lavrov pour condamner Washington, affirmant sur Twitter que « les États-Unis ont de nouveau violé leurs obligations en vertu de l'accord du siège de l'ONU, en refusant la délivrance de visas aux journalistes censés accompagner le ministre Lavrov lors de sa visite à New York. C'est une autre manifestation de négligence de la loi internationale par les États-Unis ».
The United States violated again its obligations under the UNHQ Agreement, having denied issuance of🇺🇸 visas to 🇷🇺journalists who were supposed to accompany FM #Lavrov on his visit to NY. This's another manifestation of neglect of the int'l law by the US.https://t.co/qP2spFkSpB pic.twitter.com/hptUIhkChX
— Russia at the United Nations (@RussiaUN) April 23, 2023
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a également condamné la mesure américaine et fustigé « une méthode scandaleuse et absolument inacceptable » de la part des Américains.
« … Un groupe de journalistes russes qui devaient accompagner Lavrov lors de ce voyage n’ont pas obtenu de visa - la décision étant suspendue jusqu'au tout dernier moment. Les Américains ont prétendu qu'ils travaillaient pour trouver une solution », a déclaré Riabkov aux journalistes arrivés à un aéroport pour partir à New York.
Cette situation est « un jeu de nerfs, une moquerie et encore une autre réflexion sur le fait que nos collègues à Washington ne sont pas seulement dignes de confiance, ils ne valent tout simplement pas la peine d'être écoutés », a-t-il ajouté.
« Nous les avons contactés à plusieurs reprises à ce sujet ces derniers jours. Néanmoins, le résultat, comme vous pouvez le voir, est déplorable, même si nous avons reçu des assurances que des visas sont en route, sont sur le point d'être délivrés. Tout cela c'est un mensonge. C'est un mensonge éhonté, et cela ne donne pas une bonne image du pays qui accueille le siège de l'ONU. Les journalistes étaient censés couvrir l'événement le plus important de la présidence russe du Conseil de sécurité de l'ONU », a déclaré Riabkov.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères a mis en garde contre d’autres mesures de représailles : « Nous trouverons des formats pour répondre à cela afin que les Américains se souviennent longtemps que de telles choses ne doivent pas être faites. »
Interrogé par ailleurs sur une éventuelle rencontre en début de semaine entre Sergueï Lavrov et son homologue américain, Antony Blinken, Riabkov a déclaré que « cela ne fait pas partie des plans » à ce stade. La dernière visite de Lavrov aux Nations unies à New York remonte à septembre dernier, lors de l'Assemblée générale. Lundi, il doit échanger avec le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avant de présider le lendemain une session de débats sur le Moyen-Orient.
RIA Novosti a également cité une source diplomatique affirmant qu’à la suite de l’incident, « les journalistes américains subiront tout l’inconfort et les désagréments ».
Le département d'État américain a, cependant, affirmé que ce qui a eu lieu avait à voir avec, ce qu'il a appelé, les restrictions imposées par la Russie sur le personnel de l'ambassade américaine à Moscou.
« Le dépôt des demandes de visa russe le plus tôt possible est particulièrement important car les actions injustifiées de la Russie contre notre ambassade en Russie, y compris le licenciement forcé du personnel local et national de pays tiers, ont considérablement limité notre personnel et donc notre capacité à traiter les visas », a déclaré un porte-parole du département d’État.
