Alors que les sources médiatiques avaient annoncé la prolongation du cessez-le-feu de 24 heures au Soudan à partir de 18h00 mercredi 19 avril, Khartoum tremble encore sous les tirs et les explosions échangés entre les deux plus hauts responsables militaires, les généraux Abdel Fattah Abdelrahmane al-Burhan de l’armée régulière et Mohammed Hamdan Dagalo, dit Hemedti, des Forces de soutien rapide (FSR) toujours indifférents aux appels à un cessez-le-feu.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), au moins 330 personnes ont été tuées jusqu'à présent, tandis que plus de 3 200 personnes ont été blessées.
Pendant ce temps dans une interview avec Financial Times, les deux parties en conflit, Abd al-Fattah al-Burhan, le commandant de l'armée, et Mohammed Hamdan Dagalo, surnommé Hemedti, le commandant des forces de soutien rapide, ont expliqué les derniers développements du conflit.
Hemedti a tenté de prendre le pouvoir et l'aéroport de Khartoum n'est sous le contrôle d'aucune des parties en conflit, a déclaré al-Burhan.
Selon al-Burhan, les Forces de soutien rapide ont tué les employés du Programme alimentaire mondial (PAM) et ont attaqué un convoi appartenant à l'ambassade américaine.
Al-Burhan a déclaré que dès que les forces de soutien sont vaincues, le processus de transfert démocratique du pouvoir peut être lancé.
Accusant les Forces de soutien rapide de pillages généralisés dans la capitale et au Darfour, il a ajouté qu'une grande partie d’entre eux ne recevaient d'ordres de personne et étaient hors de contrôle.
Pour sa part, Mohammed Hamdan Dagalo a déclaré que "les forces de l'armée ont attaqué nos forces ce matin à l'ouest d'Omdurman" malgré l'annonce du cessez-le-feu.
"Nous sommes prêts à arrêter les conflits, mais Al-Burhan ne l’accepte pas", a-t-il dit ajoutant que les Forces de soutien rapide ont abattu deux hélicoptères de l'armée qui les ont attaqués à l'ouest d'Omdurman, la deuxième plus grande ville du Soudan.